Un homme sur dix vit sa vie à l'envers. Un homme sur dix a une existence un peu plus compliquée que les autres. Un homme sur dix sait pourtant qu'il n'a pas le choix, puisque les choses ont toujours été ainsi. Alors un homme sur dix se résigne à subir sa condition de gaucher dans un monde de droitiers. Éloge du gaucher n'est pas un manifeste. Seulement la remise en ordre d'idées reçues, la réhabilitation d'un peuple épars, d'une caste discrète. Éloge du gaucher, c'est l'histoire éternelle d'êtres différents, qui ont été marqués par ce onzième commandement : « Écris avec ta jolie main », et qui ont dû s'adapter à un monde créé par et pour les droitiers, où l'on obéit à la priorité à droite, où il est inconvenant de saluer de la main gauche et suspect de se lever du pied gauche. Éloge du gaucher, c'est enfin un gaucher (contrarié) qui vous dit : « Si l'on pouvait vivre à mi-chemin entre ses deux mains, sans jamais avoir à choisir, vieillir serait un jeu d'enfant. » Un homme sur dix devrait lire ce livre.
Parce que son travail passe avant sa vie privée, on lui fait la réputation d'être le comédien le plus secret de France. Parce que, pour lui, tous les hommes sont innocents, on le dit grand interprète des rôles inquiétants. Parce qu'il donne une dimension héroïque aux honnêtes gens, on croit qu'il cultive l'ambiguïté et complique les choses simples. Mais, au-delà de ces clichés, tout le monde reconnaît en Michel Bouquet l'un des grands acteurs d'aujourd'hui. Il est un des seuls comédiens français à joindre aux qualités latines la violence slave, la folie anglaise, le romantisme nordique et l'ardeur mystique des Espagnols. Il s'aventure aux limites de la responsabilité de l'interprète.
Ce livre est l'aboutissement d'une expérience originale. Au monologue littéraire, Michel Bouquet a préféré une sorte de collectif amical afin de découvrir peu à peu sa vérité à travers le témoignage et les réactions des autres. Le résultat est surprenant. C'est précisément en parlant des autres et en donnant la parole aux autres que Michel Bouquet se révèle dans ses profondeurs. Ce qu'il donne à ses rôles, il le transmet à ses amis, à ses partenaires, aux spectateurs. Il n'est pas séparable des auteurs qu'il aime, des metteurs en scène qui lui font confiance, des élèves dont il est le témoin exigeant et fraternel. Plus il réfléchit sur son métier, plus il s'interroge sur sa vocation et plus nous nous attachons à l'homme, plus nous percevons la voix d'un témoin essentiel, d'un compagnon de voyage au bout de la vie.
Ce livre nous invite à reprendre plus nombreux le chemin de la « Maison de l'homme ». Si l'église fut la Maison de Dieu, le théâtre, dit Michel Bouquet, est la Maison de l'homme. N'est-ce pas là que l'on peut le mieux défendre le droit des autres à l'existence et à la différence ?
Jean-Pierre Aumont : quand on veut parler d'un acteur qui évoque la jeunesse, l'humour, la désinvolture élégante, on pense à Jean-Pierre Aumont, qui joua dans trente pièces, tourna dans cinquante films et fut aussi auteur à succès. On retrouve dans ce livre sa vie pétillante qui, de La machine infernale de Jean Cocteau à La nuit américaine de Truffaut, a fait de lui le partenaire des grandes stars de Hollywood. Mais la vie de Jean-Pierre Aumont n'est pas qu'une route au soleil qui va de succès en succès, de Paris à Hollywood. Il y a des ombres : la guerre que Jean-Pierre Aumont fait glorieusement dans les Forces Françaises Libres ; il en reviendra avec la Légion d'honneur. Il y a surtout la mort tragique de Maria Montez. Mais le travail, l'amitié de Arthur Rubinstein, de Grace Kelly, des Kennedy, permettent à Jean-Pierre Aumont de franchir la passe. Il connaît à nouveau l'éclat joyeux de la vie. Il triomphe à Broadway aux côtés de Vivien Leigh dans Tovarich. Il est cet éternel jeune premier qui raconte ici, dans un récit vif, intelligent, personnel, fourmillant d'anecdotes, une vie de succès, vécue avec humour et simplicité.
Isabelle, comtesse de Paris, serait la reine de France, si la monarchie était rétablie. Rien de plus simple, pourtant, rien de plus familier, que le récit de cette vie de princesse, de château en palais, de France en Bohème, du Brésil au Maroc et en Espagne. Vie jalonnée de voyages et de fêtes, de soucis et de drames, aussi. Vie de femme, vie de mère : onze enfants, trente-six petits enfants. L'émotion, la drôlerie, la tendresse et une étonnante fraîcheur, font de ces souvenirs sans apprêt un récit qui va droit au coeur. Et quand parle la petite fille de Saint Louis et d'Henri IV, c'est un chapitre de l'Histoire de France qui s'écrit devant nous.
Les temps sont durs, les idées sont molles. La guerre des looks remplace l'affrontement des projets de société. Droite et gauche se divisent sur les moyens de réaliser les mérites valeurs. Alors fin des révoltes, des utopies et des systèmes ? Fin des idéologies ? Ou, au contraire, triomphe de la soft-idéologie ? La soft-idéologie, c'est le business et les droits de l'homme, le reaganisme et la génération morale, le socialisme libéral et le libéralisme social, la Bourse et la tolérance, l'individualisme et la charité-rock, Tapie et Coluche, le minitel et le contrat social... Bricolée avec les restes intellectuels des décennies précédentes, la soft-idéologie mêle gestion conservatrice et rêves soixante-huitards, idées confuses et moralisme vague, odes à la modernité et retour aux idéaux du XVIIIe siècle. Elle assure un consensus apathique sur l'essentiel. Elle prône la résignation à la force des choses et exalte les petits bonheurs. C'est la pensée sénile d'une époque fatiguée du vacarme de l'histoire. C'est l'entracte... Pour combien de temps ?
Tel est bien ce roman flamboyant, d'une invention et, en même temps, d'une vérité si riches que, l'ayant ouvert, on ne peut le quitter. Rarement - depuis Alexandre Dumas -, le plaisir d'accompagner des héros dans leurs aventures, et la joie de lire, ont été si heureusement mêlés.
Riou de la Villerouhault, jeune chevalier breton, part pour la Croisade, pour y gagner le salut de son âme et, peut-être, la fortune. Il laisse derrière lui trois amours ; il en retrouvera trois autres en Terre Sainte - celui, surtout, de la sublime Sofana, fille du seigneur musulman dont il est d'abord le captif, puis le vassal dévoué.
Car, voici le chevalier chrétien passé du côté des Infidèles - situation plus commune qu'on ne le croit, dans ces temps troublés, où les Templiers eux-mêmes pactisaient avec le Vieux de la Montagne, le maître de la redoutable secte des Assassins. Pris au combat par les Arabes, condamné aux galères, puis au bagne, délivré par un jeune Musulman, Riou en vient à se battre aux côtés de ses nouveaux amis contre ses anciens frères d'armes. Par reconnaissance, par fidélité - et par amour.
L'amour et l'aventure. Des exploits, des épreuves et des fêtes inouïs, les splendeurs de l'Orient révélées aux pauvres chevaliers d'Occident. Tout un monde. Et, pour la première fois, la fresque véridique de ce temps fabuleux des Croisades, où Musulmans et Chrétiens s'affrontaient, se déchiraient, mais aussi fraternisaient et s'aimaient... comme aujourd'hui.
Le raid papou est l'extraordinaire traversée du dernier territoire préhistorique de la planète. Au centre de la Nouvelle-Guinée indonésienne, sur un territoire presque grand comme la France, au coeur de jungles épaisses et mystérieuses, sur les flancs de montagnes culminant à plus de cinq mille mètres, subsistent les ultimes survivants de l'âge de pierre. Là, des centaines de tribus papoues - certaines cannibales, d'autres juste pacifiées par des missionnaires - vivent, cernées par une faune et une flore millénaires, selon les mêmes rites immémoriaux. Dans cet univers surgi de la préhistoire, Patrice Franceschi a vécu l'une de ses plus dures et exaltantes aventures sans aucun moyen sophistiqué, sans radio ni balise, avec ses seules ressources humaines. Cinq cents kilomètres à pied, deux cents kilomètres à bord d'un canot de survie, une lutte incessante contre la jungle et ses insectes, des descentes de rivières primitives, des rencontres qui à tout instant peuvent tourner au drame, c'est cette aventure extrême à travers le dernier des mondes que Patrice Franceschi nous fait vivre avec la plus vive intensité.
4 septembre (Fontaine-la-Verte), un an. Un an déjà que je tiens ce journal... Le temps n'a pas d'épaisseur. Il est transparent comme l'aile de l'abeille. Les reflets des nuages ou les irisations de l'eau font, quelquefois, croire qu'il a du corps. Il présente des nervures. Il émet des bourdonnements. Ce sont des simulacres. Temps qui passe, graminée jaunie, l'odeur du soleil dans l'herbe. J'ai vu des spectacles de nature prodigieux sur la Calypso de Cousteau. J'en ai contemplé de sublimes dans la vieille Europe. J'ai voulu chanter la splendeur discrète ou triomphante des herbes et des insectes, des lézards, des oiseaux et des arbres. Ils recèlent des secrets plus subtils que des miracles. Trois cent soixante-cinq jours de suite, fidèlement, avec scrupule et ravissement, j'ai noté ce que j'ai observé au hasard de mes lieux de vie, de la Côte d'Azur à la Normandie, de Paris à la Flandre, des montagnes de la Savoie aux collines du Lazio italien. J'ai tenté de transcrire les couleurs, les mouvements, les parfums et les sons. J'ai mêlé la science à la littérature, la poésie à la botanique, la zoologie à la philosophie. J'ai cherché à retrouver l'esprit des Rêveries de Jean-Jacques Rousseau, du Journal de Thoreau et des Journaux de Basho. Avec des méditations sur le sens des choses et des haikus pour le plaisir. Questions de science et traits d'ironie. Hors de tout genre. Avec des photographies que j'ai prises comme des croquis sur le terrain...
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Il y a un an, en octobre 1996, paraissait un petit livre intitulé L'École de Brive, son histoire, ses acteurs, où se faisait entendre la voix de huit écrivains qui constituent cette équipe désormais fameuse : Michel Peyramaure, Claude Michelet, Denis Tillinac, Gilbert Bordes, Yves Viollier, Jean-Guy Soumy, Colette Laussac, Martine Marie Muller. Ils disaient leurs origines et leurs sources, leur attachement à un passé toujours vivant qui ne cesse d'irriguer un présent incertain. Ils disaient le bonheur d'écrire et de publier au sein d'un groupe qu'animent seules la confiance et l'amitié. Cette année, pour que se manifeste une nouvelle fois cet esprit, pour les voir de nouveau réunis, nous leur avons demandé de raconter leurs rentrées des classes. En toute liberté. Et cela fait des histoires étonnantes, réelles ou plus ou moins imaginaires, où chacun se dévoile. Les cancres et les bons élèves, les fortes têtes, les fantaisistes et ceux qui, devenus professeurs, portent un regard stupéfait sur les enfants qu'ils furent. Ils sont tous là, tous les huit, six garçons et deux filles. La traditionnelle photographie de classe sous le préau s'anime. Ils ont l'air malin, ces gamins. Si les petits cochons ne les mangent pas..., on en fera peut-être quelque chose... Des écrivains et, pour nous tous, des amis.
Dans la nuit du 15 au 16 mars 1916, le paquebot hollandais Tubantia est torpillé et coulé au large d'Ostende par un sous-marin allemand. Banale serait l'histoire de ce « neutre » en route pour l'Amérique du Sud, si ses cales n'avaient contenu des meules de fromage recelant un immense trésor : des lingots d'or allemand d'une valeur de deux millions de livres sterling et, sans doute, une partie du trésor du Kaiser. Pourquoi cette expédition montée en pleine guerre par les services secrets allemands ? Quels sont les ordres, les raisons qui obligèrent le lieutenant de vaisseau Metz, commandant l'Ub 13, à envoyer par le fond ce paquebot et son trésor, un trésor allemand ? Ce trésor, en tout cas, un homme en connaissait l'existence : l'Irlandais O'Donnaigain, agent des services allemands. La paix revenue, il rêva de se l'approprier ; il s'ouvrit de son projet au major Sippé, ancien as de l'aviation anglaise, de passage à Hambourg, et celui-ci, à son tour, au capitaine au long cours Paul Truck, un Dunkerquois. Homme d'action et d'aventures, disposant des moyens nécessaires au renflouement de l'épave, Paul Truck, directeur à la Société maritime nationale, mit tout en oeuvre pour réussir dans son entreprise. Mais d'autres, des Anglais, guignaient aussi le trésor... Cette ténébreuse affaire, Léonce Peillard l'a lui-même vécue ; il a connu les principaux protagonistes ; depuis, il a longuement enquêté en France, en Allemagne, en Hollande, en Angleterre. Aujourd'hui, sans prétendre avoir levé tous les voiles, il nous en donne un récit passionnant, qui ressemble à un roman, plein d'étonnants personnages et où revit toute une époque. Tous ceux qui aiment le mystère, comme tous ceux qui aiment la mer, voudront lire le nouveau livre de l'auteur de « L'affaire du Laconia », de « Coulez le Tirpitz ! » et de « La bataille de l'Atlantique », l'un de nos grands écrivains maritimes.
Roger Holeindre est grand reporter (naguère à Paris Match, aujourd'hui au Figaro Magazine) : c'est un homme qui sait voir, écouter, sentir et qui sait dire, avec clarté, vigueur et honnêteté, tout ce qu'il a vu, entendu, senti. Ce que les grands reporters de cette espèce-là nous rapportent de leurs voyages est plus vivant et plus significatif que toutes les images de toutes les télévisions du monde quand le journaliste se révèle un véritable écrivain - ce qui est bien le cas ici - et quand la passion de la vérité anime son regard et sa plume. Japon, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour... Partant du Japon, dont il nous fait comprendre - par l'histoire, la tradition, la morale - la puissance actuelle, Roger Holeindre montre comment ces trois pays et ces deux villes se complètent et s'entraident pour la conquête économique du monde : la Corée du Sud et Taïwan prenant le relais du Japon dès que celui-ci passe à un stade supérieur dans la technologie avancée, devenant des petits Japons, en retard sur leur grand frère, mais en avance sur l'Europe, Hong Kong et Singapour occupant à leur tour les places abandonnées par la Corée et Taïwan... À ce phénomène qui fait trembler le Vieux monde, inutile de chercher des raisons mystérieuses. Il n'y a pas de miracle. Comme le souligne Bruno Gollnisch-Flourens dans sa préface, les Asiatiques ne sont pas des surhommes, ils ne sont pas non plus des esclaves ; seulement, ils ont su traduire dans l'ère industrielle et post-industrielle les valeurs traditionnelles de leurs propres civilisations, dont celle-ci : que la hiérarchie des devoirs précède la hiérarchie des droits. Cette grande leçon-là, les Européens - les Français - veulent-ils encore l'entendre ? En tout cas, tous les éléments d'une réflexion sont ici, dans ce livre : fondés, vivants, passionnants. L'Asie en marche est un de ces ouvrages, très rares, qui éclairent d'une lumière neuve le temps et le monde que nous vivons.
Jean Huguet est vendéen. Vendéen des Sables-d'Olonne, la seule ville qui, dans la Vendée insurgée, demeura républicaine - on disait alors patriote - au milieu de la tourmente politique et militaire de 1793 et de 1794. De cette position particulière, il a appris à considérer ces années tragiques d'un oeil plus serein que la plupart de ses compatriotes : son essai, Un coeur d'étoffe rouge, publié en 1985, est la première tentative de réconciliation des frères ennemis - et l'on voit, jour après jour, son rayonnement modifier les esprits dans tout l'Ouest français. En 1986, Jean Huguet a publié Les tambours de la Bourguignonne, roman-chronique de L'An I de la Vendée, dont Émilia est la suite naturelle. Émilia, roman-chronique... Roman, parce que certains des personnages, dont Émilia et le jeune officier bleu, Caïus Rambert, sont imaginés. Chronique, parce que les principaux acteurs, ou témoins du drame, sont historiques : François Servanteau, André Collinet, le député Gaudin, le général Boulard, le général Turreau (l'homme des colonnes infernales), vingt autres. Chronique, encore, car, vécu par ces hommes et ces femmes, jour après jour, ce récit est la relation fidèle des événements qui, du printemps 1793 au printemps 1794, font de la Vendée le théâtre de la plus grande guerre civile de l'histoire de France (en quatorze mois, près d'un demi-million de morts, Blancs et Bleus)... Émilia et Caïus Rambert vivent leur roman ; d'autres écrivent l'histoire avec le sang des victimes ; Servanteau et Collinet en tiennent la chronique, et tentent de comprendre l'horreur qui se déchaîne sous leurs yeux... Roman-chronique : tel est ce livre à nul autre pareil qui, tour à tour, décrit le quotidien et prend de la hauteur. Il est, en quelque sorte, l'illustration vivante d'Un coeur d'étoffe rouge. Du roman, il a la puissance et l'émotion ; de la chronique, l'intelligence des faits et le poids de la réflexion.
Entre la part du Lion, et ses certitudes lumineuses, et la part du Diable qui voue toute chose au non-sens, il y a la part du Sphinx, cette mesure d'énigme présente en chaque existence, ce bouquet silencieux de questions qui cherchent indéfiniment leur formulation. C'est pour tenter de résoudre l'énigme qu'il est à lui-même, qu'Antoine Varèse, professeur d'histoire qui a cessé d'enseigner, accepte de suivre en Orient son ami Joseph Lange. Ombres des grands voyageurs du XIXè siècle. Lenteur et poussière. Fantôme du romanesque. Sur le paquebot, Antoine rencontre Ariane Hoffmann, une Grecque d'Alexandrie, partie à la recherche de son mari, égyptologue mystérieusement disparu. Si elle le retrouve, Ariane dit qu'elle le tuera, car une disparition, pire qu'une mort, est une menace terrible. Il y a aussi Hannah, qu'Antoine rejoindra à Jérusalem, et Marie, demeurée en Europe et qui cherche à comprendre, dans ses lettres, ce qui a poussé son compagnon à partir. Il y a surtout, principal personnage de ce roman-paysages, le voyage lui-même, réel ou rêvé, ses promesses, son ambiguïté, voyage au bout duquel chacun trouvera, selon son destin, une réponse à ses questions, la clé de sa propre énigme, ou bien de nouveaux mensonges, ou encore la mort.
C'est un recueil de textes courts qui jouent à cache-cache avec la mort. Pour en rire et en faire rire. Ecrit dans un style aussi alerte que « Maman-veuve ».
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
P.-D.G. limogé brutalement à la suite d'une O.P.A. sauvage, Julien Duvernois investit ses économies dans une Rolls-Royce et se reconvertit comme chauffeur de haute remise. Découvrant qu'il est plus confortable de recevoir des ordres que d'en donner, il goûte enfin la volupté d'obéir. Époux modèle d'une violoncelliste angélique, père d'une adolescente dans le vent et ex-mari d'une belle avocate, il se retrouve en casquette de livrée et gants blancs au volant de la "belle anglaise", symbole de la richesse et du pouvoir. Sa présence d'esprit, sa classe et son charme ne manquent pas de séduire ses clients, mais ils sont mis à rude épreuve. Comme on loue une Rolls pour jouer la comédie des apparences, un passager peut en cacher un autre, et les risques du métier sont considérables. Piloter la "belle anglaise" vous fait vite franchir les limites de la prudence et de la loi. Julien se voit confier des missions qui dépassent sa fonction et il est entraîné dans une suite d'aventures périlleuses, cocasses et pathétiques où il engage sa liberté et même sa vie. Mais, grâce à ses talents insoupçonnés, il se sort de situations extrêmes sous le regard étonné ou ravi de sa femme et de son ex. Les rôles s'inversent et le chauffeur ex-patron doit très vite, pour son salut, diriger les opérations. Un roman, enlevé et malicieux, en marge d'un grand feuilleton télévisé en six épisodes.
Une nuit d'amour. Rien qu'une nuit d'amour. Sans retenue. Dans la folie de deux corps libres, qui franchissent, émerveillés de leurs découvertes, toutes les frontières. Un superbe et bouleversant voyage. Le temps d'une nuit. Rien qu'une nuit. Il faut bien de l'audace et du talent pour parler avec une impudeur si tranquille de ce qu'on ne dit jamais.
En septembre 1973, deux jeunes filles, deux soeurs, Evelyne et Corinne Coquet, quittent Paris à cheval. Leur objectif : atteindre Jérusalem en suivant la route des premiers Croisés, à travers l'Europe centrale, la Turquie, la Syrie, la Jordanie. Il leur faudra six mois pour réaliser leur dessein, leur chien Pluto trottinant à leurs côtés. Six mois d'aventures, de rencontres imprévues, de péripéties drôles ou dramatiques... Un livre plein de bonne humeur et d'entrain, un livre vraiment jeune pour les jeunes de tous les âges et, naturellement, pour ceux qui aiment le cheval et rêvent de longs, très longs voyages.
Des écrivains "maudits", condamnés à la Libération - Céline, Drieu La Rochelle -, Robert Brasillach, bien que son nom et son oeuvre ne se soient jamais effacés, demeure le plus mal connu.
Lui seul subit toutes les rigueurs de l'épuration : il fut fusillé en 1945, malgré une pétition réunissant les plus célèbres signatures de l'époque : Mauriac, Anouilh, Valéry, Camus, Colette, Cocteau, Jean-Louis Barrault... Son destin, si bref - il est mort à trente-cinq ans -, fulgurant comme le temps qu'il a vécu, son "engagement", son honnêteté et son courage, posent des questions qui n'ont cessé de troubler tous ceux qui s'interrogent sur la place de l'écrivain dans la Cité.
L'École normale supérieure, L'Action française, la critique, l'essai, la poésie, la polémique, le roman, le journalisme militant (à « Je suis partout »), le fascisme, l'antisémitisme, la collaboration - et la quête éperdue du bonheur... Qui fut réellement Robert Brasillach ?
Ni accusation ni réhabilitation, cette biographie suit Robert Brasillach depuis son enfance, et recueille chacune de ses paroles, même les plus violentes, les plus terribles, révèle et explore ses écrits intimes inédits. Un nouveau Brasillach apparaît, à la fois lucide et aveugle (à la tragédie juive, par exemple), européen et patriote, faible et résolu.
Une biographie passionnée.
Grâce à une subtile et brillante manipulation financière, Jean Feldwald, le héros du Piège suisse, a réussi à récupérer les dix millions de dollars volés à son père. Sa vengeance n'est cependant pas totalement accomplie. Son but : ruiner définitivement l'assassin de son père. Le moyen : devenir immensément riche, que l'on dise « riche comme Rothschild ». À la suite d'étonnantes tractations financières - en particulier avec un assureur qui garantit votre vie contre tout risque d'assassinat, ainsi qu'avec un homme d'affaires dont les pratiques s'inspirent curieusement de celles du célèbre Bernie Cornfeld - il va racheter une petite banque genevoise. Associé à l'Union soviétique, Feldwald va monter une extraordinaire opération qui va secouer le marché monétaire international et le roi dollar. Garanti sur les immenses réserves d'or de l'URSS, le rouble convertible va devenir la valeur vedette de toutes les places financières. Mais l'on ne s'associe pas impunément avec les Soviétiques, surtout lorsque leur arme a le visage de la seule femme que Jean Feldwald ait jamais aimée. Avec « Le jour du rouble », Édouard Chambost nous offre un nouveau roman captivant. Tous les mécanismes financiers mis en scène sont réalisables, et si le rouble convertible n'existe pas encore, les Soviétiques disposent de toutes les compétences nécessaires pour déclencher une opération de cette envergure... demain ?
Une nuit du printemps 1890, dans un port d'Amérique, un jeune médecin sans fortune embarque sur le Siegfried, un étrange steamer en partance pour La Havane, où gronde la révolution. Si, cette nuit-là, il avait écouté l'avertissement du vieux nègre aveugle qui mendiait sur le quai : Ce bateau pleure de partout, Sir ! Revenez !, il se serait épargné un long voyage sur un océan d'adversités. Car il va être entraîné, malgré lui, dans le monde impitoyable des esclavagistes : trafiquants de nègres et de coolies, marchands de marins, exploiteurs de pauvres émigrants et de tous ceux que l'on détruit corps et âme, pour bâtir la fortune de quelques-uns. Dans ce théâtre infernal, certains des acteurs les plus diaboliques ont, parfois, un visage angélique... Quand les dieux souriront aux nègres est un livre violemment humain, à l'écriture belle et puissante, qui renoue avec la tradition du vrai roman, dans la lignée fidèle de Jules Verne. L'action entraîne le lecteur à travers des pages d'histoire authentiques, mais peu connues, dans ces années charnières qui ont précédé et influencé, le XXe siècle.
C'est une collection de rencontres, entre une femme d'aujourd'hui et une femme du temps jadis. L'une écrit, l'autre chante, peint, courtise, pose, compose ou joue. C'est une collection de biographies, mais de biographies littéraires, où la voix de l'auteur, sa musique, son style, comptent autant que le personnage auquel il s'attache. C'est une collection de biographies-miroirs, où deux femmes se reflètent, se font écho, se répondent.
Ainsi s'instaure entre elles, par-delà les époques, un échange insolite, qui renouvelle les lois du genre, et fait de ces livres beaucoup mieux que des biographies : de surprenants dialogues de femmes.
Femme hors du commun, Julie Talma, de la fin du règne de Louis XV à l'avènement de Napoléon, reçoit en son hôtel des personnages aussi divers que le prince de Soubise et l'actrice Louise Contat, Talleyrand et Rivarol, Condorcet et le peintre David.
Fillette d'abord abandonnée au hasard de la rue, Julie Careau, devenue danseuse, va gravir d'un pas léger les échelons de la société, en passant par la galanterie. Elle séduit en un soir un bel homme, qui porte un grand nom de France : Joseph-Alexandre de Ségur. Il lui offre le charmant hôtel de la rue Chantereine, dont Julie, polie par l'amour, ne tarde pas à faire un salon aristocratique et, plus tard, un salon girondin. Mirabeau et Chamfort sont les hôtes privilégiés de l'aimable causeuse. Bientôt, entre en scène le plus grand tragédien de son temps, François-Joseph Talma, qui lui offre son nom.
Libertine mais pure, épouse fidèle, mère incomparable, Julie Talma est aussi une épistolière de premier ordre. Sa correspondance d'amitié amoureuse avec Benjamin Constant éclaire les dix dernières années de sa vie d'une lumière consolatrice.
À travers cette fiction vraisemblable, le lecteur découvre un certain nombre de pratiques peu connues concernant les OPA en France. Copyright Electre