Écrit sous forme d'extraits de journaux personnels et de lettre, ce roman nous conte les aventures de Jonathan Harker, jeune clerc de notaire envoyé dans une contrée lointaine et mystérieuse : la Transylvanie, pour rencontrer un client étranger, le comte Dracula, qui vient d'acquérir une maison à Londres. Arrivé au château, lieu sinistre et inquiétant, Jonathan Harker se rend vite compte qu'il n'a pas à faire à un client ordinaire... et qu'il est en réalité retenu prisonnier par son hôte...Inutile de vous en dire plus, chacun sait qui est le terrible comte Dracula l' « Non Mort », célèbre vampire... Le pauvre Jonathan et ses amis ne sont pas au bout de leurs peines...
« L'ouverture révéla des ténèbres presque concrètes. Cette obscurité était vraiment une qualité positive, car elle cachait certaines parties des parois intérieures qui auraient dû être visibles. En fait, elle se déversait au dehors comme une fumée, obscurcissant le soleil pendant qu'elle s'élevait furtivement sur ses ailes membraneuses dans le ciel soudain rétréci. Du fond de ce puits noir montait une puanteur intolérable, et, bientôt, Hawkins, qui avait l'ouïe fine, crut percevoir une espèce d'immonde clapotis. Tous les matelots tendirent l'oreille. Ils écoutaient encore lorsque le monstre apparut et, pressant son énorme masse verte gélatineuse à travers l'ouverture, fit pesamment irruption dans l'air corrompu de cette démentielle cité. »
William Dyer, un géologue de l'Université de Miskatonic, révéle des secrets fermement gardés jusqu'alors et inconnus du public, dans l'espoir que cela dissuadera l'organisation prochaine d'une expédition scientifique en Antarctique fortement médiatisée. Dyer raconte comment, lors d'une précédente expédition qu'il dirigeait lui-même, un groupe de scientifiques de l'université Miskatonic découvrit de fantastiques ruines horrifiantes et un dangereux secret au-delà d'une chaîne de montagnes bien plus hautes que celles de l'Himalaya.
Nathaniel Wingate Peaslee, professeur à l'université Miskatonic, connait une période d'amnésie grave entre 1908 et 1913. Peaslee semble être « habité », durant cette période, par une autre personnalité, dotée de connaissances approfondies sur le passé et le futur de l'humanité. Dans un premier temps, cette entité parasite tente de camoufler ses connaissances et son étrangeté, mais le corps du professeur Peaslee commence à provoquer l'effroi et la peur chez les gens qui l'entourent. Et, l'entité parasite passe ces cinq années à en apprendre le plus possible sur la société qui l'entoure, les coutumes, l'histoire, les pratiques et les langues. Elle construit également une machine étrange dans son bureau, que seuls quelques observateurs, peu intéressés, ont pu apercevoir. Lorsque le professeur Peaslee réintègre son corps en 1913, il a quelques difficultés à reprendre sa vie antérieure. Chaque nuit il rêve et se souvient avoir été entrainé dans un passé très lointain, dans une cité à l'architecture cyclopéenne où vit une peuplade d'êtres fantasmagoriques, qu'il nomme la Grand-Race de Yith. Ces êtres, pourvus d'un corps conique et de tentacules, doués d'une espérance de vie très longue et de peu de besoins matériels, ont l'étonnante faculté de se projeter dans d'autres entités loin dans le passé ou le futur. Ces voyageurs temporels échangent leurs corps avec leurs hôtes le temps du séjour...
Innsmouth... C'est le hasard qui m'y conduisit, durant cet été où je fêtais ma majorité en parcourant la Nouvelle-Angleterre. Je voulais me rendre à Arkham, mais le prix du billet de train me fit hésiter. C'est alors que l'employé des chemins de fer me parla de ce vieil autobus, que presque personne n'empruntait parce qu'il passait par Innsmouth... Mais pourquoi les gens évitaient-ils cet ancien port de pêche, comme si ses habitants avaient la peste ? Après cette horrible nuit que je passai là-bas, je compris. Je réussis pourtant à m'échapper, de justesse. Était-ce vraiment une chance ? J'ignorais alors que le cauchemar ne faisait que commencer...
« Dans l'horreur suprême de cette seconde, j'oubliai ce qui m'avait horrifié, et l'explosion de cette mémoire nocturne s'évanouit dans un chaos d'images, s'estompant en échos toujours plus lointains. Dans un rêve, dans un cauchemar, je m'enfuis en courant de cet endroit hanté et maudit, je courus, rapide autant que silencieux, vers la lumière de la lune. Je retrouvai le cimetière peuplé de marbre, descendis les degrés, mais la dalle de pierre était impossible à ouvrir. »
Lovecraft est le pionnier de la littérature fantastique, un maître de la peur et de l'imaginaire. Voici l'un de ses meilleurs textes sinon le plus abouti... Entre sorcellerie et panthéon monstrueux de son invention, l'Affaire Charles Dexter Ward explore les caves du Massachusetts à grand renfort d'invocations terrifiantes... Tremblez mortels, car voici venir l'ombre du grand Cthulhu...
Dagon : un Dieu terrifiant surgi des profondeurs horribles de l'océan pacifique...
Les récits qui composent « Démons et merveilles » sont autant de voyages fantastiques, hallucinants et angoissés à travers l'inconnu ; Kadath, la grande cité, le nécronomicon et autres êtres venus des temps anciens vous plongeront dans un monde fait de rêves et de réalités mêlées...
Nous sommes au début du 20e siècle. La découverte d'un corps, dans le centre de Paris, pose un problème à la police : qui est-il et comment est-il arrivé là? Un policier britannique de passage à Paris croit reconnaître la victime. Mais... cette dernière a été vue la veille au soir à Londres. Comment cela est-il possible?...
Les vols qui ont lieu depuis quelques temps dans l'Ain apparaissent bien étranges, en effet : pierres, animaux, plantes disparaissent sans laisser de trace. On soupçonne deux ouvriers qui s'évaporent à leur tour dans la nature... Les disparitions s'accélèrent alors... on parle de fantômes appelés « servants » qui seraient responsables des enlèvements. Quand la fille de Jean Le Tellier disparait elle aussi, celui-ci se lance à sa recherche...
Gustave Le Rouge était un journaliste expert dans les faits divers, auteur dramatique et scénariste... ce pionnier de la science-fiction est l'auteur de livres sur le langage des fleurs et des rêves, Gustave Le Rouge est un écrivain aux multiples facettes qui mérite d'être redécouvert - son héros : Robert Darvel, un jeune inventeur français, raconte à un ami qu'il a monté une expédition en Sibérie, en association avec un astronome nommé Bolenski, pour tenter d'entrer en communication avec la planète Mars à l'aide de figures gigantesques disposées au sol. Au cours de la soirée, Robert reçoit un courrier d'un mystérieux M. Ardavena, qui dit connaître ses travaux et souhaite le rencontrer immédiatement, pour lui faire une proposition. Mais Robert disparaît...
Si vous quittez Paris par la route d'Orléans, après avoir traversé les fortifications et tourné à droite, vous vous trouverez dans un endroit un peu sauvage et pas du tout agréable...
Londres, une fiancée humiliée, une veuve manipulatrice, une famille en apparence respectueuse des usages de la haute société victorienne... Mais qui sont-ils tous en vérité ? Qui est vraiment cette comtesse intrigante prête à tout semble-t-il pour toucher une prime d'assurance sur la vie contractée par son époux, à moins qu'elle ne soit elle-même victime de sombres superstitions. Il n'en est pas moins vrai que le destin parait s'acharner sur la pauvre comtesse... (Une intrigue écrite par un maitre du genre).
Sans doute avancera-t-on qu'un problème qui implique des possibilités pareilles devrait être laissé de côté. La réponse serait, me semble-t-il, que ces manifestations sont heureusement assez rares, alors qu'au contraire le réconfort qu'apportent les esprits illumine quotidiennement des milliers de vies. Nous n'interromprons pas notre exploration parce que le pays exploré contient quelques créatures néfastes. Renoncer à l'étude des phénomènes psychiques équivaudrait à les abandonner aux forces mauvaises, tandis que nous nous priverions de ce savoir qui nous aide à les comprendre et à en mesurer toutes les conséquences...
La tempête était encore dans toute sa rage quand je franchissais la vieille avenue. Tout d'un coup, une lumière étrange se projeta sur la route, et je me retournai pour voir d'où pouvait jaillir une lueur si singulière, car je n'avais derrière moi que le vaste château avec toutes ses ombres.
J'avais beau savoir que ce n'était qu'un rêve, cela me fut infiniment désagréable. Depuis cette nuit d'épouvanté, je n'ai cessé de prier pour me réveiller. En vain !
Parfois, les jours d'automne, vers 2 heures du matin, lorsque le hurlement du vent et des bêtes prend d'inquiétantes résonances, il monte en moi, des profondeurs insondables de mon être, le souvenir d'un rythme que je connais.
Lord Northam était le dix-neuvième baron d'une lignée dont les origines se perdaient très loin dans le passé. On disait, dans sa famille, qu'elle remontait à l'époque d'avant les Saxons, jusqu'à un certain Luneus Gabinius Capito, tribun militaire dans la troisième légion d'Auguste, stationnée à Lindum, en Grande-Bretagne romaine, qui avait été sommairement cassé de son commandement pour avoir participé à certains rites n'appartenant à aucune religion connue.
A l'hôpital, on me dit qu'on m'avait trouvé à moitié gelé à l'aube dans le port de Kingsport, cramponné à un bout de mât que le hasard avait heureusement placé sur mon chemin. On me dit que j'avais pris la mauvaise direction sur la route de la colline la nuit précédente, et que j'étais tombé de la falaise à Orange Point.
Je me souviens d'une nuit où je fis cinq cercles de feu concentriques sur le sol, et où, debout dans celui du milieu, je récitai l'une des monstrueuses litanies apportées par le messager de Tartarie.
L'homme qui me découvrit me dit que j'avais dû ramper un bon moment malgré mes fractures, car des traces de sang s'étendaient aussi loin qu'il avait eu le courage de regarder. La pluie les effaça bientôt, et les rapports ne mentionnèrent rien d'autre que ma découverte dans un endroit inconnu, à l'entrée d'une petite cour noire derrière Perry Street.
L'endroit était sombre, et les colonnes projetaient de l'ombre. Tandis que toute cette foule cauchemardesque était en extase, il me serait peut-être possible de me faufiler jusqu'à l'extrémité de l'un des escaliers. M'en remettant au destin et à mon habileté, j'essayai de m'échapper. Je n'avais aucune idée de l'endroit où je pouvais me trouver, et pendant un moment je trouvai comique de songer à m'évader de ce que je savais être un rêve. Etais-je dans l'un des royaumes cachés et insoupçonnés du temple de Khéphren, ce temple qui depuis des générations s'appelle le Temple du Sphinx?
Extrait
L’entonnoir de cuir
Mon ami Lionel Dacre habitait avenue de Wagram, à Paris, la petite maison avec la grille en fer et la modeste pelouse qui se trouve sur le trottoir de gauche quand on descend de l’Arc de Triomphe. Je suppose qu’elle existait bien avant la construction de l’avenue, car il y avait de la mousse sur ses tuiles grises, et les murs étaient moisis, décolorés. De la rue elle paraissait petite : cinq fenêtres de façade, si je me rappelle bien ; mais elle se prolongeait derrière par une longue salle où Dacre avait aménagé sa collection de livres d’occultisme et rassemblé les bibelots ou les objets curieux qui étaient sa marotte et qui divertissaient ses amis. Riche, raffiné, excentrique, il avait consacré une partie de sa vie et de sa fortune à réunir une collection privée unique d’ouvrages sur le Talmud, la Kabbale et la Magie, dont beaucoup étaient rares et d’un grand prix. Ses goûts l’inclinaient vers le merveilleux et l’extraordinaire ; on m’a assuré que ses expériences en direction de l’inconnu franchissaient toutes les bornes de la civilisation et de la bienséance. À ses amis anglais il n’en soufflait mot, mais un Français qui partageait ses penchants m’a affirmé que les pires excès des messes noires avaient été perpétrés dans cette grande salle garnie de livres et de vitrines.
L’aspect physique de Dacre révélait la nature de l’intérêt qu’il vouait aux problèmes psychiques : avant tout, d’ordre intellectuel. Son visage lourd n’avait rien d’un ascète, mais son crâne énorme, en forme de dôme, qui se dressait parmi les mèches rares de ses cheveux comme un pic au-dessus d’un bois de sapins, indiquait une puissance mentale considérable. Ses connaissances étaient plus grandes que sa sagesse, et ses facultés, nettement supérieures à son caractère. Ses petits yeux clairs, profondément enfoncés dans sa figure charnue, pétillaient d’intelligence et d’une curiosité jamais assouvie ; mais c’étaient les yeux d’un sensuel et d’un égocentriste. En voilà assez sur son compte, car il est mort aujourd’hui, le pauvre diable : mort au moment précis où il était persuadé qu’il avait enfin découvert l’élixir de vie. D’ailleurs mon propos n’est pas de vous entretenir de son tempérament complexe ; je voudrais vous raconter un incident inexplicable qui s’est produit au cours d’une visite que je lui ai rendue au début du printemps de 1882.
J’avais connu Dacre en Angleterre, puisque j’avais commencé mes recherches dans la salle assyrienne du British Museum à l’époque où il s’efforçait de donner un sens mystique et ésotérique aux tables de Babylone, et cette communauté d’intérêts nous avait rapprochés. Des remarques de hasard avaient entraîné des discussions quotidiennes, et nous nous étions, en somme, liés d’amitié. Je lui avais promis que j’irais le voir à mon prochain passage à Paris. Quand j’ai été à même de tenir mon engagement, j’avais pris pension à Fontainebleau ; les trains du soir n’étant guère pratiques, il m’avait prié de passer la nuit chez lui.
– Je n’ai que ce lit à vous offrir, m’a-t-il dit en désignant un large divan dans sa grande salle. J’espère que vous pourrez néanmoins y dormir confortablement.
Singulière chambre à coucher, avec ses hauts murs tout recouverts de volumes bruns ! Mais pour le bouquineur que j’étais, ce décor était fort agréable, et j’adorais l’odeur subtile que dégage un vieux livre. Je lui ai répondu que je ne souhaitais pas de chambre plus plaisante ni d’ambiance plus sympathique.
– Si cette installation est aussi peu pratique que conventionnelle, du moins m’a-t-elle coûté cher, m’a-t-il dit en jetant un regard circulaire sur ses rayons. J’ai bien dépensé le quart d’un million pour acquérir tout ce qui vous entoure. Des livres, des armes, des pierres précieuses, des sculptures, des tapisseries, des tableaux… Chaque objet a sa propre histoire, et, généralement, une histoire intéressante.
Il était assis d’un côté de la cheminée, et moi de l’autre. La table qui lui servait de bureau était à sa droite ; elle supportait une lampe puissante qui dessinait un cercle de lumière dorée. Un palimpseste à demi-déroulé s’étalait en son milieu, entouré de diverses choses dignes d’un bric-à-brac. Entre autres, un entonnoir, comme on en utilise pour remplir les fûts de vin. Il avait l’air d’être en bois noir, et il était cerclé d’un rond de cuivre décoloré.