Parfois des signes nous ouvrent une porte secrète et nous relient au monde invisible.Une nuit, Pauline rêve de son grand-père alors qu'il est mort il y a plus de vingt ans. Il lui annonce qu'il va rentrer chez lui. Auparavant, une inconnue l'a abordée dans la rue et a vu une lettre T s'imprimer sur son front. Dans les jours qui suivent, des événements sans lien apparent se multiplient. Une libellule se manifeste, puis d'autres, encore et encore...
Et si tous ces signes étaient là pour lui révéler une histoire qu'elle ignore ? Et si elle avait été choisie pour accomplir une mission ?
C'est un secret de famille douloureux qu'elle découvre. Pauline va aussi redonner vie à une grand-mère décédée à la naissance de son père, et qui semble revenir parmi les siens.
De la Kabylie des années 1920 au Paris de l'après-guerre, de la Lorraine sous l'occupation nazie à la banlieue parisienne d'aujourd'hui, l'auteure fait revivre trois générations d'une même famille. Elle fait jaillir la puissance de l'amour qui les lie à travers les mondes visible et invisible...
Déclin des systèmes et des partis classiques, mise en cause de la représentation politique, montée du populisme et des nationalismes, emprise des fake news, tentation de la violence... : force est de constater la fragilité, aujourd'hui, de la démocratie. Alors que soufflent les vents mauvais de l'extrémisme, de l'autoritarisme, du racisme, de l'antisémitisme, du terrorisme, comment défendre ce bien commun qui nous semblait acquis mais ne l'est pas ?Face à ces maux qui minent nos sociétés et qu'il décrypte en profondeur, Michel Wieviorka interroge la place et le rôle des sciences humaines et sociales. Il y invite le meilleur de sa discipline - la raison, la connaissance de l'histoire, l'imagination sociologique, l'esprit critique - à se mettre (se remettre ?) au service de l'idéal démocratique.Pour une démocratie de combat est un ouvrage pionnier qui conjugue une orientation authentiquement citoyenne, des propositions théoriques et méthodologiques exigeantes et des pistes concrètes pour une démocratie vivante et active. Indispensable en ces temps de perte de repères, de fureur et de démoralisation : à coup sûr un livre de référence.
À l'instantanéité doit succéder la réflexion, à la réaction incessante le recul stratégique.
La stratégie naît il y a 2 500 ans, à Athènes et en Chine avec Sun Tzu et son célèbre Art de la guerre. Art militaire au départ, méthode de pensée pour l'action, elle apparaît de plus en plus indispensable dans notre monde moderne. Pourtant, le sens en a été oublié. Aujourd'hui, les décideurs - entrepreneurs, politiques, militaires - sont accaparés par le court terme et la tactique. Atteints de myopie décisionnelle, ils éprouvent des difficultés grandissantes à prendre du recul. Ils ont perdu l'habitude et le goût de la stratégie, qu'ils pratiquent de moins en moins alors qu'elle seule peut apporter des réponses à la complexité du monde et à l'accélération du temps. ll faut entrer en stratégie, utiliser celle-ci pour modeler le présent et bâtir l'avenir. Le but de cet ouvrage est de faciliter cette démarche, de l'éclairer et de la démythifier.Entrer en stratégie est un guide de survie et de succès.
Parce que son travail passe avant sa vie privée, on lui fait la réputation d'être le comédien le plus secret de France. Parce que, pour lui, tous les hommes sont innocents, on le dit grand interprète des rôles inquiétants. Parce qu'il donne une dimension héroïque aux honnêtes gens, on croit qu'il cultive l'ambiguïté et complique les choses simples. Mais, au-delà de ces clichés, tout le monde reconnaît en Michel Bouquet l'un des grands acteurs d'aujourd'hui. Il est un des seuls comédiens français à joindre aux qualités latines la violence slave, la folie anglaise, le romantisme nordique et l'ardeur mystique des Espagnols. Il s'aventure aux limites de la responsabilité de l'interprète.
Ce livre est l'aboutissement d'une expérience originale. Au monologue littéraire, Michel Bouquet a préféré une sorte de collectif amical afin de découvrir peu à peu sa vérité à travers le témoignage et les réactions des autres. Le résultat est surprenant. C'est précisément en parlant des autres et en donnant la parole aux autres que Michel Bouquet se révèle dans ses profondeurs. Ce qu'il donne à ses rôles, il le transmet à ses amis, à ses partenaires, aux spectateurs. Il n'est pas séparable des auteurs qu'il aime, des metteurs en scène qui lui font confiance, des élèves dont il est le témoin exigeant et fraternel. Plus il réfléchit sur son métier, plus il s'interroge sur sa vocation et plus nous nous attachons à l'homme, plus nous percevons la voix d'un témoin essentiel, d'un compagnon de voyage au bout de la vie.
Ce livre nous invite à reprendre plus nombreux le chemin de la « Maison de l'homme ». Si l'église fut la Maison de Dieu, le théâtre, dit Michel Bouquet, est la Maison de l'homme. N'est-ce pas là que l'on peut le mieux défendre le droit des autres à l'existence et à la différence ?
Les temps sont durs, les idées sont molles. La guerre des looks remplace l'affrontement des projets de société. Droite et gauche se divisent sur les moyens de réaliser les mérites valeurs. Alors fin des révoltes, des utopies et des systèmes ? Fin des idéologies ? Ou, au contraire, triomphe de la soft-idéologie ? La soft-idéologie, c'est le business et les droits de l'homme, le reaganisme et la génération morale, le socialisme libéral et le libéralisme social, la Bourse et la tolérance, l'individualisme et la charité-rock, Tapie et Coluche, le minitel et le contrat social... Bricolée avec les restes intellectuels des décennies précédentes, la soft-idéologie mêle gestion conservatrice et rêves soixante-huitards, idées confuses et moralisme vague, odes à la modernité et retour aux idéaux du XVIIIe siècle. Elle assure un consensus apathique sur l'essentiel. Elle prône la résignation à la force des choses et exalte les petits bonheurs. C'est la pensée sénile d'une époque fatiguée du vacarme de l'histoire. C'est l'entracte... Pour combien de temps ?
Roger Holeindre est grand reporter (naguère à Paris Match, aujourd'hui au Figaro Magazine) : c'est un homme qui sait voir, écouter, sentir et qui sait dire, avec clarté, vigueur et honnêteté, tout ce qu'il a vu, entendu, senti. Ce que les grands reporters de cette espèce-là nous rapportent de leurs voyages est plus vivant et plus significatif que toutes les images de toutes les télévisions du monde quand le journaliste se révèle un véritable écrivain - ce qui est bien le cas ici - et quand la passion de la vérité anime son regard et sa plume. Japon, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour... Partant du Japon, dont il nous fait comprendre - par l'histoire, la tradition, la morale - la puissance actuelle, Roger Holeindre montre comment ces trois pays et ces deux villes se complètent et s'entraident pour la conquête économique du monde : la Corée du Sud et Taïwan prenant le relais du Japon dès que celui-ci passe à un stade supérieur dans la technologie avancée, devenant des petits Japons, en retard sur leur grand frère, mais en avance sur l'Europe, Hong Kong et Singapour occupant à leur tour les places abandonnées par la Corée et Taïwan... À ce phénomène qui fait trembler le Vieux monde, inutile de chercher des raisons mystérieuses. Il n'y a pas de miracle. Comme le souligne Bruno Gollnisch-Flourens dans sa préface, les Asiatiques ne sont pas des surhommes, ils ne sont pas non plus des esclaves ; seulement, ils ont su traduire dans l'ère industrielle et post-industrielle les valeurs traditionnelles de leurs propres civilisations, dont celle-ci : que la hiérarchie des devoirs précède la hiérarchie des droits. Cette grande leçon-là, les Européens - les Français - veulent-ils encore l'entendre ? En tout cas, tous les éléments d'une réflexion sont ici, dans ce livre : fondés, vivants, passionnants. L'Asie en marche est un de ces ouvrages, très rares, qui éclairent d'une lumière neuve le temps et le monde que nous vivons.
De la Terre de Feu à la Californie, la première étude globale de la question indienne aujourd'hui. Les Indiens qui sont au coeur de ce livre démontrent que la montée en puissance des questions culturelles, identitaires et religieuses ne s'accompagne pas nécessairement de nouvelles violences. L'émergence indienne, phénomène majeur des dernières décennies, a transformé l'image d'une Amérique latine encore trop souvent identifiée avec les dictatures et les guérillas révolutionnaires. Elle exprime une demande de démocratie qui, bien au-delà des changements de régime politique, s'enracine dans le rejet d'un racisme hérité de la Conquête et de la Colonie. Dans le nord de l'hémisphère, le combat de Martin Luther King pour les droits civiques vient de connaître un prolongement inespéré avec l'élection de Barack Obama. En Amérique latine, la longue marche indienne, discrète et fragmentée, se donne à voir dans des figures intermittentes (Rigoberta Menchú, les zapatistes, Evo Morales...). Mais elle est constituée par une multitude d'acteurs, souvent des femmes qui, en luttant pour leur émancipation, contribuent à produire une planète multiculturelle, où l'hégémonie blanche n'est plus aussi assurée.
En ce moment décisif de l'histoire, il ne suffit pas de proclamer l'égale dignité des hommes. Une tâche d'une tout autre ampleur requiert un effort méthodique et unanime, auquel les institutions internationales - en particulier l'Unesco - fournissent un cadre nécessaire : édifier patiemment, parfois obscurément, les conditions matérielles et morales dans lesquelles tout homme, sous quelque ciel qu'il vive et à quelque société qu'il appartienne, pourra se réaliser et participer à la construction du monde futur. Dans ce choix de textes, rédigés depuis sa nomination, en 1962, au poste de Directeur Général de l'Unesco, René Maheu, normalien et philosophe, met en évidence, à partir d'une analyse objective des situations actuelles, la nécessité de cette "civilisation de l'universel", d'un ordre humain fondé sur l'équité, la reconnaissance mutuelle et la coopération planétaire. La notion d'"humanisme du développement", qui se situe au centre de la pensée de René Maheu, lui permet de proposer des solutions précises et concrètes aux problèmes de l'éducation, de la science et de la culture dans le monde ; elle renoue également un dialogue avec les grands messages du passé, et fonde une conception exigeante et moderne de la vie de l'esprit.
Lorsque au milieu du XVIIe siècle prend fin la guerre de Trente Ans, l'Allemagne en sort exsangue et morcelée. Dans les campagnes dévastées, une horde grouillante de musicastres, pittoresques et miséreux, souffle et racle à toute heure de ses instruments, tandis que les petites villes dévastées n'ont plus de musique décente qu'à l'église. Or voilà que va sourdre, en une lente gestation, un immense effort collectif parti du fin fond de l'âme nationale, qui aboutira en deux siècles au drame musical wagnérien. A l'heure où il n'est pas de cour, si petite soit-elle, qui ne singe Versailles, baragouine le français et s'offre de l'opéra à l'italienne, dans les villes, amateurs et bourgeois, écrivains et penseurs aspirent, confusément d'abord, puis à visage découvert, à une musique allemande, un opéra allemand un art allemand, qui seraient l'expression la plus profonde d'une vision du monde commune à cette nation tout entière qui cherche à définir son identité la plus intime - et la trouvera dans la musique. Kant, Goethe et Herder seront les porte-parole des mille acteurs de cette épopée bariolée qui lève de la glèbe pour se couronner dans la métaphysique. Par l'organisation laborieuse et patiente des institutions musicales, des sociétés de concert, des chorales et des opéras et au travers d'innombrables publications et revues de musique un peuple a enfanté Mozart, Beethoven et Wagner, est parvenu aux plus hautes destinées de l'esprit et à la spéculation abstraite. Par la musique vers l'obscur : tel était le titre initial de cette étude unique en son genre, inaccessible jusqu'alors et que voici enfin mise à la portée d'un public pour qui elle revêt une brûlante actualité.
À la fin du XXe siècle, les droits de l'Homme apparaissent comme l'objet d'un moralisme sentimental sans assise objective, favorable - a priori - à tout ce qui concerne "l'Homme" et la "liberté". Mais les luttes menées contre l'arbitraire et l'injustice révèlent, souvent au prix de souffrances terribles, que les bons sentiments doivent faire place à l'action en faveur des libertés fondamentales. Dans cette perspective, on peut faire - des moyens rationnels que forgent les promulgations et la réflexion intellectuelle - des outils de connaissance, susceptibles d'éclairer le citoyen sur les enjeux réels qu'implique la lutte contre l'arbitraire.
D'où ce « Livre des droits de l'Homme », dont l'objet est de fournir les textes de référence dans leur intégralité ou, à tout le moins, dans leurs articles les plus significatifs. L'abord en est facilité par d'indispensables éclaircissements juridiques, historiques et philosophiques, que l'on a voulus toujours accessibles. Leur présentation s'inscrit dans la marche de l'Histoire, de la Grande Charte de 1215 aux plus récents pactes internationaux.
Cet ouvrage apparaît ainsi comme une sorte d'anthologie raisonnée des Constitutions et Conventions essentielles en ce qui concerne les droits fondamentaux, ou encore comme l'inventaire minimal que tout citoyen se doit de connaître, dès lors qu'il s'intéresse à l'existence et à la réalisation de ces droits.
Tout semble opposer l'Europe et le tiers monde, et pourtant une donnée fondamentale les rapproche : ils appartiennent, l'un et l'autre, à ces zones géopolitiques du monde qui ne se confondent pas avec les superpuissances américaine et soviétique et pourraient, demain, s'aider mutuellement à ébaucher une troisième voie. Ce livre rappelle, tout d'abord, les avatars de l'idéologie coloniale, et l'étrange destin du tiers mondisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On y verra que les clivages habituels entre la droite et la gauche, ont rarement correspondu à la réalité des forces en présence. Et que ce n'est peut-être pas un hasard si un nouveau tiers mondisme, très différent du précédent, se dessine aujourd'hui. La situation actuelle du tiers monde fait apparaître la responsabilité des idéologies dominantes dans l'état de subordination qui est le sien. La notion de développement doit être mise en question. Les solutions libérales et socialistes sont pareillement inadaptées. Un nouvel ordre économique international, exige la constitution de grandes zones de développement autoconcentrées, seules capables de restituer au monde la diversité qui en fait la richesse. Idéologie des droits de l'homme ou défense de la cause des peuples ? Il parait qu'il faut choisir. Le choix, ici, est sans ambiguïté : à l'heure de l'uniformité mondialiste, de la mort des cultures enracinées et des modes de vie différenciés, les peuples doivent construire leur destinée propre à l'écart des séductions de l'Ouest et des sirènes de l'Est. Défendre le tiers monde, c'est prôner le non-alignement. C'est rompre avec l'obsession de l'économie, propre à l'idéologie occidentale. C'est anticiper, enfin, sur les nouveaux clivages de demain.
Si je demande un effort à l'Europe, je l'ai d'abord demandé aux pays en voie de développement. Par certitude objective. Le développement ne sera pas favorisé par nos interventions charitables. Mais par la mise en oeuvre d'une politique rationnelle, fondée sur des arguments rationnels ; c'est une perte collective et durable que celle que l'humanité subie du fait de la misère de la moitié de ses membres. Je suis tiers-mondiste, parce que derrière tant de beaux discours sur le tiers monde, j'ai le sentiment qu'on le dépèce, qu'on en extrait les matières premières et les cerveaux, sans retour, qu'on détruit son environnement, peut-être pour l'éternité des temps, qu'on entretient ses querelles pour en tirer parti. Mais je ne suis pas tiers-mondiste par repentir. J'accepte que l'on m'accuse de ne pas faire assez. Je n'accepte pas que l'on exige de moi que je paie une dette que je n'ai pas contractée. Je ne crois pas, au demeurant, que l'on puisse fonder l'avenir en ressassant le passé. Je suis tiers-mondiste, parce que le tiers monde est du monde et que son déséquilibre menace l'ensemble. Il y a aujourd'hui moins de risques dans l'existence de milliers de missiles à charges nucléaires, dont les deux grands ne souhaitent pas se servir, que dans ces mille foyers locaux où s'affrontent les hommes, les tribus, les armées nationales, ainsi que des troupes irrégulières ou mercenaires, le tout armé par nos arsenaux et d'où peut partir, sans que nul sache le maîtriser, un incendie qui ravage le monde.
Un vieux dicton écossais du XVe siècle affirme que mieux on joue au golf et plus la vie devient difficile. C'est ce que vérifie la vie de Nicolas Bonlieu. L'existence de ce médecin d'Île-de-France, bon père, bon mari, bon joueur de tennis et de bridge, se serait déroulée sans trop de heurts, si le golf n'y était soudain entré, ne l'avait envahie jusqu'à la bouleverser de fond en comble. Le 19e trou est ainsi la passionnante histoire d'une passion qui dévore. Prenez garde au golf ! Mais d'abord lisez ce roman. Les golfeurs s'y retrouveront, les profanes y découvriront un sport et un monde fascinants.
Les mots viennent à l'esprit. Le fait qu'on ait pensé à celui-ci, plutôt qu'à celui-là, constitue un signe vrai. Séparés clairement l'un de l'autre, hors des contraintes des phrases, les mots bénéficient de l'indépendance des individus. L'auteur, qui livre ainsi des mots familiers, ouvre devant nous la boîte de ses souvenirs, de ses croyances et de ses fantasmes, et il nous propose de feuilleter, avec lui, son abécédaire. Le premier à sacrifier à cet exercice est Philippe Guilhaume. Il a, à mes yeux, trois excellentes raisons pour cela : il est mon ami, il est gourmand de mots et il veut dire les vérités, il est président des sociétés nationales de télévision en couleurs Antenne 2 et FR3.
La République corrompue ? Mais par quoi ? Haut fonctionnaire avant de devenir le héros d'une fameuse affaire, Yves Chalier répond. Cette corruption, qui commence seulement à apparaître au grand jour avec chaque nouveau scandale, est celle du secret, du népotisme, des abus de pouvoir, mais aussi de l'argent. La politique africaine de la France ? Une mascarade qui permet d'abord aux élites locales de s'enrichir. L'influence réelle des ministres ? Entourés par des cabinets aux mains des grands corps de l'État, parfois placés sur écoutes téléphoniques, ils sont réduits à faire de la figuration. Les fonds secrets ? Des caisses noires gérées en toute liberté par nos dirigeants, situation unique dans les pays développés. Les contre-pouvoirs ? Ni le Parlement, ni les organismes de contrôle ni même, trop souvent hélas, la justice ne peuvent ou ne veulent jouer leur rôle. Exemples à l'appui, Yves Chalier, qui a vu fonctionner pendant quinze ans ce système dont il a été indirectement complice - avec beaucoup d'autres ! -, dénonce, dans La République corrompue, livre féroce et bien informé, les dérives de cette démocratie française qui a pu passer naguère pour un modèle.
Ce livre répond aux questions que se sont posées tous ceux que l'attitude de François Mitterrand à l'égard d'Israël et, au-delà, de la communauté juive, a pu déconcerter. Rompant avec d'anciennes prudences, il inaugure le premier voyage officiel d'un président de la République en Israël, en mars 1982. Neuf mois après avoir condamné sévèrement le raid israélien sur la centrale nucléaire irakienne de Tamouz. Dès son arrivée au pouvoir, il annule l'avis Barre qui encourageait le commerce avec les pays arabes, mais sauve, quelques années plus tard, l'OLP, dont les troupes étaient acculées dans le réduit libanais. Les auteurs analysent aussi le rapport de forces, les rivalités et les tensions qui divisent parfois les institutions de la communauté juive et le poids des hommes qui l'ont dirigée depuis deux décennies. Une enquête qui dérangera peut-être par sa liberté de ton. Mais voilà un livre qui nous dévoile, en tout cas, des aspects inattendus de la personnalité de François Mitterrand et éclaire les relations, à la fois privilégiées et conflictuelles, qu'il entretient avec la communauté juive.
Comment évoluent l'URSS, la Chine, l'Islam ? Ces interrogations - actuelles et majeures pour le monde de demain - se trouvent rassemblées sur l'Asie centrale, au milieu des empires. Soviétiques et Chinois se partagent plus de cent millions d'êtres humains, liés par la culture, la religion, les langues. À la périphérie des empires ébranlés, annexe oubliée du Tiers Monde, loin de Moscou et de Pékin, ces peuples se réveillent, découvrent leur dénuement, s'appuient sur leurs particularismes, tout en rêvant d'unité...
Comme en Europe de l'Est, des murs sont tombés, des peuples se sont retrouvés. L'Asie centrale redevient une entité géopolitique et stratégique, comme elle l'était jusqu'au début du XXe siècle. Elle a retrouvé, du même coup, une complexité favorable aux crises et aux déchirements.
René Cagnat et Michel Jan ont parcouru toute l'Asie continentale. Ils ont traversé les steppes et les oasis, remonté les hautes vallées qui dominent le Toit du Monde. L'un est spécialiste de l'URSS, l'autre de la Chine. Ils décrivent le cadre de vie, l'histoire et les moeurs des peuples dominateurs - Russes et Chinois - ou subjugués : Kazakhs, Mongols, Ouïghours, Ouzbeks, etc. Ils démontent la politique de l'expansionnisme tsariste, puis soviétique. Ils analysent la réplique de la République populaire de Chine, qui a dû affronter les ambitions de l'URSS. Ils découvrent enfin la résistance têtue des minorités nationales, face aux Russes et aux Hans qui veulent s'étendre, assimiler, détruire ou submerger. Ils suivent les transformations des pouvoirs centraux et les réactions des nationalités.
« Le Milieu des Empires » est un livre d'actualité. Il permet de comprendre les événements qui agitent les républiques soviétiques d'Asie centrale, le Xinjiang chinois, ou le réveil mongol, et leurs conséquences pour Moscou et Pékin. Ces empires sont-ils destinés, comme ceux qui les ont précédés, à s'effondrer, ou à continuer à survivre, comme des « hommes malades », répandant autour d'eux la contagion, faisant partager leur agonie ? L'histoire s'avance, indifférente, dans une région riche en drames. Mais aucun pays, aucun homme, ne peut se désintéresser du sort du « Milieu des Empires » et de ses populations.
Qui croira que ces leçons ne s'appliquent qu'aux Kazakhs, aux Mongols, aux Ouïghours, aux Ouzbeks ?
Le sot projet qu'il a eu de se peindre ! : toutes proportions gardées, j'ai souvent pensé, en écrivant ce livre, au sarcasme de Pascal au sujet de Montaigne car, à travers ces réflexions sur les mots, c'est un autoportrait que je dessine, fût-ce malgré moi. Du moins, en me réfléchissant dans le miroir des mots, ce n'est pas seulement ma silhouette qu'apercevra le lecteur ; car je lui tends ce miroir et il pourra s'y voir ; qu'il adhère à ce qu'un mot évoque pour moi ou qu'il s'en écarte, mes propres réflexions suscitant les siennes, toutes différentes, c'est peut-être son propre portrait qu'il verra dans ce miroir des mots.
Après le oui français au traité de Maastricht, si difficilement arraché, avec la crise du Système monétaire européen, celle de la Politique agricole commune et du GATT - et devant l'ouverture au 1er janvier 1993 des frontières -, l'Europe, pour vaincre les résistances, a besoin de citoyens actifs et informés. Joseph Rovan, dans ce livre-manifeste, montre que le citoyen digne de ce nom doit faire passer les devoirs avant les droits.
Quarante ans après Alexis Carrel, Jean Fourastié dit ce qu'il pense de la condition humaine. Dans tous les domaines, depuis 1935, les sciences ont réduit notre ignorance sur l'homme ; il n'en reste pas moins l'inconnu, l'étrange, le mystérieux. Jean Fourastié a rouvert le dossier de l'homme. Biologie, informatique, crises morales et philosophiques, il ne néglige aucune des nouvelles données pour décrire la condition de l'homme aujourd'hui. Il peut ainsi proposer une réflexion neuve sur les moyens dont l'homme dispose pour percevoir et orienter son destin individuel et collectif. Il montre comment il faut, loin des préjugés idéologiques, développer partout l'esprit expérimental. Comment il est nécessaire aussi de tenir compte du « surréel ». Cette réflexion de Jean Fourastié est ainsi une réponse à notre interrogation sur l'avenir de l'homme.
Maurice Mességué... Tout le monde se souvient de ce fils de paysans gascons qui avait, par les plantes, conseillé et soigné des célébrités : Churchill et Adenauer, Herriot et Robert Schuman, Cocteau et Utrillo. Ses livres sont parus dans le monde entier. Trois millions d'exemplaires, rien qu'en France. Le voici de retour. Dans ce nouveau livre, après avoir rappelé les principaux événements qui ont marqué sa vie et sa carrière, il reprend son combat. Contre la pollution et d'abord celle de l'eau menacée par le développement forcené et anarchique des élevages. Contre les aliments qui tuent et certaines dérives de l'industrie agro-alimentaire, contre l'usage des farines animales à l'origine de la « vache folle » et qu'on utilise même pour l'alimentation des poissons d'élevage. Contre la transgenèse qui tend à supprimer les cultures de pleine terre au profit de cultures de laboratoire. Et il fait appel à la raison pour tout ce qui concerne le traitement des déchets.
Le rire du Cosaque, c'est celui qui secoue le Grand Cosaque - Staline ou ses successeurs -, père de tous les Cosaques répandus sur la terre, lorsqu'il prend la mesure de l'aveuglement ou de la lâcheté de ses adversaires, si fascinés par l'édifice de mensonges, de trahisons et de crimes qu'il a su imposer au monde qu'ils se rendent avant d'avoir combattu. Contre le Grand Cosaque, Roger Holeindre est de ceux qui ont combattu les armes à la main : en Indochine (auparavant, il avait été l'un des plus jeunes résistants de France) et en Algérie, jusqu'au bout. Aujourd'hui, grand reporter indépendant travaillant pour Paris Match, il parcourt le monde - du Guatemala à l'Angola, du Centrafrique à l'Éthiopie, de la Thaïlande au Tchad, de la Rhodésie au Sahara, de Colombie en Israël... - et c'est ce que partout il a vu et constaté, ce que partout il voit et constate qui nourrit le livre que voici, livre de colère et de passion, où l'expérience du journaliste rejoint la fougue du partisan.
Dès l'âge de quinze ans, à la Libération, Roger Holeindre s'est déterminé pour le service de ses idées qui, pour lui, allaient de pair avec le service de la patrie. Qu'il soit soldat dans les rizières d'Indochine ou dans les djebels d'Algérie, militant aux groupes ou partis politiques nationaux, journaliste, romancier ou grand reporter - successivement à Paris-Match et au Figaro Magazine - toutes les actions de sa vie se sont fondées d'abord sur un sens impératif du Devoir. C'est toujours soutenu par cette conception que Roger Holeindre, élu député du Front National dans le département de Seine-Saint-Denis, le 16 mars 1986, continue son combat à l'Assemblée nationale. Roger Holeindre est un écrivain de nerf, de sang vif et d'humeur. Ayant parcouru plusieurs fois la planète, et avec les yeux grands ouverts, il a rapporté des régions qui lui sont chères L'Asie en marche, « un de ces ouvrages très rares, qui éclairent d'une lumière neuve le temps et le monde que nous vivons ». Romancier, on lui doit, entre autres, Le levain de la colère, « le roman vrai des paras ». Pamphlétaire, il le fut, tout jeune, avec son Honneur ou décadence, qui attira l'attention sur lui, et plus récemment avec Le rire du cosaque. C'est à ce dernier ouvrage que l'on peut rattacher Aux larmes, citoyens !, fruit d'une observation sans complaisance, mais toujours teintée d'humour, des étranges personnages qui siègent au Palais-Bourbon. Féroce, mais bon enfant ; intransigeant, mais compréhensif ; assoiffé de justice, de vérité et de logique, l'actualité politique et ses acteurs lui apportent quotidiennement de quoi alimenter son indignation et son ironie, exprimées ici dans la plus pure tradition française.
Événement inouï, incompréhensible, inexplicable, irrationnel, entend-on dire de toutes parts pour commenter la rupture, en septembre 1977, de l'Union de la gauche en France, suivie, en mars 1978, d'un échec électoral contraire à toutes les prévisions. Cette rupture et cet échec - ce suicide, disent certains - ne sont mystérieux que si on les isole volontairement des antécédents historiques et du contexte international. Les Unions de la gauche ont un long passé, qui n'est pas seulement français. En France même, la proposition en fut faite par les communistes dès l'époque de Maurice Thorez, mort en 1964. Il s'agit là d'un schéma et d'un processus classiques, dont Branko Lazitch reconstitue de façon fouillée et approfondie l'historique et l'idéologie. Il met en lumière les deux spécificités françaises de ce processus : le "Programme commun de gouvernement" et l'apparition d'un Parti socialiste "de type nouveau", unique en Europe occidentale. Dès lors, on peut résoudre l'énigme. Toute cette histoire prend un sens. Les faits, tous les faits, avec leur passionnante et irremplaçable logique, montrent quelle était la destination finale de l'alliance socialiste-communiste, et pourquoi la machine, lancée à pleine vitesse, s'est soudain désintégrée au lieu de décoller. A l'aide de sa maîtrise exemplaire de la documentation et de l'analyse, Branko Lazitch, le spécialiste mondialement connu du mouvement communiste international, donne les clefs de la période décisive de l'histoire de France qui vit l'ascension et la chute également irrésistibles de l'Union de la gauche. La leçon déborde le cas français, et l'Échec permanent sera désormais un bréviaire essentiel pour la connaissance de notre temps.