Un virus bien en chair et en os, si je puis me permettre, a démontré que le virus virtuel n'était pas la seule réalité avec laquelle nous avions à compter. Venu de Chine où des pangolins et des chauves-souris ont été incriminés, il a mis le monde à genoux.Il a été le révélateur, au sens photographique du terme, des folies de notre époque : impéritie de l'État français, faiblesse extrême de son chef, impuissance de l'Europe de Maastricht, sottise de philosophes qui invitaient à laisser mourir les vieux pour sauver l'économie, cacophonie des scientifiques, volatilisation de l'expertise, agglutination des défenseurs du système dans la haine du professeur Raoult, émergence d'une médecine médiatique, indigence du monde journalistique, rien de très neuf...Le covid-19 rappelle une leçon de choses élémentaire : il n'est pas le retour de la mort refoulée, mais la preuve vitaliste que la vie n'est que par la mort qui la rend possible. Tout ce qui est naît, vit, croît et meurt uniquement pour se reproduire - y compris, et surtout, chez les humains. Ce virus veut la vie qui le veut, ce qui induit parfois la mort de ceux qu'il touche. Mais quel tempérament tragique peut et veut encore entendre cette leçon de philosophie vitaliste ?Michel Onfray.
Il est admis que 1984 et La Ferme des animaux d'Orwell permettent de penser les dictatures du XXe siècle. Je pose l'hypothèse qu'ils permettent également de concevoir les dictatures de toujours. Comment instaurer aujourd'hui une dictature d'un type nouveau ? J'ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l'histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l'Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers.Pour détruire la liberté, il faut : assurer une surveillance perpétuelle ; ruiner la vie personnelle ; supprimer la solitude ; se réjouir des fêtes obligatoires ; uniformiser l'opinion ; dénoncer le crime par la pensée.Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques.Pour abolir la vérité, il faut : enseigner l'idéologie ; instrumentaliser la presse ; propager de fausses nouvelles ; produire le réel.Pour supprimer l'histoire, il faut : effacer le passé ; réécrire l'histoire ; inventer la mémoire ; détruire les livres ; industrialiser la littérature.Pour nier la nature, il faut : détruire la pulsion de vie ; organiser la frustration sexuelle ; hygiéniser la vie ; procréer médicalement.Pour propager la haine, il faut : se créer un ennemi ; fomenter des guerres ; psychiatriser la pensée critique ; achever le dernier homme.Pour aspirer à l'Empire, il faut : formater les enfants ; administrer l'opposition ; gouverner avec les élites ; asservir grâce au progrès ; dissimuler le pouvoir.Qui dira que nous n'y sommes pas ? M.O.
" Un livre qui embrase les peurs de notre temps... Un merveilleux équilibre entre humour, outrage et beauté. "The New York Times Book ReviewDans ce recueil d'essais à la fois drôles, érudits, débordants de curiosité et étrangement prémonitoires, Margaret Atwood tourne son intelligence exceptionnelle et son humour espiègle sur notre monde et nous rend compte de ses réflexions. Elle revient sur le krach financier, l'ascension de Trump et la pandémie. De la crise climatique à la question de l'avortement, personne n'est plus à même d'interroger les mystères multiples et variés de l'humanité. Cette anthologie non seulement saisit parfaitement notre époque, mais nous en dit un peu plus sur la personnalité de l'autrice emblématique de
La Servante écarlate, sur ses combats et sur les écrivains qu'elle affectionne, de Richard Powers à Doris Lessing en passant par Alice Munro.
" Au lecteur de recueillir, derrière les mots de ces transcriptions, la vérité qui vibre dans les paroles de Levi et qui se manifeste sous le double aspect d'un optimisme inattendu et d'un pessimisme lucide. " Marco Belpoliti.
Quand Si c'est un homme paraît, en 1947, il passe inaperçu. Il faudra attendre plus de dix ans avant qu'une nouvelle édition révèle en Primo Levi non seulement un témoin majeur de l'univers concentrationnaire nazi, mais un grand écrivain. Primo Levi, qui disait devoir à Auschwitz sa vocation littéraire, revint sans cesse sur ce qu'il avait écrit dans son chef-d'oeuvre. Il se fit gardien de la mémoire, interlocuteur toujours prêt à éclairer notre vision des camps, du nazisme et de l'antisémitisme, et à alerter contre le retour de ce mal sous la même forme ou sous d'autres. Dans ce recueil d'entretiens diffusés à la radio ou parus dans la presse écrite, il creuse encore - avec son génie de la précision, son ironie et sa hauteur de vue - ces questions qui sont au coeur de son oeuvre. L'occasion de réentendre, cent ans après sa naissance, la voix d'un auteur pour qui la parole était le prolongement de l'écriture.
Parmi les écrivains les plus illustres du XVIIe siècle, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Bossuet, Boileau, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, figure La Bruyère. Avec Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle, il a tendu au public de son époque un miroir qui nous reflète toujours. Bien des comportements de la société de Louis XIV ressemblent aux nôtres. Les temps changent, pas le fond des hommes. Jean-Michel Delacomptée explore ce miroir et ce que ses reflets disent de nous. De La Bruyère lui-même, on sait fort peu de choses. Quels milieux fréquentait-il ? Était-il misanthrope, misogyne ? A-t-il aimé ? Était-ce un orgueil blessé ? Quelle était la morale de cet auteur si grave et pourtant si drôle ? Jean-Michel Delacomptée brosse le portrait captivant de ce classique de notre littérature. Il ouvre ainsi une porte dérobée dans les Caractères, dont il rappelle avec force l'intemporelle grandeur.
Virginia Woolf eut une existence emplie de livres et dédia une grande partie de son temps à cet exercice exaltant et enrichissant qu'est la lecture. Elle adorait tout particulièrement les auteurs anglais, français et russes. Au fil de ces Lectures intimes, on la découvre tour à tour amicale, enthousiaste, vibrante de colère, toujours libre dans ses goûts et ses passions, parmi lesquelles on retrouve des noms illustres - Montaigne, Mme de Sévigné, Joseph Conrad, Edgar Allan Poe, Walt Whitman - et d'autres qui le sont moins, tels Harold Nicolson ou Lytton Strachey. À tous elle accorde la même attention, à la fois bienveillante et critique, car à travers ces écrivains, gloires du passé ou confrères du cercle Bloomsbury, c'est en définitive sa propre oeuvre qu'elle analyse. " C'est un vrai régal que ce recueil de textes courts où l'on retrouve la densité de la réflexion de Woolf et son humour corrosif, révélant une sensibilité à fleur de peau autant qu'une fermeté absolue de jugement. " L'Est républicain
" Au commencement était le verbe. " Mais l'était-il vraiment ? Tom Wolfe, le maestro des raconteurs d'histoires, enquête ici sur les origines de son principal outil de travail (et objet de passion) : la langue. Pour lui, pas de doute, c'est bien au langage - et non à l'évolution - qu'on doit le développement des sociétés et les réalisations complexes de l'humanité. D'Alfred Wallace, l'autodidacte qui fut le premier, avant Charles Darwin, à défendre la théorie de la sélection naturelle, jusqu'aux néodarwinistes contemporains menés par le linguiste Noam Chomsky et récemment pourfendus par l'anthropologue Daniel Everett, Wolfe examine comment la science a essayé, en vain, de fournir une explication à ce don de la parole. Avec un humour jubilatoire, il suit les errements secrets et grandioses du darwinisme, du temps de la Royal Academy jusqu'au MIT, et signe un petit bijou d'érudition, drôlement passionnant, d'une incroyable férocité envers l'establishment.
En linguiste qui ne perd jamais son sens de l'humour, Henriette Walter multiplie les exemples, les anecdotes, les détails piquants pour faire de cette histoire des mots français venus d'ailleurs une aventure peu commune.Qui penserait attribuer une origine étrangère à des mots comme jupe, épinard, braguette, violon ou encore sentimental ? Et pourtant, jupe vient de l'arabe, épinard du persan, braguette du gaulois, violon de l'italien et - qui l'eût cru ? - l'adjectif sentimental nous est venu du latin, mais par l'anglais.
Si l'on sait bien que la langue française est issue du latin, on oublie souvent qu'elle s'est enrichie, au cours de sa longue histoire, de milliers de mots venus des quatre coins du monde : du grec, du celtique, du francique, mais aussi de l'italien, de l'anglais, de l'espagnol, du portugais et encore de l'arabe, du persan, du turc, du japonais, et des langues amérindiennes ou africaines.
Henriette Walter raconte l'histoire de ces mots, de ces vagues d'immigration parfois clandestines qui ont petit à petit donné des couleurs à la langue française.
Comme chacun le sait, la perfection n'existe pas en ce bas monde. Toutefois, elle peut être recherchée telle une amie que l' on a perdue de vue depuis longtemps, mais à laquelle on reste mystérieusement attaché. La retrouver serait donc un bonheur ! Dans ce livre où l'humour n'exclut pas le sérieux, un jeune homme et une jeune fille bien de leur temps, le nôtre, sont décidés à aimer la vie et à la servir le plus parfaitement possible. Et si tous deux nous aidaient à retrouver l'amie perdue ? En une série d'aphorismes qui montrent sa connaissance profonde du coeur humain, Michel-Marie Zanotti-Sorkine nous conte leur journée parfaite. Un livre qui ne manquera pas de se graver dans nos mémoires et peut-être - qui sait ? - dans nos intentions et gestes à venir.Un délicieux portrait littéraire en forme de savoir-vivre.
" Et alors ? Beaucoup de bruit pour rien ou, comme j'ai essayé de le montrer dans ces quelques pages, la conviction que le "génie' de la langue dont parle Voltaire ne s'explique qu'en observant ses particularités ? Tout au long de cette balade à travers les trouvailles linguistiques malicieuses, acrobatiques, parfois régressives ou scandaleuses, iconoclastes et jouissives qui fleurissent à l'ombre de la langue officielle, j'ai voulu la "défendre'. Bien avant moi, en 1549, Du Bellay écrivait La Deffence, et illustration de la langue francoyse pour combattre le "Monstre ignorance' et "illustrer' la langue, c'est-à-dire la faire "rayonner'. Proust ne dit pas autre chose lorsqu'il écrit en 1908 à Mme Strauss : "Les seules personnes qui défendent la langue française sont celles qui l'attaquent.' Étonnant, non ? " J.-L. C. Certains puristes s'indignent régulièrement : notre langue souffrirait d'être dénaturée, aliénée et même colonisée. Il faut plutôt se réjouir qu'elle puisse évoluer et continuer de nous réserver quelques belles surprises. Loin d'en être appauvrie ou diminuée, elle s'enrichit entre autres grâce à l'argot et à la langue de banlieue. Heureusement culbutée par les fi gures de style, calembours et autres contrepèteries, elle est revigorée par le génie de jongleurs de mots comme Perec, Queneau ou Devos. Ce sont plutôt les prétendus moralisateurs de notre langue qui la maltraitent à force de règles complexes et de réformes surréalistes. La langue elle-même n'y est pour rien.
Comment Michel Houellebecq a-t-il réinventé, à l'ère du tout-médiatique, la figure mythique de l'Écrivain ?
Michel Houellebecq occupe une place unique dans le paysage littéraire. Auteur controversé de best-sellers dont chacun déclenche un tsunami de polémiques, il est pourtant traduit dans le monde entier, étudié à l'université et consacré par des prix prestigieux. Comment expliquer ce paradoxe ? La mythologie houellebecquienne se nourrit de trois récits : celui du génie littéraire et de l'oracle inquiet de notre temps ; celui du grand écrivain possédant sa propre épithète, à l'instar d'un Balzac ; celui de l'imposteur, du littérateur sans style alimentant sa notoriété à coups de provocations. Au sein de cet espace singulier, miroir de nos contradictions, Michel Houellebecq se déplace en acrobate fascinant.
Avant de siéger parmi les Immortels, Pagnol l'avait déjà compris : " Les bavards sont ceux qui vous parlent des autres. Les raseurs sont ceux qui vous parlent d'eux-mêmes. Ceux qui vous parlent de vous sont de brillants causeurs. " Son oeuvre entière repose sur une véritable relation d'amour avec les gens, forts en gueule ou pauvres en mots, qu'il a dépeints en une galerie de personnages plus vrais que nature. Mieux que quiconque, Marcel a su tendre un miroir fabuleux à son public, lui offrant une tendre comédie humaine, mâtinée de la lumière du Sud, où l'accent chantant n'est jamais un prétexte à la pochade. Les citations, extraits ou scènes d'anthologie rassemblés ici par Nicolas, son petit-fi ls, ravivent d'un trait d'esprit un monde aujourd'hui disparu et nous laissent le sourire aux lèvres.Toute l'âme, tout le génie du grand auteur méridional, si cher au coeur des Français.
Pour la première fois révélées au grand jour, les lettres de Marcel Pagnol à ses proches, à Jean Giono, Georges Simenon, Albert Cohen... On le sait, Pagnol a toujours été un grand tendre, doublé d'un grand pudique. Les correspondances exhumées par Nicolas, son petit-fils, nous dévoilent ainsi un pan de vie qu'il avait tenu à l'abri des regards. Dans ses Souvenirs d'enfance, il nous avait accueillis à Marseille, au sein de sa famille, et nous avait présenté Joseph, son instituteur de père, et le petit Paul, son frère : à présent, tous deux observent leur Marcel (devenu grand) triompher à Paris, au théâtre. Plus tard, marié à la belle Jacqueline, il écrit lui-même à son fi ls, toujours attentif, inquiet parfois. La mort lui a pris déjà tant d'êtres chers. Chez Marcel, l'intime est littéraire et le littéraire devient intime lorsqu'il s'adresse à Jean Ballard, avec lequel, à dix-huit ans, il fonda une revue, puis à Jean Giono, qu'il considère comme un génie. Autres correspondants, Georges Simenon et le fidèle Albert Cohen. Le premier est au sommet de sa gloire et le second travaille à son grand oeuvre - ni jalousie ni rivalité entre eux. Ils prophétisent la guerre atomique : Pagnol envisage son départ pour le Connecticut. En coulisses, Pierre Benoit intrigue pour qu'il soit reçu parmi les Immortels. Kessel évoque quelques soirées mémorables et Maurice Druon est ébloui par les romans tardifs... Lire ces correspondances, c'est partager la vie d'un homme et pénétrer le quotidien d'un créateur, comprendre l'histoire singulière d'une réussite à la française." Par le savant mélange de subtilité et de simplicité, de hauteur d'expression, de pureté de langue et d'amitié, d'humour, de tendresse et de familiarité qui est tout son style, Pagnol nous parle comme à l'oreille. " Philippe Caubère
" L'écrivain est un lâche. La preuve : il écrit. S'il était courageux, il vivrait. Par peur des coups du sort, il se met à l'écart. C'est un juge de touche : il court d'un bout à l'autre du terrain de foot sans pouvoir y pénétrer pour taper dans le ballon de la vie. Écrire et vivre sont des activités contradictoires, c'est pourquoi les gens qui vivent ne savent pas écrire. C'est le travail d'une vie. D'une vie de lâche. "Patrick Besson
" Un homme se penche sur son passé. Le passé ne lui renvoie que les reflets d'une mauvaise vie, bien différente de celle que laisse supposer sa notoriété. Autrefois on aurait dit qu'il s'agissait de la divulgation de sa part d'ombre ; aujourd'hui on parlerait de "coming out". Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions. La mauvaise vie qu'il décrit est la seule qu'il a connue. Il l'a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser. Il l'a racontée autrement à travers des histoires ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu croire qu'il était content de son existence puisqu'il parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur. Mais les instants de joie, les succès, les rencontres n'ont été que des tentatives pour conjurer la peine que sa mauvaise vie lui a procurée. Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu'il ne doit plus se mentir à lui-même. "
" Évidemment, il y a de quoi sourire. Il existe aujourd'hui des problèmes plus considérables. Le pays marche de travers, il a d'autres chats à fouetter que de s'étendre sur les douteux mérites de sa production romanesque. Excepté un quarteron de lecteurs en retraite, d'écrivains dépités de leur peu d'exemplaires vendus, de journalistes le nez au vent et de libraires guetteurs de messies, qui s'inquiète de ce qui nous captive, vous, moi, et encore quelques autres ? Précisément, c'est tout le problème. " J.-M. D. Cette Lettre s'adresse à un ami écrivain désespéré de n'avoir obtenu aucune critique ni audience pour son dernier livre, pourtant magnifi que. Elle vise à comprendre et à faire comprendre pourquoi des oeuvres puissantes restent confi nées dans l'ombre, alors que des textes médiocres connaissent un grand succès.
Quand on aime, on donne sans compter..., et quand on sait que plus des deux tiers du vocabulaire anglais vient du français ou du latin, que le mushroom anglais est en fait le mousseron français assaisonné à la mode anglaise et que le bol français est à l'origine le bowl anglais prononcé à la française, on comprend alors qu'entre ces deux langues, c'est une véritable histoire d'amour qui a commencé il y a plusieurs siècles... et qui dure. Bien sûr, les peuples ont connu tour à tour une guerre de Cent Ans ou une Entente cordiale, mais les langues, de leur côté, ont constamment mêlé leurs mots pour donner parfois naissance à des "faux amis", voire bien souvent aussi à de nombreux "bons amis" : il y en a plus de trois mille dont la forme graphique est parfaitement identique dans les deux langues parmi lesquels anecdote, caricature, garage, horizon, jaguar, moustache, silicone, structure, unique... C'est l'histoire peu commune de deux langues voisines et néanmoins amies qu'Henriette Walter conte ici en parallèle, au fil de multiples traversées de la Manche dans les deux sens, interrompues par un grand voyage à la conquête du Nouveau Monde. En revivant cette aventure sentimentale au pays des mots, ponctuée d'une foule d'exemples, de jeux insolites et de piquantes anecdotes, on découvre que l'érudition n'est pas forcément ennuyeuse, et que l'on peut apprendre tout en s'amusant. Et honni soit qui mal y pense.
L'arabe et le français... Lointaines par leurs origines, ces deux langues se sont croisées et influencées depuis près d'un millénaire. Connaissez-vous le nom par lequel les Arabes désignent nos chiffres "arabes" ? Croyez-vous que les Mille et Une Nuits ont vraiment duré 1001 nuits ? Vous doutiez-vous que les textes des savants grecs n'ont pu nous être transmis que grâce à des traductions arabes des manuscrits originaux ? Saviez-vous qu'il y a des centaines de mots français en arabe, tout comme il y a des centaines de mots arabes en français ? Vous trouverez des réponses à ces questions et bien d'autres informations érudites ou distrayantes, mêlées d'anecdotes littéraires et historiques, dans le livre d'Henriette Walter et de Bassam Baraké. Entre exposés savants et jeux linguistiques, c'est un peu la longue histoire des rencontres de l'Orient et de l'Occident que cet ouvrage retrace en filigrane et par touches successives. Une façon unique de s'instruire en s'amusant.
Des écrivains "maudits", condamnés à la Libération - Céline, Drieu La Rochelle -, Robert Brasillach, bien que son nom et son oeuvre ne se soient jamais effacés, demeure le plus mal connu.
Lui seul subit toutes les rigueurs de l'épuration : il fut fusillé en 1945, malgré une pétition réunissant les plus célèbres signatures de l'époque : Mauriac, Anouilh, Valéry, Camus, Colette, Cocteau, Jean-Louis Barrault... Son destin, si bref - il est mort à trente-cinq ans -, fulgurant comme le temps qu'il a vécu, son "engagement", son honnêteté et son courage, posent des questions qui n'ont cessé de troubler tous ceux qui s'interrogent sur la place de l'écrivain dans la Cité.
L'École normale supérieure, L'Action française, la critique, l'essai, la poésie, la polémique, le roman, le journalisme militant (à « Je suis partout »), le fascisme, l'antisémitisme, la collaboration - et la quête éperdue du bonheur... Qui fut réellement Robert Brasillach ?
Ni accusation ni réhabilitation, cette biographie suit Robert Brasillach depuis son enfance, et recueille chacune de ses paroles, même les plus violentes, les plus terribles, révèle et explore ses écrits intimes inédits. Un nouveau Brasillach apparaît, à la fois lucide et aveugle (à la tragédie juive, par exemple), européen et patriote, faible et résolu.
Une biographie passionnée.
Savez-vous que l'expression "fier comme un pou" fait allusion non à la petite bête qui gratte mais à la basse-cour ? Pou est en effet un autre nom du jeune coq. Que la palombe et le pigeon ramier sont un seul et même animal? Que la rue du Pélican, à Paris, s'est appelée rue Poile Con, expression médiévale et grivoise? l Que le nom de l'avion, si moderne, vient du nom latin de l'oiseau, avis? Que les corbeaux ont une intelligence comparable à celle des grands singes anthropoïdes? Anecdotes, surprises, humour... Henriette Walter et Pierre Avenas révèlent toute la richesse du monde des oiseaux; avec un sens du pittoresque que leurs lecteurs connaissent bien, ils cueillent dans les sciences - linguistique, bien sûr, mais aussi ornithologie, histoire, géographie - tout ce qui est propre à amuser, à distraire.Buffon et Linné. Un double tricentenaire. Le Français Buffon et le Suédois Linné, tous deux naturalistes de génie, sont nés la même année, en 1707. La Mystérieuse Histoire du nom des oiseaux leur rend hommage trois cents ans après.
Pensez à un roman que vous connaissez bien. Imaginez les traits de son personnage principal. Observez-le attentivement, faites-le avancer sur la scène de votre esprit. Que voyez-vous ? Au mieux une silhouette, le mouvement d'une chevelure, un oeil noir... Au pire vous ne voyez rien, votre personnage est le narrateur, vous vivez le roman à travers ses yeux. Rassurez-vous, cela ne fait pas de vous un mauvais lecteur. Peter Mendelsund a exploré nos esprits de lecteurs submergés de mots, d'images, de souvenirs et d'émotions pour comprendre comment y prennent vie Anna Karénine, Madame Bovary ou Hercule Poirot, comment des lettres noires sur du papier blanc peuvent tant donner à voir. L'histoire qu'il nous raconte s'appelle Lecture. " Un livre étincelant. Les mots et les images se répondent avec beaucoup d'esprit. " Chris Ware. " Ceci n'est pas un livre, c'est un texte sacré. Il inspire, ouvre l'esprit et prouve que Mendelsund est un total génie. " Heidi Julavits, The Believer. " Une réflexion excentrique, fringante et délicieuse sur le merveilleux acte qu'est la lecture. [...] Un livre qui doit être lu, relu, montré aux jeunes graphistes et partagé. " Kirkus Review of Books.Livre de l'année 2014 du San Francisco Chronicle.
" Vous et moi, nous ne nous quitterons jamais... " Gala et Dalí se sont aimés pendant plus de cinquante ans, et Cadaqués fut l'écrin de leur folle passion. À l'été 1979, Dominique de Gasquet se présenta chez eux en se faisant passer pour une voyante extralucide et une tireuse de cartes ; charmés, ils lui ouvrirent leur porte... Elle fut invitée par Gala au château de Púbol et y écouta, enchantée, le récit des aventures de cette muse d'origine russe : la découverte de Paris et du surréalisme, son premier mari Paul Éluard et son amant Max Ernst, son coup de foudre et son mariage avec Dalí... Là, Dominique de Gasquet fit également la connaissance de Paquita et d'Arturo. Entré au service du couple en 1948, Arturo fut tour à tour jardinier, majordome, chauffeur, photographe, convoyeur de fonds et homme de confiance, et resta aux côtés du peintre jusqu'à la mort de celui-ci en 1989. Paquita, témoin de la vie intime de Dalí et Gala, de leur amour indestructible, de la poésie de leur quotidien loin des mondanités des grandes villes, raconte ici pour la première fois ses souvenirs et ceux de son mari, aujourd'hui disparu. Dans les ruelles de Cadaqués, enveloppée par les parfums, les couleurs, les bruits de la rue et de la mer, Dominique de Gasquet part à la recherche des témoins de cette époque, donne voix à plusieurs générations et personnalités unies par leurs souvenirs et leur forte affection pour Gala et Dalí. Ce livre est une enquête littéraire autour de la petite famille que les deux artistes s'étaient choisie dans ce coin préservé d'Espagne, l'" autre côté du miroir ".
Les années 1960 comme si vous y étiez. Los Angeles, New York, Londres... Cassius Clay, Cary Grant, Natalie Wood, les Beatles et les Rolling Stones... Phil Spector, le mannequin Jane Holzer, la danseuse topless Carol Doda, le collectionneur d'art contemporain Robert Scull, Hugh Hefner... Bien d'autres encore. Superstars charismatiques à la gloire éternelle, excentriques géniaux tombés dans l'oubli, figures emblématiques des années 1960, tous réunis au générique de ces éblouissantes chroniques d'Amérique et d'ailleurs mises en scène par Tom Wolfe. Tom Wolfe, pionnier du " nouveau journalisme ", cette manière inédite - et très libre - d'évoquer le temps présent. Tom Wolfe, aux premières loges pour témoigner de la phénoménale explosion du rock et de l'affirmation de la jeunesse triomphante. Tom Wolfe, plume acérée et débit mitraillette en bandoulière, utilisant son stylo à la fois comme un micro et comme une caméra. Un monde est en train de naître et de s'inventer dont il est l'observateur privilégié, un monde flamboyant et délirant auquel il donne ses lettres de noblesse littéraires, dont il révèle la syntaxe et la psyché pour nous offrir un voyage fascinant au coeur de la contre-culture.
Le système américain est en crise ouverte. Non seulement le système économique mais aussi le social, le culturel, le psychologique. 40% environ de la population, selon les statistiques américaines, ont été " oubliés " par la prospérité, près de 10% souffrent chroniquement de la faim et les classes moyennes voient leur niveau de vie décroître. Les technologies et la production industrielle américaines sont en déclin. Et la culture américaine tend à n'être qu'un culte de l'éphémère. Autant de faits qui mènent à conclure qu'un certain modèle américain n'est plus viable et n'est plus, en tout cas, adaptable à des pays tels que la France où, pourtant, plus d'un essaie de l'acclimater et où on se le représente comme l'idéal. Aux Etats Unis même, le Parti Démocrate appelle à une fondamentale révision de la totalité du système américain. Familier des Etats Unis depuis plus d'un quart de siècle, bilingue, profondément attaché à ce pays, l'auteur, Gerald Messadie, analyse et explique les origines du mythe américain, ainsi que celles de la crise actuelle. Passionné, mais souvent ironique, il recourt aussi souvent aux descriptions qu'à des commentaires fondés sur une documentation indiscutable. Dans l'abondante production étrangère sur l'Amérique, son livre est peut être le premier, depuis Tocqueville, qui présente la réalité derrière les images et qui embrasse la totalité de ce pays finalement inconnu : politique, économie, religion, culture et fantasmes.