Extrait
— Margot ! Un dernier!
Elle a incliné le verre, fait couler l’eau de feu et m’a tendu mon demi…
— Margot bouche à clodo ! Hu?! Hu?! Margot tronche de mégot ! Fnfff ! Margot ta chatte sent le bulot ! Pffff ! Ha ! Ha ! Ton cul, c’est une bouche de métro !
J’étais trop soûl pour réagir. Ces deux tarés l’emmerdaient parce qu’elle s’en était sortie, et ils venaient régulièrement la faire chier, histoire de lui rappeler d’où elle venait. Elle a balancé un verre à travers la tronche du plus méchant, a shooté dans son tabouret, l’a récupéré par le col et l’a foutu dehors. L’autre a payé et s’est barré en vitesse.
Elle m’a toisé avec mépris et a nettoyé le bar.
— Alors Cyrano, on t’a coupé les couilles ce soir ?
Je n’ai rien répondu. Elle pouvait crever et moi aussi. J’avais bu combien de verres au juste, depuis cette réunion?? Huit?? Dix?? Plus peut-être??
J’étais?ramassé sur moi-même, écrivant des inepties sur un bout de papier. Dès que mon demi était vide, Margot m’en servait un autre malgré les difficultés que j’avais à me maintenir sur ce foutu tabouret. Elle se vengeait de mon inertie. Les cafetiers sont rarement vos amis quand vous n’êtes pas un «?natif?» du quartier, et encore moins lorsqu’ils finissent par contrôler votre carte bleue bien mieux que vous-même.
J’étais prostré là, comme tous les cons qui viennent de se faire larguer, ajoutant du ridicule au pathétique, balançant de l’huile sur le feu par centilitres réguliers.
Elle était là, à l’autre bout du zinc, à m’observer.
Je dodelinais du chef comme un imbécile en lui lançant un regard mauvais?: «?Qu’est-ce vous voulez, vous?? »
Elle s’est approchée de moi et m’a tendu une cigarette, histoire de remplacer celle qui pendait, cassée, à ma bouche?:
—?Je te trouve très beau… très beau dans ta douleur. La souffrance te va très bien !
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Extrait
Françoise osait à peine bouger. Elle contemplait
dans la demi-pénombre le petit nez retroussé de
Claire, ses lèvres entrouvertes. Elle respirait le parfum
du corps endormi contre le sien. Elle aurait voulu le
toucher, s'imprégner de sa chaleur, savourer la finesse
de la chair qui vivait à côté d'elle. Il ne fallait pas.
Claire se fâcherait sans doute si Françoise la réveillait
plus tôt que prévu.
Au bout de quelques minutes, elle se leva avec
d'infinies précautions, chercha ses mules à tâtons,
enfila son peignoir, sortit de la chambre en refermant
la porte sans bruit. Depuis trois mois qu'elles vivaient
ensemble, elle s'émerveillait encore chaque jour de la
beauté de son amie.
Amoureuse. Voilà, c'était simple. Pour la première
fois, amoureuse d'une femme. Ce qui lui aurait semblé
absurde et impossible il y a tout juste un an lui
paraissait aujourd'hui évident. Elle était amoureuse.
Claire, si jolie, si attachante, correspondait tellement
à ce que Françoise avait toujours recherché
vainement chez les hommes qu'elle l'acceptait comme
un cadeau. Claire lui avait apporté la gentillesse, la
complicité. Une certaine stabilité aussi. Sans compter,
et pourtant elle savait que c'était beaucoup, une plénitude
sexuelle qui la comblait.
Françoise entra dans la minuscule cuisine éclaboussée
par le soleil, brancha la bouilloire, le grille-pain,
sortit le beurre et la confiture du réfrigérateur, se glissa
dans le coin-toilette. Elle se sentait encore engourdie
par leur plaisir nocturne. Heureuse d'une lassitude
bienfaisante.
Le peignoir et le tee-shirt tombés, apparut dans le
miroir un corps mince, nerveux. Un corps de jeune
fille sportive malgré la quarantaine qui approchait. Une
peau mate, d'une jolie teinte ocre, remarquablement
unie grâce aux soins constants et à son hygiène de vie.
Elle s'examina sans complaisance. Empoigna ses
seins par-dessous, les pressa. Ils se tenaient encore
comme à vingt ans. Elle saisit à pleines mains la chair
de ses hanches, là où la graisse menace, pinça en tirant,
esquissa un sourire en constatant à quelle vitesse elle
reprenait son aspect initial. Elle frappa son ventre d'une
claque sonore, son sourire s'accentua.
Vous allez découvrir comment la femme d'un homme politique du Midi qui fait campagne pour la pureté des moeurs va tomber au pouvoir d'un couple démoniaque. La masochiste bourgeoise va se voir contrainte de les prendre à son service comme chauffeur et comme femme de chambre. Et voici les démons dans la maison !
Extrait
Françoise osait à peine bouger. Elle contemplait
dans la demi-pénombre le petit nez retroussé de
Claire, ses lèvres entrouvertes. Elle respirait le parfum
du corps endormi contre le sien. Elle aurait voulu le
toucher, s'imprégner de sa chaleur, savourer la finesse
de la chair qui vivait à côté d'elle. Il ne fallait pas.
Claire se fâcherait sans doute si Françoise la réveillait
plus tôt que prévu.
Au bout de quelques minutes, elle se leva avec
d'infinies précautions, chercha ses mules à tâtons,
enfila son peignoir, sortit de la chambre en refermant
la porte sans bruit. Depuis trois mois qu'elles vivaient
ensemble, elle s'émerveillait encore chaque jour de la
beauté de son amie.
Amoureuse. Voilà, c'était simple. Pour la première
fois, amoureuse d'une femme. Ce qui lui aurait semblé
absurde et impossible il y a tout juste un an lui
paraissait aujourd'hui évident. Elle était amoureuse.
Claire, si jolie, si attachante, correspondait tellement
à ce que Françoise avait toujours recherché
vainement chez les hommes qu'elle l'acceptait comme
un cadeau. Claire lui avait apporté la gentillesse, la
complicité. Une certaine stabilité aussi. Sans compter,
et pourtant elle savait que c'était beaucoup, une plénitude
sexuelle qui la comblait.
Françoise entra dans la minuscule cuisine éclaboussée
par le soleil, brancha la bouilloire, le grille-pain,
sortit le beurre et la confiture du réfrigérateur, se glissa
dans le coin-toilette. Elle se sentait encore engourdie
par leur plaisir nocturne. Heureuse d'une lassitude
bienfaisante.
Le peignoir et le tee-shirt tombés, apparut dans le
miroir un corps mince, nerveux. Un corps de jeune
fille sportive malgré la quarantaine qui approchait. Une
peau mate, d'une jolie teinte ocre, remarquablement
unie grâce aux soins constants et à son hygiène de vie.
Elle s'examina sans complaisance. Empoigna ses
seins par-dessous, les pressa. Ils se tenaient encore
comme à vingt ans. Elle saisit à pleines mains la chair
de ses hanches, là où la graisse menace, pinça en tirant,
esquissa un sourire en constatant à quelle vitesse elle
reprenait son aspect initial. Elle frappa son ventre d'une
claque sonore, son sourire s'accentua.
Extrait
A l’étage de la direction de la Sitorep, Elodie suivait les longs couloirs à moquette grise et à murs blancs. Elle longeait l’alignement de portes de cuir capitonnées, vert bronze, tabac brun, bleu nuit. Ses talons enfonçaient dans la haute moquette ; elle manquait perdre l’équilibre à chaque pas et pestait contre sa maladresse. La jeune secrétaire comptable se sentait inquiète. La convocation immédiate que Christine Andreux venait de lui adresser par le circuit Intranet de l’entreprise n’annonçait rien de bon. En effet, la responsable de département n’avait pas pour habitude de faire venir les employées dans son bureau pour leur parler de la pluie et du beau temps. Elle jouissait dans l’entreprise d’une réputation bien établie de « teigneuse ». Elodie avait pu s’en rendre compte à plusieurs reprises.
La Sitorep s’occupait principalement de proposer des assurances-maladies complémentaires et de conseiller à ses clients telle ou telle caisse de retraite. Christine Andreux dirigeait le département « Affiliations Générales » chargé de gérer les cotisations des entreprises et celles des particuliers.
Elodie allait frapper à la porte de cuir rouge magenta, quand une idée lui traversa l’esprit, qui lui fit l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Si la directrice savait ? Cela faisait plusieurs mois que la jeune secrétaire comptable avait découvert un stratagème illicite pour arrondir ses fins de mois. C’était discret, mais...
Mais non, Christine Andreux ne pouvait pas savoir. Même si on avait remarqué la disparition d’argent, il était impossible de remonter jusqu’à Elodie. Elle avait pris soin de se servir sur les comptes de clients dont elle n’avait pas la charge. C’était relativement facile. Il suffisait de bien connaître le programme informatique, surtout la grosse faille qu’il recélait. Non, la responsable du département ne pouvait pas savoir. C’était impossible. Il suffisait à Elodie de rester calme.
Extrait
Tout mon corps, cependant, me poussait à faire le contraire de ce qu’on m’inculquait. Dès que je me revoyais, nue sur le canapé, la chatte pantelante avec mes deux cousins en train de gicler sur moi, cela me donnait envie de me tripoter vicieusement. Ma vulve se mouillait et je sentais mon clitoris se durcir comme la pointe de mes seins. Mon petit chat devenait moite et exigeant.
La nuit, je rêvais que cela se reproduisait. Parce que je ne cédais pas à ses demandes, Anne- Laure se mit à m’ignorer ; Attila le grand et Jeff le gros en firent autant. Je restais seule. Je mourais d’envie en pensant à ce qu’ils pouvaient bien faire. Je les entendais rire aux éclats avant de les voir jouer au tennis ou se promener à cheval. J’aurais tant aimé faire partie de leur groupe, partager leur complicité ainsi que d’autres choses moins avouables qu’ils devaient faire tous les trois !
Un jour, je les vis prendre la direction du petit moulin, sur le bord de la rivière. N’y tenant plus, j’allai les rejoindre le coeur battant, de peur d’être rabrouée. Je les surpris alors qu’ils étaient assis sur l’herbe, juste devant la porte d’entrée du moulin. C’est Jeff qui me vit le premier :
— Tiens, on a de la visite !
Table des matières
Chapitre Premier Une journée particulière
II. La transformation de Cathy
III. Une matinée de chienne
IV. Soeurs vicieuses
V. Les poils ne repoussent pas
VI. La désobéissance
VII. Chienne ou chatte
VIII. La tentation de Cathy
IX. Dans les griffes de Noria
X. L'affront des deux soeurs
XI. Chinoiseries chez les Blacks
XII. La vengeance d'Armelle
XIII. La punition d'Esmeralda
XIV. Le dressage d'une chienne
XV. La cour des grands
XVI. Une nuit de vice
XVII. Vilaines filles
XVIII. Le principal perd ses principes
XIX. Une mauvaise passe
XX. L'assistante sociale
XXI. Flic ou voyou
XXII. Le retour de Madeleine
XXIII. Un mauvais choix
XXIV. Une nuit en enfer
chapitre PREMIER : Toilette intime
A seize ans, Lisa avait encore l'allure puérile et les formes menues d'une grande gamine. Elle se demandait souvent si c'était pour cette raison que sa tante Aurélie l'habillait et la traitait comme une fillette « un peu attardée ». Ainsi, chaque soir, avant d'aller se coucher, l'adolescente devait se rendre dans la salle de bains pour que sa tante lui fasse sa toilette. Chaque fois, quand elle entrait, le coeur battant, elle trouvait Aurélie face au miroir, occupée à finir de se maquiller. Elle la regardait faire.
Toujours vêtue d'une robe droite, de couleur sombre, grande, mince, les traits figés en une expression hautaine, Aurélie arborait un regard intimidant. Sa nièce la trouvait belle à cause de son visage encore jeune malgré ses quarante ans et de ses cheveux d'un noir de jais. Ses yeux bleus lui rappelaient ceux de sa mère ; mais, à la moindre contrariété, son regard durcissait et Lisa n'osait pas lui désobéir.
- Eh bien, qu'est-ce que tu attends ? disait Aurélie d'une voix brève.
Rougissante, l'adolescente, déboutonnait sa robe, la faisait passer par-dessus sa tête. Sa tante se concentrait sur son maquillage mais, dans la glace, Lisa pouvait voir qu'elle suivait ses mouvements du coin de l'oeil. Elle ôtait ses chaussettes blanches, mortifiée d'exposer ses mollets menus et ses cuisses fluettes. Pendant que sa tante, avec précaution, soulignait d'un trait noir le bord de ses paupières, Lisa enlevait sa chemise de corps. Aurélie hochait la tête.
- Tes seins n'ont toujours pas poussé. Lisa avait honte de ce qu'elle montrait dans le miroir : protubérances peu marquées, bras grêles, trop longs, épaules osseuses... Tête basse, le coeur battant la charge, elle se résignait à abaisser sa culotte sur ses chevilles. Pendant que sa tante tournait la tête d'un côté et de l'autre pour mettre ses boucles d'oreille, l'adolescente apercevait dans la glace son ventre arrondi, ses hanches proéminentes, les deux pétales roses qui dépassaient de la fente, sous le pubis glabre. (Sa tante l'obligeait à s'épiler depuis qu'elle était pubère, sous prétexte que les poils faisaient moche au bas du ventre d'une jeune fille.)
Extrait
CHAPITRE PREMIER
Installation à Cavaillon
J'avais vingt ans quand j'ai épousé Maxime, un sous-officier de la marine marchande âgé de trente ans. Nous nous sommes installés dans les faubourgs de Cavaillon, ville provençale connue pour ses melons. C'est là que commence la colline du Lubéron qui s'étend jusqu'à Manosque. Notre maison était jumelée avec celle des voisins ; une clôture de fil plastifié séparait les deux jardins. Comme Maxime gagnait bien sa vie, je pouvais me contenter d'un emploi de secrétaire médicale à mi-temps. Ce qui me donnait pas mal de temps libre pour flâner, faire du shopping, lire des romans à l'eau de rose. Maxime était amené à s'absenter pour de longues périodes. Quand il partait en mer, c'était souvent pour deux, trois mois. Quand il revenait, en revanche, il restait un mois, un mois et demi à la maison ; il en profitait pour bricoler.
Drôle d'homme, Maxime. Assez bourru, il ne me prêtait pas beaucoup d'attention. Pourtant, j'étais une femme désirable, je le lisais dans le regard des autres hommes ; j'avais une allure de mannequin, je savais soigner mon apparence. Mes cheveux noirs me tombaient sur les épaules, ma frange descendait à mi-front. Mes yeux bleu acier me donnaient un éclat lumineux. Je prenais le temps de me maquiller avec soin. Ce qui attirait surtout les regards, c'était ma poitrine plantureuse, mes fesses rebondies. A l'aise financièrement, je m'achetais des vêtements qui mettaient ma silhouette en valeur. Quand le climat le permettait, je portais des jupes courtes afin de montrer mes cuisses galbées dans des collants noirs. J'enfilais tantôt un T-shirt décolleté, tantôt un chemisier que je laissais entrouvert pour qu'on voie la naissance de mes seins. Je donnais l'apparence d'une femme libérée. Je devais passer pour une allumeuse.
Pendant l'amour, Maxime ne faisait jamais preuve d'imagination. Le soir, il me donnait un baiser, me faisait une caresse sur les seins ; une fois par semaine, parfois deux, quand il avait bu un coup, il me baisait dans la position classique. Il n'introduisait jamais dans notre relation la note de fantaisie qui m'aurait donné plus de plaisir. A cette époque, je n'imaginais pas qu'il puisse exister autre chose. Frustrée, je me plongeais dans des romans-feuilletons pour me laisser aller à des rêveries de jeune fille, alors que j'étais une femme mariée. Aujourd'hui, avec le recul, je pense que je me suis mariée trop tôt.
Nos voisins avaient un petit garçon d'à peine un an. Souvent, la maman me le passait par-dessus la clôture qui séparait nos jardins ; je le tenais dans mes bras. Le petit Tony me regardait en me faisant des sourires. J'étais impressionnée par le regard perçant de ses yeux noirs. En grandissant, il a pris l'habitude de m'appeler Cri-Cri (mon prénom est Christine).
Quand il a atteint l'âge de six ans, il m'a fait promettre de n'accorder ce privilège qu'à lui seul. J'ai accepté. C'était le jour de son anniversaire. Maxime était présent, il a ri aussi en promettant à Tony qu'il serait le seul à m'appeler ainsi.
Plus Tony grandissait, plus ses parents se plaignaient de son caractère désobéissant. Je n'avais pas d'enfant, je disposais de temps libre. Tony venait souvent quémander mon aide pour ses devoirs. Curieusement, quand je m'occupais de lui, il était plus calme.
Table des matières
PLa première fois qu’un homme m’a offert de l’argent pour faire l’amour, j’avais dix-huit ans. Je dis qu’il m’a offert de l’argent – ce n’est pas tout à fait exact. Disons plutôt qu’à cette terrasse où je flânais au lieu d’être en cours, il m’a fait comprendre qu’il avait envie de moi et était prêt à me dédommager, de la façon qui me conviendrait.
C’était au début du mois de juin, à Montpellier, place de l’OEuf, au Riche, un grand café bourgeois qui existe toujours. A moins de cinquante mètres à notre droite, il y avait deux autres cafés, le Yam et le Yabon que fréquentaient surtout les étudiants et où j’avais mes habitudes, mais ce jour-là, la terrasse ombreuse du Riche m’avait tentée, avec ses guéridons et ses chaises laqués de blanc, sa clientèle plus calme, plus cossue, composée en majorité d’élégantes d’un certain âge et de vieux messieurs – les notables de la région.
Il faisait très beau. Un flux incessant de gens passait, dans un sens ou dans l’autre, des filles qui exhibaient une peau bronzée, des garçons en jeans qui roulaient des épaules ; tous, même les mémés qui sirotaient leur thé, avaient un air d’attente.
Quoique chauve et un peu gras, l’homme n’était pas désagréable ; il ne devait pas être loin de la soixantaine, ce qui à l’époque me paraissait très vieux. Je ne sais plus sous quel prétexte il m’a adressé la parole, mais j’ai accepté qu’il s’installe à ma table, et naturellement, renouvelle les consommations.
Ce que je viens de dire pourrait laisser penser que j’étais une fille intéressée, ce qui n’était pas le cas. Simplement, étudiante en lettres, je disposais de peu d’argent, et une invitation était toujours la bienvenue. Je me souviens qu’il se prénommait Adrien. Curieusement, je me rappelle aussi le prénom de sa femme : Lucie. En revanche, j’ai complètement oublié son nom de famille et à peu près tout ce qu’il a bien pu me raconter de sa vie, hormis qu’il avait fini sa carrière comme président de la Cour de cassation de Fort-de- France.
Extrait
CHAPITRE PREMIER
L’étrange étudiante
A l’approche de la trentaine, j’occupais un poste de maître-assistant dans une université parisienne. Je disposais de temps, ce qui me permettait d’arrondir mes fins de mois en écrivant des romans érotiques sous pseudonyme.
Le poste en question offrait un autre avantage : il me donnait l’occasion de côtoyer des étudiantes. Certaines étaient prêtes à accorder leurs faveurs à leurs enseignants en échange d’une bonne note à un examen. A un certain nombre d’autres, le prestige du professeur suffisait.
Sans rien avoir d’un tombeur, je profitais de ce qui se présentait, mais j’avoue que je réussissais beaucoup moins bien dans l’exercice que certains de mes collègues.
Je me sentais d’autant plus disponible que je venais de divorcer. Ma relation avec Hélène s’était dégradée quand elle avait appris mon histoire avec une étudiante. Une de ses amies lui avait mis la puce à l’oreille. Hélène décida de me quitter lorsqu’elle découvrit, toujours par l’intermédiaire de sa copine bien intentionnée, un de mes romans érotiques. Je lui avais toujours caché cette face de mon existence, sachant qu’elle aurait du mal à l’admettre. Le livre, qui s’inspirait d’Histoire d’O, mettait en scène une femme soumise.
Un soir, nous avons longuement parlé ensemble, et Hélène a conclu d’une voix triste :
— Je ne peux plus vivre avec un pervers dans ton genre.
Notre séparation s’est passée sans heurts ; le fait que nous n’avions pas d’enfant a encore simplifié les choses.
Cette année-là, mon élève préférée, Delphine, était une grande brune d’une vingtaine d’années, aux cheveux courts et à l’air studieux. Son visage fin et son corps mince lui donnaient l’air encore plus jeune. Seule ou au sein d’un petit groupe, elle restait souvent à la fin de mon cours : les étudiants désiraient obtenir des éclaircissements sur tel ou tel point obscur d’histoire de la littérature.
Delphine, silencieuse, attendait, au dernier rang, que les autres soient partis avant de s’approcher de mon bureau. Sa question, qu’elle avait soigneusement préparée, demandait toujours réflexion. Tout naturellement, notre conversation se poursuivait ensuite autour d’un verre, ou au jardin des Plantes, non loin de la fac et de mon appartement.
J’étais troublé par ses yeux, mais je ne cherchais pas à la draguer pour de bon. Elle savait toujours conserver une imperceptible distance, sensible dans le ton de sa voix, et elle se gardait de me faire la moindre avance.
Extrait
Dès les premières semaines, je menai à Aix une vie de rêve. Bien sûr, je séchais fréquemment les cours à la fac pour passer les après-midi avec Sarah qui ne demandait que ça. Nous prenions un verre à la terrasse des Deux Garçons en papotant et en regardant le flot continu des Aixois déambuler sur le cours Mirabeau.
Le droit ne me passionnait guère et j'avais envie de m'éclater plutôt que de passer mes soirées plongée dans mes bouquins.
Mes parents me payaient le loyer de mon studio. Ils étaient généreux, mais pas autant que ce que j'aurais aimé. Sortir et s'amuser, s'habiller coûtent cher. J'étais toujours à court. Je faisais des économies sur le budget de mes repas mais cela ne me permettait pas de m'acheter tout ce dont je rêvais en flânant dans les rues piétonnes.
Heureusement, Sarah m'offrait parfois des vêtements que je pouvais choisir dans sa boutique. Elle m'apprit à m'habiller.
- Les femmes doivent mettre en valeur ce qu'elles ont de plus beau. Tu as des jambes superbes, Béa, pourquoi les cacher ?
Je me souviens du jour où j'ai essayé une jupe en cuir, assez courte, dans sa cabine d'essayage. Sarah a ri en découvrant mes dessous très classiques de petite fille rangée.
- Les filles de ton âge ne portent plus de culottes Petit Bateau, Béa ! C'est bon pour les adolescentes. Viens, je vais te montrer quelque chose de beaucoup plus sexy pour toi.
Sarah m'a dirigée vers le fond de sa boutique, au rayon lingerie.
- Tiens, ma chérie, essaie donc cet ensemble. Le porte-jarretelles, tu le mettras cet hiver, mais la culotte et le soutien-gorge, ça ira pour maintenant. Le slip cachera sans peine ton minuscule triangle de poils ! Je passai une culotte en dentelle noire avec un soutien- gorge à balconnet assorti qui faisait saillir mes seins tout en les maintenant fermement.
Sarah me fit sortir de la cabine d'essayage et faire quelques pas au milieu du magasin pour me détailler et pour que je puisse m'admirer sur les grandes glaces. J'ai fini par laisser tomber mes vieilles culottes de gamine et ne porter que des dessous en dentelle.
Extrait
A l’étage de la direction de la Sitorep, Elodie suivait les longs couloirs à moquette grise et à murs blancs. Elle longeait l’alignement de portes de cuir capitonnées, vert bronze, tabac brun, bleu nuit. Ses talons enfonçaient dans la haute moquette ; elle manquait perdre l’équilibre à chaque pas et pestait contre sa maladresse. La jeune secrétaire comptable se sentait inquiète. La convocation immédiate que Christine Andreux venait de lui adresser par le circuit Intranet de l’entreprise n’annonçait rien de bon. En effet, la responsable de département n’avait pas pour habitude de faire venir les employées dans son bureau pour leur parler de la pluie et du beau temps. Elle jouissait dans l’entreprise d’une réputation bien établie de « teigneuse ». Elodie avait pu s’en rendre compte à plusieurs reprises.
La Sitorep s’occupait principalement de proposer des assurances-maladies complémentaires et de conseiller à ses clients telle ou telle caisse de retraite. Christine Andreux dirigeait le département « Affiliations Générales » chargé de gérer les cotisations des entreprises et celles des particuliers.
Elodie allait frapper à la porte de cuir rouge magenta, quand une idée lui traversa l’esprit, qui lui fit l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Si la directrice savait ? Cela faisait plusieurs mois que la jeune secrétaire comptable avait découvert un stratagème illicite pour arrondir ses fins de mois. C’était discret, mais...
Mais non, Christine Andreux ne pouvait pas savoir. Même si on avait remarqué la disparition d’argent, il était impossible de remonter jusqu’à Elodie. Elle avait pris soin de se servir sur les comptes de clients dont elle n’avait pas la charge. C’était relativement facile. Il suffisait de bien connaître le programme informatique, surtout la grosse faille qu’il recélait. Non, la responsable du département ne pouvait pas savoir. C’était impossible. Il suffisait à Elodie de rester calme.
CHAPITRE
PREMIER
UNE
DIRECTRICE SÉVÈRE
La
statue de Sherman surveillait la place de ses yeux de
bronze. Le menton relevé, la main sur la poignée du sabre,
le général nordiste semblait prêt à sauter en selle à la
tête de ses cavaliers, pour tout brûler dans la vallée de la
Shenandoah.
Barbara
Blake connaissait ce monument depuis toujours. Elle
ne le voyait même plus. Il fallait, pour qu'elle le
fixe comme elle était en train de le faire, tentant de tromper
son ennui et ses craintes, qu'elle soit assise depuis
une demi-heure au secrétariat de la directrice miss
Hopkins. La vieille demoiselle qui tapait le courrier ne
lui adressait pas la parole.
De
prime abord, quand on l'avait fait appeler à la fin des
cours du matin, Barbara avait cru qu'il s'agissait de lui
annoncer ses résultats d'entrée à l'université. On était au
début du dernier trimestre, elle avait déjà rencontré avec
succès quatre ou cinq officiers d'admission. Ses résultats
académiques ne lui permettaient pas d'obtenir les
bourses complètes couvrant les frais de scolarité élevés de
Harvard ou Princeton, mais elle avait toutes ses chances
à GWU, l'Université George Washington.
[...]
Claire
étudiait son relevé de comptes. Il lui restait cinquante euros. Comment finir
le mois ? Elle avait juste assez de tickets pour le restaurant universitaire, et
elle pourrait toujours en emprunter en cas de besoin. Si elle se servait de sa
carte bleue à règlement différé, elle hypothéquerait décembre, mois où,
par malheur, il faudrait s'attendre à de gros frais. Elle ne s'était pas
remise des grandes vacances : sa virée à Berlin. Pour moins dépenser, elle
avait voyagé sur Easy-jet, et une copine l'avait logée là-bas. Mais elle
avait dû acheter des cadeaux, payer des extra. Et surtout, depuis qu'elle
préparait le Capes et l'agrégation à l'IUFM, elle avait besoin de s'offrir
de petites fantaisies pour se remonter le moral. La dernière en date était une
véritable folie. Elle s'en voulait, mais elle n'avait pas pu résister...
Extrait :
L'odeur du plancher huilé et les relents de bière
qui m'étaient si familiers me ravissaient toujours lorsque
le matin, très tôt, je poussais la porte du Twin.
J'allumai les lumières du comptoir mais laissai la salle
dans la pénombre. J'avais pour habitude de descendre
quelques minutes dans mon bureau pendant que le
percolateur montait en pression. La lourde porte
grinça sur ses gonds. Je me remémorais la scène de la
veille. Je revoyais Yasmine couchée sur le ventre, cul
tendu, jambes ouvertes sur son sexe offert, gigotant
de douleur pendant que je la fouettais. Dans le silence
parfait, j'entendais les claquements du ceinturon sur
les fesses rougies, les cris de Yasmine. J'en étais tout
retourné. Mais je remontai dans la salle car, ce jour-là,
elle devait prendre son service dès l'ouverture, et c'est
bien avant neuf heures qu'elle entra dans le bar, pendant
que je sirotais mon café.
- 'jour, patron ! me lança-t-elle en me jetant un
coup d'oeil furtif.
- Bonjour, Yasmine ! Bien dormi ?
Ma question resta sans réponse. Son casque de
moto sous le bras, elle fila en direction des vestiaires.
Je la regardai s'éloigner en ondulant des hanches.
Aujourd'hui, elle portait un blue-jean qui moulait ses
formes. Il fallait que je lui parle, mais je ne savais
comment l'aborder. Bob fit son entrée, immédiatement
suivi de Géraldine, qui n'avait pas l'air très en
forme. Son artiste avait encore dû lui faire des misères.
Je ne comprenais pas pourquoi une si jolie fille se
laissait mener par le bout du nez de cette manière. A
croire qu'elle aimait ça !
Il était onze heures lorsque Yasmine s'approcha,
l'air assuré. En posant son plateau sur le bar, elle
poussa et renversa un verre. Le bruit de la casse me
surprit tandis que Bob reculait pour éviter de justesse
le liquide. Yasmine, quant à elle, les yeux plantés dans
les miens, attendait ma réaction comme si elle venait
de me lancer un défi.
- Va m'attendre en bas, la porte est ouverte !
J'arrive dans cinq minutes, lui dis-je.
Elle fit demi-tour sans me quitter du regard, avant
de se diriger vers l'escalier du sous-sol. Je ne voulais
pas lui donner l'impression d'accourir, et préférai la
laisser mijoter un moment.
- Bob, je te confie la caisse, lançai-je avec un clin
d'oeil. Je n'en ai pas pour très longtemps.
- Prends tout ton temps, répondit-il, je me
débrouillerai bien tout seul. Tu me raconteras...
Son sourire complice m'accompagna jusqu'au fond
de la salle.
CHAPITRE
III
JEUX ENTRE FEMMES
Les quatre amies
avaient pris place autour d'une table basse
en verre fumé, sur des fauteuils disposés en carré, dans un coin de l'immense salon. Marie
regardait ses
amies, les écoutait sans mot dire.
Fabienne Bourgeon, l'aînée, professeur d'anglais au lycée Picasso, l'unique lycée public de la petite ville,
était une rousse auburn de quarante-quatre
ans, très plantureuse, autoritaire sous des
manières douces.
Nathalie Lenoir, l'hôtesse de la soirée, une avocate de trente ans, aux cheveux châtains, possédait des yeux noisette
pétillants de malice.
Karine Dumas, la benjamine, une brunette aux yeux bleus, âgée de vingt-cinq ans, se lançait dans une carrière
de comédienne. Elle avait déjà tourné
dans deux courts-métrages, dont un primé,
et venait d'obtenir un rôle important dans un long-métrage.
- C'est ton tour, Marie. Tu rêves ?
Marie ne s'était pas aperçue que Nathalie s'adressait à elle.
- C'est ton tour de tirer au sort.
Marie se pencha vers la table basse sur laquelle était posé un bocal en verre plein de petits papiers pliés en quatre.
Elle en choisit un, l'ouvrit.
- Racontez l'un de vos plus grands
fantasmes homosexuels.
Marie aimait ce jeu qu'elles avaient inventé. Ce soir, elle allait s'en servir pour provoquer Nathalie, qui lui
était particulièrement sympathique.
Calée au fond de son fauteuil, elle commença le récit suivant :
Elle se trouvait un soir avec sa copine, dans le salon d'une villa cossue, chez un couple de nanas sexy. D'emblée,
elle s'est sentie attirée par Nadine.
Après avoir bu, à quatre, une bouteille de
whisky, toutes sont éméchées. Marie ose proposer un échange. Le couple se consulte. A la fin, bien qu'elles
soient très amoureuses l'une de l'autre,
elles acceptent. Marie se retire alors dans
l'une des chambres avec Nadine, tandis que son amie reste avec l'autre copine. Au début, malgré l'alcool,
Marie se sentait gênée, mais Nadine l'a
mise à l'aise en se déshabillant sans la regarder. Ensuite allongée nue sur le lit, elle a commencé à se
toucher partout. Marie s'est déshabillée à
son tour, s'est couchée près d'elle.
Alors, entre ses jambes, elle a senti la tête de Nadine qui se frayait un chemin...
CHAPITRE III
Marion était au piquet, cul nu.
Sophie se grisait du spectacle de son cul charnu encadré par les plis de tissu et la culotte blanche roulée à
mi-cuisses. Ses fesses blanches marbrées de veines
écarlates... Maud n'y était pas allée
de main morte. Les traces de doigts s'enchevêtraient
et se superposaient sur la chair meurtrie,
offrant toutes les nuances du rose au pourpre. Certaines étaient enflées, comme de minces cicatrices
rouges. Pour apaiser l'inflammation, Marion se gardait bien de serrer les fesses. Au contraire, son cul
était affaissé, épanoui sous son propre
poids.
Sophie n'éprouvait aucune pitié pour la punie. La situation dans laquelle elle se trouvait plongée -
quel contraste avec l'ennui des jours
précédents ! - l'excitait comme
jamais. Et tout à coup, alors qu'elle n'aurait su dire s'il elle devait partir ou rester, Maud se colla
contre elle. Le contact de ses cuisses nues
contre les siennes lui arracha un frisson.
Maud tendit sa main vers son visage pour le
caresser. Ses doigts, imprégnés de l'odeur de la chatte de Marion, insistèrent sur la bouche et sans réfléchir,
Sophie se mit à lécher cette main qui punit et
caresse. Le goût salé de Marion, loin de
l'écoeurer, l'enivrait. Elle se sentit
soudain démunie, soumise à cette femme qui lui caressait
le visage et appuyait sa tête contre son épaule.
Inflexible,
Guenièvre appuyait ses doigts sur le cul. Avec
le même zèle qu'elle avait mis à le cravacher, elle en caressait les contours, s'attardant sur les endroits
les plus atteints. C'était comme un
ballet ; ses doigts papillonnaient, passant
d'une fesse à l'autre. Le frottement sur la peau à vif réveilla les cris et les larmes de la jeune fille.
Lorsque Guenièvre lui mit la main entre les cuisses, Marion fut éberluée. D'un mouvement du
poignet, l'intendante enfonça deux doigts entre les lèvres qui bâillaient dans les poils châtains. Ils disparurent en
entier dans le sexe bien fendu. La servante, au
lieu de se redresser pour échapper à la
pénétration, se cambrait pour la
faciliter.
- Tu es bien une chienne, comme les autres !
Comme pour confirmer ses dires, elle faisait
coulisser ses doigts dans l'orifice qui
avait cédé avec aisance. De sa place,
Marion voyait disparaître les phalanges, happées par le sexe. Guenièvre branlait la fille avec la même détermination
qu'elle avait mise à la cingler. Le va-et-vient
des doigts secouait les fesses de la servante, dont les larmes avaient cessé. Les cris se muaient en gémissements,
d'abord étouffés, puis, bientôt, bruyants.
- Vous me faites mal !
Il
faisait très chaud en cette fin de mois de juin. Le Missouri coulait
paresseusement à travers la ville de Pierre, capitale du Sud Dakota. Les eaux
ayant baissé, des bancs de sable commençaient à apparaître au milieu du lit
du fleuve. On était au début d'un été qui promettait d'être torride ;
il ne fallait s'attendre à aucun vent rafraîchissant pendant la journée. L'air
stagnait sur la petite ville en proie à la torpeur, sous un ciel
désespérément bleu, voilé d'une légère brume de chaleur.
Peu
de monde passait dans les rues. Les habitants utilisaient leurs voitures
climatisées pour se rendre dans les centres commerciaux ou à leur bureau. Les
moins aisés arrosaient les façades de leurs maisons pour refroidir les briques
brûlantes.
En
sortant de Grosvenor School, Liza Higgins fit exprès de passer devant une
bouche d'incendie que des gamins avaient ouverte en grand. Eux se
précipitaient sous le jet en hurlant, et elle, bien qu'âgée de dix-huit
ans, se laissa arroser avec plaisir. Elle avait besoin de se rafraîchir après
une étouffante journée de classe, dans des salles surchauffées, sous les
pales inutiles des ventilateurs.
En
réalité, elle voulait se faire remarquer des jeunes hommes qui discutaient
devant leurs voitures - particulièrement de Ron Bishop.
Les
conversations entre copains s'interrompirent : immobile, Liza laissait l'eau
ruisseler sur sa tête, ses épaules. Les gouttelettes luisaient au soleil ;
médusés, les garçons apercevaient la jeune Higgins au milieu d'un
arc-en-ciel. Elle avait bien calculé son effet ; ses vêtements trempés
dessinaient des courbes alléchantes.
Tous
la fixaient. Liza croisa le regard de Ron, qui répondit à son invitation
muette. Elle s'éloignait vers Capitol Hill, longeant le grand bassin sans se
presser. Le jeune Bishop allait sans doute mettre fin à sa discussion dans un
délai raisonnable, puis tâcher de la rejoindre. Elle obtiendrait un
rendez-vous... Ron lui proposerait d'être son cavalier pour la « Prom
Night », le bal de fin d'année...
-
Tu n'as pas trop chaud, au moins ?
C'était
Joe, le marchand de glaces du centre-ville. Il connaissait Liza depuis des
années. Elle était la petite-fille du vieux Sam Higgins, le propriétaire du
Triple U Ranch, une propriété de trente mille acres située dans les collines.
Trois mille têtes de bétail, dont un troupeau de bisons, y vadrouillaient à
leur guise, comme jadis dans la prairie.
Suite
à sa douche impromptue, le T-shirt de Liza collait à sa lourde poitrine. Même
son soutien-gorge était devenu transparent. On devinait les dentelles, les
coutures, mais aussi les aréoles foncées, et surtout le mamelon prêt à
percer l'étoffe.
CHAPITRE
PREMIER : PREMIÈRES IMPRESSIONS
Même
à l'aide du plan fourni par Robert, Solange eut du mal
à trouver le manoir isolé en pleine forêt. Au bout d'un chemin
de terre, une grille en fer forgé s'ouvrit automatiquement devant
la voiture. Elle roula longtemps, au milieu d'un parc
planté de grands arbres, avant d'apercevoir un toit d'ardoises flanqué
de deux tours carrées. Enfin, elle se gara devant les
murs en pierre de taille d'une maison à un étage, percée de deux
rangs de fenêtres à petits carreaux. Au bas du perron à marches
de marbre blond, un majordome l'attendait : cheveux gris
lissés en arrière, visage impassible. Il s'inclina cérémonieusement.
-
Mademoiselle est l'une de nos invitées, je suppose ?
- C'est
exact : Solange A.
-
Mademoiselle est la première, si mademoiselle veut bien me
confier la clé de sa voiture, je la conduirai au garage.
Toujours
sur le même ton déférent, il lui conseilla de laisser sa
valise dans le coffre de l'auto.
-
Je pense que mademoiselle n'en aura pas besoin.
Elle
scrutait son visage pour tenter de déceler s'il était au courant
de la manière dont elle devait passer la semaine dans le manoir.
Il demeurait impassible.
Derrière
lui, elle monta les marches du perron, traversa un hall
immense. Le coeur serré, elle pensait avec nostalgie à la vie de
jeune fille de bonne famille qu'elle avait abandonnée pour Robert,
un modeste employé d'entreprise de dépannage en appareils
ménagers. Solange, elle, hériterait d'un vignoble de grand
cru dans le Bordelais. Pourtant elle faisait tout ce que voulait
Robert. Et il en abusait. Elle était vierge quand elle s'était
enfuie avec lui. Le souvenir de ce qu'il lui avait fait subir le
soir-même l'emplissait de honte, pourtant elle était restée avec
lui, et il l'envoyait dans ce manoir, se soumettre à des inconnus.
Le
majordome ouvrit une petite porte, au fond de la grande
salle. Elle donnait sur un escalier étroit dont la rampe en
marbre s'appuyait sur des montants de bois torsadés.
-
Mademoiselle est attendue en bas.
Quand
la porte claqua dans son dos, elle frissonna : impossible de
revenir en arrière, le piège s'était refermé.
Elle avait une façon de me regarder de haut
qui ne me plaisait pas. Elle « faisait sa belle ». A un moment, elle a
insinué à demi-mots qu'elle avait connu des garçons, des grands qui l'emmenaient
sur leur mobylette. Le pire, c'est qu'elle avait grandi ! Elle était même
un peu plus grande que moi.
Je craignais qu'elle ne réagisse plus à la formule magique, mais nous avons
repris nos jeux comme avant. Je l'entraînais dans le fenil, j'exigeais qu'elle
me montre ses seins tout neufs. Elle défaisait les boutons de son corsage dont
elle écartait les pans. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Ses seins
ressemblaient à des demi-pamplemousses d'un blanc laiteux. La peau était
presque transparente, on voyait de fines veinules sur les côtés. Ce qui m'attirait
le plus, c'étaient les aréoles d'un rose bistre, surmontées de pointes
qui devenaient grumeleuses au contact de l'air.
Je trouvais que c'était plus vicieux quand elle me regardait ; aussi, je
la forçais à le faire. Ça la gênait, mais elle finissait par céder. Elle me
regardait fixement, une lueur effrontée s'allumait dans ses prunelles. D'abord,
je frôlais les seins. C'était comme si un contact électrique la traversait.
Son souffle devenait rauque. Du bout des doigts, je lui caressais la poitrine,
guettant dans ses yeux la montée de l'excitation. Je soupesais ses seins. C'était
lourd ; ça se balançait quand je les laissais retomber. Plus je lui pelotais
les nichons, plus les pointes devenaient raides. Je pinçais les deux tétons en
même temps, puis je les tordais, les allongeais, jusqu'à lui arracher une
plainte ou des larmes. A la fin, elle me suppliait d'arrêter : je lui
faisais trop mal.
Je continuais. Ça me plaisait de la traire comme une vache, de la traiter en
esclave. Mon slip s'humidifiait. Elle ne cherchait pas à se dérober. Elle
subissait mes dures caresses.
- Maintenant, voyons comment vous faites votre toilette. Là aussi, il doit y avoir des choses à revoir.
Solange ravala sa honte et monta dans le bac à douche mais à peine eut-elle tendu la main vers un robinet que la gouvernante lui donna un coup sur les doigts.
- L'eau froide d'abord. Ça fait circuler le sang. Joignant le geste à la parole, elle tourna à fond le
robinet concerné. Un jet glacé inonda Solange, la faisant suffoquer. Claquant des dents, elle ouvrit l'eau chaude et cette fois la gouvernante ne s'y opposa pas. Quand la douche vira au tiède, elle eut l'impression de renaître. Même lors de son bizutage en fac, où elle avait tout fait pour y échapper, elle n'avait pas connu une pareille épreuve. Miss Hamp lui lança un pain de savon et un gant de toilette.
- Allez-y ! Et tâchez de faire cela correctement. Plus que les coups, c'était le fait d'être traitée
comme une fillette, elle, une femme adulte, que Solange n'arrivait pas à admettre. Elle ne se souvenait pas d'avoir dû faire sa toilette devant quelqu'un. En pension, elle avait connu une pionne lesbienne qui ne se gênait pas pour détailler les filles sous la douche mais elle se contentait de se rincer l'oeil. Elle ne leur donnait aucun conseil sur la façon de se laver et elle ne les touchait pas. En revanche, à voir sa mine sévère, miss Hamp prenait très au sérieux son rôle d'éducatrice. Nulle trace de lueur malsaine dans son regard. Elle semblait aussi impassible que si elle avait affaire à un bout de bois et non à une femme de chair et d'os. Solange aurait préféré se trouver face à une gouine pure et dure, même sadique. Elle aurait pu essayer de la fléchir.
Elle enduisit le gant de savon et le passa sur la figure. Jusqu'alors, elle n'avait accordé aucune attention à ce geste machinal mais la présence d'un témoin changeait tout. Elle réalisait le grotesque de cette attitude qui faisait ballotter ses seins autant que la séance de gymnastique de tout à l'heure. Elle sursauta quand miss Hamp lança :
- Vous avez peur de vous écorcher ? Frottez plus fort. Et n'oubliez pas le cou ni le dessous des bras.
Peu soucieuse de recevoir un nouveau coup de ceinture, Solange s'exécuta, passant à plusieurs reprises au même endroit jusqu'à ce que la peau soit toute rouge. Ce qui suscita une nouvelle fois une remarque agacée de miss
Hamp.
- Il faudrait peut-être penser à laver aussi le reste ! Penaude, Solange passa le gant sur ses seins. Une
moiteur malsaine prit naissance dans son ventre quand elle effleura ses mamelons qui durcirent aussitôt. C'était plus fort qu'elle. Ses bouts épais étaient si sensibles qu'ils réagissaient au moindre attouchement. Elle leva les yeux et se heurta au regard ironique de miss
Hamp.