Une nuit de février 1794, en pleine guerre de Vendée, le commandant Vautrain, invalide de guerre, amnésique, est séduit par une jeune et intrépide aventurière, Gaëlle Keradec. Il sera par la suite chargé par l'autorité militaire de la retrouver afin de la traduire devant le tribunal militaire. Tout au long de sa traque, il découvre les horreurs de cette guerre fratricide. Il prend peu à peu conscience qu'il est amoureux de celle qu'il est chargé de poursuivre, et découvre qu'elle aussi est amoureuse de lui. Dans son journal, il relate au jour le jour des événements qui surviennent, note les réflexions qu'ils inspirent, évoque ses aspirations et ses rêveries... 1796, la paix est signée mais sa mise en application est confiée à ceux-là mêmes qui perpétrèrent les massacres. Face à cette situation, les trois personnages principaux évolueront de façon différente. Gaëlle reprendra la lutte, sachant qu'elle est désespérée et qu'elle la conduira au martyre. Pour Gatary, ce sera le renoncement et le repli sur soi. Vautrain tentera, lui, le grand écart : s'intégrer par mimétisme au contexte local, tenter de rapprocher les deux bords par l'éducation et la catharsis, prévenir les coups bas en provenance des deux bords. Pour se doter des moyens de sa politique, il sera lui aussi conduit à recourir à la magouille et au meurtre. Une évocation historique de ce conflit sera ainsi dessinée à travers l'évolution psychologique des personnages, face à la chronologie des événements. Ce roman évoque une tranche d'histoire qui, aujourd'hui encore, affecte la mémoire collective des Vendéens.
Pendant et après la campagne de Russie de Napoléon, au temps du tsar Alexandre Ier. On découvre comment Anna Ivanova, noble russe, prend fait et cause pour ses serfs. Nous assistons à sa découverte de l'Europe : Autriche, Italie, France pour laquelle elle se prendra de passion.
De Laragne au pont de la reine Jeanne en passant par Sisteron et Vilhosc... Au mois de juillet 1815... Deux enfants placés dans une ferme de Laragne (Hautes-Alpes) sont affectés aux plus durs travaux et régulièrement maltraités. La vie du plus jeune, soumis aux coups de cravache du fermier, est très menacée. Sa soeur aînée l'entraîne dans une fuite éperdue avec l'espoir de rejoindre leur oncle et leur tante à Saint-Symphorien près de Sisteron (Basses-Alpes). Leur chemin est long et périlleux, semé d'embuches et à l'issue incertaine...
L'histoire ranime les souffles de vie d'hommes et de femmes ayant réellement vécu à Lus-la-Croix-Haute (Haut Diois) au Ier Empire. Deux bergers, Jean Baptiste Vial et Jean Reymond l'ami des loups, revivent des moments émouvants et attachants. Françoise la jeune bergère devient la femme et l'inspiratrice de Jean Baptiste ; Jean Bonniot le forgeron oeuvre pour le bien de Lus ; le prêtre Joubert veille aux âmes de ses ouailles et Petitpierre aide les vieux. Le juge de paix Anthoard rend la justice. La tête du Fleyrard où la mort blanche règne en hiver domine le lac du haut monde, Lus, et le magnifique vallon que parcourt le Buëch. le bouillonnement de vie et d'espérance de ce village aux contrées sauvages, les métiers oubliés, la coupe et le transport du bois par les radeliers, l'élevage des ovins et les longues transhumances, quelques anecdotes et légendes locales, sont à découvrir dans cet ouvrage.
« Le chasseur blanc et son boy se penchèrent au-dessus de la fosse d'où sortait toujours la plainte. Recroquevillée sur elle-même, une très jeune femme noire, entièrement nue, protégeait de ses bras un primate difficilement identifiable à cause de la crasse couvrant son corps et de la faible luminosité dispensée par la lune. Mais Roger en était sûr, ce singe peu velu n'appartenait pas à la famille des chimpanzés ! »
À l'âge de seize ans, François Séverin Desgraviers, fils du procureur criminel de Chartres qui le destinait à sa succession, s'enfuit du domicile familial pour s'engager au régiment d'Angoulême-infanterie. Nous sommes en 1785. Le 14 juillet 1789, il entre à la garde nationale de Chartres dont il devient capitaine, puis s'engage au 1er bataillon de volontaires d'Eure et Loir en novembre 1791. À la déclaration de guerre en avril 1792, lieutenant-colonel sous La Fayette, il assiste avec tristesse à la capitulation de Verdun qu'il est chargé de remettre au roi de Prusse. Envoyé en Vendée, il conduit cette guerre avec dégoût mais loyauté, répugnant à verser le sang français. Il tombe amoureux d'Angélique des Mesliers, sa prisonnière qu'il cache aux recherches des autorités civiles, auxquelles il refuse de la livrer. Mais celles-ci parviendront à s'en saisir alors qu'il se trouve à Paris pour obtenir de Robespierre, un sauf-conduit pour elle. Muni de celui-ci, Marceau accourt, mais arrive trop tard. Désespéré, malade, accueilli dans la famille de son subordonné Hippolyte de Châteaugiron, il tombe amoureux de sa soeur, Agathe. Son congé achevé, il est envoyé sur le front du Rhin. Surmontant les réticences du père d'Agathe, ils se fiancent. La date du mariage est fixée. Quelques jours avant la cérémonie, Marceau tombe au champ d'honneur.
Fille de princesse dépossédée de ses droits, Harlette de Huy devient la concubine du Duc Robert de Normandie et la mère de Guillaume le Conquérant. Remontant un millénaire pour conter son fabuleux destin à Héléna, notre contemporaine, Harlette « Sohier » (son père était « escohier ») nous offre une tranche d'Histoire à partager. Tel est le point de départ d'une fiction qui entremêle des incertitudes doctrinales à des vérités d'archives ; le Passé médiéval de l'une va s'inscrire dans le Présent tourmenté de l'autre. Ce roman dévoile deux histoires d'amour différentes et pourtant si semblables, tant il est vrai que l'amour est intemporel. Quelques mots de langue romane viennent surprendre le lecteur. Ils agrémentent, de leur ton passé, la langue française chamarrée de ce récit fantastique.
Quels liens étranges peuvent unir un paléographe d'origine berbère et un Romain luttant pour survivre aux guerres civiles qui ravagent la République ? Comment des lettres peuvent-elles bouleverser des vies plus de deux mille ans après avoir été écrites ? Deux histoires se croisent et se répondent à travers les siècles et poussent leurs protagonistes aux frontières d'une folie dont on ne sort que grandi ou anéanti.
"- J'ai mal, Loïc. Serre-moi fort. - Nous nous préparons à aller si loin...c'est étrange, je ne me croyais pas capable de tout ça. - Tu peux aller encore plus loin, et moi encore plus bas, pour te prouver à quel point je t'appartiens autant que toi tu me possèdes, et inversement. Ensemble, nous sommes une médaille à deux faces : je te montrerai les routes impraticables du plaisir dément. Chaque fois que tu jouiras, tu seras frustré d'être encore en vie ; car cela voudra dire que tu t'es arrêté trop tôt. - Comment ? - Tu verras..."
Pour fuir en 1871 la répression après la chute de la Commune de Paris, où elle s'était illustrée aux côtés de Louise Michel, Marguerite se retrouve à Londres comme cuisinière. Un geste regrettable la conduit à fuir à nouveau. Recherchée, elle sera arrêtée et condamnée. Au-delà de l'histoire du destin de cette femme, on découvre la collaboration des polices anglaise et française, les problèmes diplomatiques liés aux formalités d'extradition, la conduite du procès en Angleterre et par-dessus tout le rôle de la presse dans une affaire qui passionna les foules... Toute une époque, déjà loin de nous, mais cependant encore tellement actuelle.
Dans l'univers tourmenté des maîtres de Rome, un être d'exception découvre le secret de la survie : servir l'empire, non l'empereur. C'est sa vie, commencée dans l'esclavage, que nous convie à suivre Sinan Silvius Silva, depuis sa jeunesse dans le Propontide et au long de ses tribulations dans tout l'empire, jusqu'aux honneurs les plus grands, ceux-là qui ne peuvent s'atteindre par l'ambition seule. Quatre empereurs en feront leur homme de confiance, pour une intégrité qu'ils admirent chez Sinan, mais que les intrigues du pouvoir leur interdit.
En 1946, Youssef Razavi, un officier issu de l'aristocratie militaire iranienne, envoie ses fils Parviz et Houchang étudier en France. Il espère qu'ils reviendront en Iran pour y dispenser leurs connaissances et conduire le pays sur le chemin de l'occidentalisation et du progrès souhaités par le Shah. Pendant ce temps, Khoskho Namiz, un professeur de mathématiques proche du parti communiste, vit sous la crainte permanente des arrestations et de la répression des services secrets iraniens. Les années passent. Un vent de révolte souffle sur l'Iran. Les destins des Namiz et des Razavi vont se croiser pour le pire.
Odile Scherrer est une fille d'ouvrier que ses parents font entrer comme lingère au service de la famille très aristocrate du Colonel de la Gravière, dans un château du nord de l'Alsace. La guerre de 1870 va lier leurs destins qui évolueront cependant de manière inattendue et cruelle, avec en filigrane des relents de mystères où l'on évoquera certains procès étranges du XVIIe siècle, liés aux origines du château. On assiste à la démythification des valeurs aristocratiques, et sous une carapace de bienséance universelle, on découvre un univers de cupidité et de lubricité, et l'homme le plus lâche sur le champ de bataille, après avoir tué dans un coin isolé un témoin de sa vile conduite, va s'esclaffer : "Eh bien, voilà ! Je l'ai envoyé vers ses ancêtres ! Plus tard, ils diront et écriront qu'il est mort au Champ d'Honneur. Face à l'ennemi ! Sous les drapeaux ! Qu'il est tombé couvert de gloire ! Si on savait toutes les sottises que peuvent cacher les formules !" Mais la guerre sera vite oubliée, et le monde ancien s'acheminera vers son déclin, tandis que les nouveaux venus prétendront désormais singer les premiers. À leur façon. Avec les manières en moins. Odile, par ses qualités de courage et de coeur, saura faire preuve de noblesse, sans l'avoir acquise de naissance. Un beau destin de femme forte.
C'est un livre gai, qui affirme que la SÉRIE DRÔLE a encore une place dans la littérature française. Une vieille dame et fort riche confie sa guenon, dernier souvenir des aventures de son défunt mari, à son neveu le temps de son hospitalisation. Une guenon intelligente et amusante mais qui a le don d'exaspérer le neveu qui guette avec impatience la mort de sa tante. La guenon fugue, la tante décède, le neveu est aux anges. Sauf que le notaire va le faire déchanter. La guenon seule connaît l'emplacement du testament original. Son escapade conduit la guenon vers un écrivain Briarois, pour choisir de devenir sa muse. En lisant ce livre, vous apprendrez comment le neveu retrouve la trace de l'écrivain et la nouvelle vie de la guenon, et vous saurez ce qu'il advient de ce trio bien sympathique.
1558. À peine relevée de la perte de son époux, mort pour le Roi Henri II lors de la dernière campagne d'Italie, la Comtesse de Roban voit planer sur sa famille une ombre nouvelle : son unique enfant, Emeline, est l'objet de convoitises d'un noble du royaume, vil et retors, dont les seuls desseins sont la richesse et le pouvoir. Allant même jusqu'à braver la décision royale, elle organise la fuite de sa fille grâce au secours d'un vieil ami écossais, Lord Fergus. Et c'est ainsi que débute pour Emeline de Roban le plus palpitant des voyages sur les terres de la future Reine de France : Marie Stuart. Jeune fille innocente au caractère entier et généreux, Emeline va enfin découvrir cette contrée des Lowlands qui a bercé les contes de son enfance aux côtés du plus sauvage mais du plus séduisant de ses représentants, le Laird MacAulay.
Du dernier crime perpétré par les aubergistes à leur exécution sur les lieux même de leurs forfaits devant près de trente mille personnes, « Peyrebeille » dénoue les fils de ce qui fut sans aucun doute l'une des plus effroyables affaires criminelles du XIXe siècle. Après deux ans d'instruction, plus d'une centaine de témoignages, les Martin, leur neveu André Martin et leur domestique Rochette, sont traduits devant les assises de l'Ardèche pour six chefs d'accusation seulement... serait-on tenté de dire, puisqu'une grande partie des crimes est couverte par la prescription. André Martin est acquitté grâce à un certificat de bons moeurs présenté par son avocat, ses comparses condamnés à mort. Voilà pour la réalité historique. Et puis comme un canevas tissé entre réalité et fiction, « Peyrebeille » c'est aussi une histoire d'amour entre Jean Audigier, l'avocat du neveu Martin et Adelise Cellier, imaginée sous les traits de la belle brodeuse. La peinture, enfin, d'une société et d'une région où survivent encore des moeurs et traditions d'un autre âge. La légende elle, on le sait, n'a pas attendu le terrible dénouement de l'échafaud pour faire de l'auberge et de ses propriétaires le coupe-gorge et les monstres décrits par les romans.
La "vraie" vie est un roman. De Léon, soldat de vingt ans en 1914, à Luc, enfant des années quatre-vingt, en passant par Amélie et Anna, tous les personnages sont authentiques. Ce sont eux qui, au fil du temps et des événements, ont tissé, à travers leur histoire familiale, la grande Histoire.
Il y a fort, fort longtemps... alors que sous la lumière d'or de Râ-Haraktys, les humains dialoguaient encore avec les Dieux et les Déesses...apparut sur Kémia, la Terre Sacrée d'Égypte, l'Enfant de la Prophétie. Les Grand'Prêtres de Horus et de Isis la reconnurent immédiatement. Elle fut alors élevée au secret du Temple de la Mère Divine, afin de réaliser ce qui avait été dévoilé à l'Aube des Temps. Les Rites, les Initiations et les Textes ésotériques les plus cachés des Deux-Terres lui furent dévoilés, et elle les vécut dans leur intégralité. Et lorsque jeune femme, elle fut intronisée Grande'Prêtresse de Philae, NeferMaât croisa la vie de Pharaon Tout-Ankh-Amon...Il obéit immédiatement à la Déesse de la Vérité et de l'Harmonie, Maât. Et alors...
Août 1685, la révocation de l'Édit de Nantes plonge Bergerac, la protestante, dans la tourmente. Les « missionnaires bottés » convertissent à tout va. Bousculé par l'histoire, Pierre Meyzonnat, jeune batelier huguenot, se trouve en partance pour le « Nouveau Monde » et pour un destin dont il ignore tout. Comment devient-il le « Capitaine Baptiste » redouté par les gens de Boston ? Les Gouverneurs de l'Acadie et du Québec l'apprécient ainsi que le Roi Louis XIV qui lui donnera le commandement d'un bateau. Tantôt aimé, tantôt haï, il ne laissera personne indifférent. Pour son amour de la mer et de la liberté il sera capable de tout, du meilleur comme du pire ! « Pour couche, il ne dispose que d'un peu de chaume moisi et pour visiteurs, des rats auxquels il faut disputer les morceaux de pain qui composent l'ordinaire. Parfois il fixe la paille et alors, doucement, la puanteur cède le pas au parfum des foins de sa Dordogne natale. Il ressent une envie folle de sortir de cette geôle. Comment sortir d'ici ?... Comment échapper à cette inaction, cette demi-vie qui le tue à petit feu ? Est-ce pour cela qu'il est venu au Nouveau Monde ? »
« Les compagnons de Yorik trouvaient toujours quelque nourriture à partager avec le chien, que Yorik s'efforçait lui-même d'alimenter en prenant sur sa propre ration. Ils décidèrent même de photographier le chien lors d'un moment de répit dans un petit bois. Ils s'assirent sur un tronc d'arbre, tenant leur arme à la main, et Yorik prit le chien devant lui contre ses jambes, comme au cours d'une banale partie de chasse à Westmark. Les yeux de Yorik brillaient, le chien était content de tant de sollicitude, et les hommes étaient heureux de fixer pour l'éternité un moment de leur vie sans lendemain. » Enrôlé dans l'armée allemande en tant que sujet du Kaiser, après une enfance et une prime jeunesse somme toute heureuses, dans la Lorraine annexée, Yorik a été entraîné dans cette guerre qui devait être « la dernière ». Il erre dans l'Europe entière jusqu'en Russie et dans le Baltikum - zone géographique encore à la une de l'actualité cent ans plus tard !-, puis en Écosse et en Angleterre, où il poursuit son propre rêve et un amour impossible. L'armistice et la paix le ramènent dans un monde à jamais transformé, où il peine à trouver sa place et devient finalement mineur de fond, dans un univers proche de celui des tranchées par les conditions de vie et les dangers à affronter.
En 1788, Louis, seize ans, et sa soeur Céline, douze ans, mènent une vie heureuse chez leurs grands-parents maternels qui les éduquent selon leurs propres idées. Ils rêvent d'une société faite de liberté et d'égalité, dans laquelle la musique joue un rôle premier. Pour Céline, la vie c'est le chant, et le chant c'est Mozart qu'elle souhaite un jour interpréter et rêve d'épouser. Son frère, lui, ambitionne d'enseigner la musique. Il s'y sent poussé par le souvenir de sa mère trop tôt décédée et encouragé par la découverte d'une brève pièce pour clavier - un Rondo - composée par le musicien de Tarente Giovanni Paisiello et pour laquelle il ressent un vrai coup de coeur. De leur côté leurs grands-parents estiment que les beaux-arts, et particulièrement la peinture qu'ils aiment pratiquer à leur manière, demandent d'être libérés de la sclérose résultant de trop de modes imposées par le pouvoir. Tous quatre pensent que la réunion des États-Généraux convoquée par le Roi Louis XVI pour mai 1789 fournira les prémices d'un renouveau auquel ils aspirent pour le bien et le bonheur de tous. Seul toutefois le rêve de Louis, qui se trouve au centre du récit, pourra se réaliser à l'issue d'un périple long et incertain dans le temps, l'espace et les aléas de l'Histoire. Sans que la petite musique de Paisiello l'ait jamais quitté.
Qu'est-ce que la vie, sinon un tumulte d'aléas et de routine ? Ambre, une jeune femme empreinte de charme et d'esprit, a un univers bien particulier : un jour par semaine, elle se rend dans un bar et y découvre des hommes à la sensualité affirmée et des hommes plus réservés où l'esprit prédomine. Suivant le précepte de son poète de prédilection : « Ici tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté », elle s'adonne à des plaisirs sans honte ni préambule. Ambre : une jeune femme moderne et sensuelle, que vous suivrez tout au long de ses ardentes aventures.
Prolongée durant cent dix ans (1847-1957) par le mensonge, la lâcheté et le dogme de l'infaillibilité de la Justice, l'énigme criminelle du cimetière Saint-Aubin fut enfin résolue le jour béni du siècle dernier quand la vérité et l'identité du coupable furent révélées. En dépit de l'erreur judiciaire reconnue qui entacha gravement le jugement de 1848, celui-ci ne fut et ne sera jamais révisé,* livrant désormais à la flétrissure d'une infamante sanction la mémoire d'un innocent condamné au bagne où il mourut désespéré. Deux villes ont partagé malgré elles cette vilenie : Toulouse la ville du crime et du jugement, Toulon en son bagne portuaire. Ce présent ouvrage, s'il n'a pas la prétention d'agir contre ce qu'une loi a commandé, est animé toutefois par la volonté de rapporter les arcanes d'une historique et malheureuse décision de justice quand s'imposaient les préjugés, les calculs égoïstes, les mensonges et la pusillanimité des hommes. Puisse-t-il, seulement, insuffler aux esprits d'aujourd'hui la grâce d'une réhabilitation charitable du forçat toulonnais. L'Histoire est ici constamment présente, et elle est suivie page après page dans l'accompagnement des faits vécus et dans leur relation romancée.
Un enfant d'origine italienne, dont les parents immigrent en France pour fuir les fascistes et l'occupation allemande, se trouve quelques années plus tard dans un collège en Toscane, sa région natale, où il vivra dans un pays à feu et à sang. Pris dans l'enchaînement de la Seconde Guerre mondiale, adolescent, il servira dans les troupes allemandes qu'il désertera. Il devra sa survie à la providence incarnée par deux femmes, dont l'amour ne sera que tentatives pour conjurer le sort. Souvent à leur recherche, il se hasardera vers un destin qui le mènera dans une passion obsessionnelle. Victime de la métempsycose qu'il subira, son esprit s'égarera dans une folie passionnelle surnaturelle.