Les pêcheurs l'ont surnommée Claire de l'eau. Quand ils l'ont arrachée aux flots et ramenée au village, la jeune naufragée ne se souvenait de rien, sauf de son prénom. Personne ne sait qu'elle a grandi dans la communauté, une société où les couleurs n'existent pas et où les émotions sont interdites. Personne ne peut imaginer qu'elle a été programmée pour être mère porteuse, qu'elle a été inséminée à l'âge de quatorze ans, qu'elle a eu un fils, qu'on le lui a arraché. Depuis, Claire n'a plus jamais été la même, obsédée par cet enfant qu'elle a tenu une seule fois dans ses bras, hantée par ses boucles blondes et ses yeux clairs. Elle fera tout pour retrouver son fils, jusqu'à accepter un terrible sacrifice...
La vie quotidienne de la famille Watson, dans l'état du Michigan au début des années 60, est celle d'une famille noire des plus normales, avec son lot de bons souvenirs, de chamailleries, de projets raisonnables et de serrages de vis. Joetta est une bonne petite, Kenny travaille si bien à l'école que tout le monde l'appelle Einstein. Mais Byron, le fils aîné, est en train de mal tourner. Alors, pour lui apprendre à vivre tant qu'il en est encore temps, les parents décident de l'envoyer en pension chez sa grand-mère du Sud, là où la vie est difficile pour les Noirs, là où leurs toilettes, leurs autobus, leurs écoles et leurs églises sont séparées de celles des Blancs. Tout le monde profite des grandes vacances pour l'accompagner, et pour que ce long voyage soit tout de même une partie de plaisir, Papa Watson équipe sa voiture, la Grosse Bombe, d'une électrophone dernier-cri où chacun peut jouer ses disques préférés. Et la famille prend la route, avec sandwiches au beurre de cacahuète et bagages. C'est l'été 1963. Dans le Sud, le mouvement pour les droits civiques bat son plein, les foules noires protestent pacifiquement contre la ségrégation, les racistes ripostent en posant des bombes jusque dans les églises. C'est l'été 1963. Il fait chaud. Dans quinze jours, le 15 septembre, Martin Luther King prononcera son immortel discours : J'ai fait un rêve...
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédérique Pressmann.
" Certains livres vous marquent de façon si intime, si puissante, qu'on voudrait voir le monde entier s'émerveiller tout en rêvant de les garder encore un peu pour soi tout seul. (...) En tout cas, vous qui n'avez pas encore commencé ce livre, vous avez beaucoup de chance : vous ne le savez pas encore, mais vous venez de gagner une deuxième vie. "
Florence Aubenas
Adrian Nicole LeBlanc n'a que 25 ans lorsque son journal l'envoie couvrir le procès de " Boy George ", un jeune trafiquant d'héroïne portoricain du Bronx. Pour mieux comprendre, elle s'immerge dans le ghetto où vit la famille de Boy George. Son enquête durera douze ans.
Unique en son genre, Les Enfants du Bronx décrit au jour le jour la vie de cette famille qui a adopté la journaliste comme une des leurs. Adrian Nicole LeBlanc raconte tout : la drogue, l'argent, la misère, les amours adolescentes, les mariages, la violence, les enfants nés trop tôt, dans cet extraordinaire reportage semblable à un roman où tout serait vrai.
Préface inédite de Florence Aubenas.