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Les liaisons numériques ; vers une nouvelle sociabilité ?
Antonio a. Casilli
- Seuil
- La Couleur des idées
- 29 Octobre 2010
- 9782021032581
Aujourd'hui, nouer des amitiés, développer des relations professionnelles ou encore constituer un couple passe, pour un nombre croissant d'individus, par Internet. Pourtant, la croyance ingénue selon laquelle cette technologie serait, par nature, désocialisante persiste. Tout internaute serait-il aspiré dans une " réalité virtuelle " ? Éloigné de son monde, de ses proches, de son corps même, renaîtrait-il dans un cyberespace désincarné ? Ce mythe masque les liens étroits du réel et du virtuel, et fait fi de l'impossibilité de séparer pratiques sociales et usages informatiques. Continuer à penser le Web comme un espace qui transcende notre réalité est une erreur d'évaluation lourde de conséquences théoriques et politiques. Car les pratiques informatiques relèvent bien souvent du détournement : les usagers domestiquent les ordinateurs et s'en emparent pour inventer de nouveaux possibles, personnels ou collectifs.
Nourri d'interviews et de témoignages de blogueurs, d'artistes, d'adeptes du sexe en ligne, de figures de la militance Internet, cet ouvrage montre que la sociabilité du Web se combine de manière multiple et complexe avec les liaisons amoureuses ou amicales, les relations de parenté et les rapports de travail. Si cette reconfiguration de notre être en société ne va pas sans risques, elle est aussi porteuse de surprises : sous le regard du sociologue, le Web invente des modalités neuves et fécondes du lien social.
Antonio A. Casilli est chercheur au Centre Edgar-Morin de l'EHESS (Paris), où il enseigne la socio-anthropologie des usages numériques. Parmi ses publications, Stop Mobbing (2000) et La fabbrica libertina (1997). Il coordonne le blog de recherche Bodyspacesociety.eu.
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La fin de l'avenir
Jean Gimpel
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Science ouverte
- 30 Novembre 2018
- 9791036912139
« On n'arrête pas le progrès », disait-on jadis. Mais peut-être s'arrête-t-il tout seul ! L'origine de la crise profonde que subit l'Occident aujourd'hui ne serait-elle pas à chercher dans l'épuisement de l'innovation technologique ? Quand on compare la situation actuelle aux prédictions enthousiastes des futurologues des années 60, et que l'on fait un bilan objectif du développement technique jusque dans ses domaines « de pointe » (l'informatique, l'espace, la santé), un constat d'échec s'impose. Si le déclin technologique n'est pas encore évident, c'est paradoxalement grâce aux techniques anciennes qui donnent un second souffle à nos industries : le train (TGV) et les tramways, la céramique et la brique, la fonte et le fer, le coton et la laine - autant de secteurs parmi les plus modernes et les plus productifs aujourd'hui. La mise en évidence du potentiel de ces « techniques d'hier pour demain », voilà le second thème de ce livre. Mais ce plateau technologique sera provisoire, et nous abordons un tournant historique décisif - la fin de la civilisation industrielle occidentale. Bien qu'exceptionnelle, notre civilisation n'a aucune raison d'évoluer autrement que celles qui l'ont précédée. Toutes ont cru échapper à la décadence, aucune n'y est parvenu. L'inéluctable loi des cycles historiques joue désormais contre nous. Seule notre ignorance des mécanismes de l'évolution technique peut nous laisser croire le contraire. Nourri d'exemples détaillés empruntés à tous les domaines de la technique, appuyé sur une vision historique à long terme, cette analyse lucide de notre avenir est peut-être la seule qui puisse nous en donner une relative maîtrise.
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L'alimentation
Francois Lery
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Microcosme - Le rayon de la science
- 23 Janvier 2019
- 9791036915901
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Questions aux savants
Pierre-Henri Simon
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 22 Décembre 2017
- 9782021248791
Dans ses idées, ses moeurs, son style de vie et ses chances d'avenir, la masse des hommes se voit aujourd'hui gouvernée par l'étroite élite de ceux qui font la science. D'où, chez certains savants, une complaisance aristocratique, comme si, étant seuls à comprendre ce qu'ils font, ils n'avaient de comptes à rendre à personne ; et, chez les non-scientifiques, un complexe de frustration et de ressentiment qui finit par se tourner contre la science même. Pierre-Henri Simon s'en tient ici à considérer la projection de la science sur la conscience : soit qu'elle fonde, par l'idée même qu'elle donne du monde et de l'homme, un nouvel humanisme ; soit que le savant, en extrapolant sur les données certaines de son savoir, conclue en métaphysicien et en moraliste. Or il apparaît que cet humanisme implicite et ces conclusions explicites ont généralement l'accent d'un pessimisme radical : ce qui est proclamé après la mort de Dieu, c'est le néant de l'homme. Et pourtant, l'homme est là, avec sa revendication de raison et de liberté... Alors ?
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Nanosciences, la révolution invisible
Laurence Plévert, Christian Joachim
- Seuil
- Science ouverte
- 1 Octobre 2009
- 9782021009255
Les nanotechnologies ont le vent en poupe. On nous promet des nanorobots étonnants et des matériaux révolutionnaires, tandis que de farouches opposants invoquent le fantôme de Big Brother et agitent l'épouvantail des OAM (organismes atomiquement modifiés). Entre marketing médiatico-scientifique et angoisses immaitrisées, la voie de la sagesse, prônée ici, rappelle que le champ des nanotechnologies est plus étroit qu'on ne se plaît à le dire, qu'il ne s'est élargi que pour des raisons de politique intérieure états-unienne, et que les enjeux éthiques restent encore très surévalués. Sous la plume d'un chercheur à l'origine de cette saga, ce petit livre apporte des réponses claires et factuelles.
Christian Joachim est directeur de recherche au CNRS et responsable du groupe Nanosciences au Centre d'élaboration des matériaux et d'études structurales (CEMES) à Toulouse.
Laurence Plévert est journaliste scientifique.