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Il fait de plus en plus chaud, on n'arrête pas de travailler, tout est transformé en marchandise.
En quête de survie et de liberté, un jeune philosophe japonais, né en 1987, lit les carnets d'un vieux philosophe allemand, mort en 1883. Il y découvre une pensée qui aurait tout pour sauver le monde entier et la partage dans le livre que vous tenez entre vos mains. Rien de plus, tout au moins.
S'appuyant sur les carnets tardifs inédits de Marx et voyant dans le pacte vert le nouvel opium des masses, Kohei Saito déconstruit le désastre social et écologique du capitalisme, dénonce le mode de vie des pays développés, et prône une société fondée sur les communs. Radical et urgent, cet essai fixe un objectif politique et civilisationnel apparemment incompatible : le communisme de décroissance. Il aspire à la transformation du travail, à la démocratisation du processus de production, à la démarchandisation progressive, et à la mise en valeur des services essentiels.
Multiplier les espaces de liberté, miser sur les communs, l'autolimitation, la confiance et l'entraide, c'est dire si Kohei Saito assume sa responsabilité sociale et croit en ses lecteurs.
Kohei Saito est docteur en philosophie de l'Université Humboldt de Berlin et professeur associé à l'Université de Tokyo. Il participe à l'édition des oeuvres complètes de Marx et Engels (MEGA). En 2018, il est devenu le plus jeune lauréat du Deutscher Memorial Prize. Il est l'auteur de La nature contre le capital. L'écologie de Marx dans sa critique inachevée du capital (Syllepse, 2021). À l'origine d'un débat inédit sur les changements climatiques au Japon, Moins ! La décroissance est une philosophie, déjàtraduit dans 12 pays, est un bestseller international. -
Lorsque le narrateur, « Mo Yan l’écrivain célèbre », revient auréolé d’un prix prestigieux dans son village natal de Gaomi, le regard qu’on porte sur lui a changé. Il y a les joyeux profiteurs, comme ce copain d'enfance « mûri sur le tard » qui n'hésite pas à vendre des éditions pirates de ses livres aux touristes, les anciens collègues de l'usine de coton, bons vivants querelleurs croisés dans le plus simple appareil au milieu des vapeurs brûlantes des bains publics, ce cousin vaurien et jaloux qui se prend pour un grand écrivain et l'agonit de reproches ou encore l’« éminente conseillère », qu’il a connue à l’école primaire, langue de vipère qui sévit sur les réseaux sociaux et pourrit la vie du village...
Lèvres rouges, Langue verte nous plonge dans un microcosme de la Chine d’hier et d’aujourd’hui : nous côtoyons l’écrivain parmi ses personnages, pris à parti, apostrophé, se mettant en scène avec une autodérision jubilatoire, évoquant ses souvenirs d’enfance de paysan du Shandong. Avec une verve intarissable, en onze nouvelles qui se répondent, Mo Yan nous conte des histoires pleines de rebondissements, traçant d’une plume acérée les portraits de parents, voisins et amis, dans des scènes hilarantes, émouvantes ou tragiques.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro et François Sastourné
Mo Yan est né en 1955 dans le Shandong. Mondialement reconnu, il a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Le Seuil a publié une vingtaine de titres, dont Beaux seins, belles fesses, Le Veau suivi de Le Coureur de fond et Le Clan du sorgho rouge. -
« Un excellent roman à la beauté tragique qui surprend jusqu’à la dernière page. » Booklist
Benjamin d’une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Alors qu’il est installé à Berlin, sa relation avec un homme violent le conduit à passer plusieurs années en prison. À sa sortie, il décide de rentrer chez lui et d’élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, où les vivants accueillent et célèbrent les défunts, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu’il reconnaît à peine.
À travers les voix des vivants et des morts, Kevin Chen dresse un magnifique portrait d’une famille dysfonctionnelle au cœur de la campagne taïwanaise, et signe un roman sensuel, dérangeant et profondément actuel.
Traduit du chinois (Taïwan) par Emmanuelle Péchenart.
Kevin Chen est né à Yongjing et a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur. Il vit aujourd’hui à Berlin et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise. -
Dans la province du Shandong, Shangguan Lushi donne naissance à neuf enfants dont un seul garçon, Jintong, Enfant d'Or. Ce petit dernier, l'enfant gâté né d'un pasteur suédois, est un obsédé surdoué. Narrateur de cette vaste fresque de la société rurale, son attachement immodéré et obsessionnel au sein maternel l'entraîne dans des situations tragiques et burlesques. Les destins du garçon et de ses huit sœurs sont irrésistiblement liés aux aléas de l'histoire de la Chine au XXe siècle. De la résistance antijaponaise à la révolution maoïste, du Grand Bond en avant au néo-capitalisme sauvage, les femmes chinoises accordent le Ciel et la Terre. En témoignent leur ventre fécond et leurs seins adorables, leurs seins d'Immortelles qu'il faut caresser dans une transe infiniment régénérante. Tout autour du téton suprême danse la gigue des chamanes taoïstes, guerriers héroïques, bandits sauvages, bureaucrates pathétiques et commissaires politiques, vagabonds missionnaires et petits métiers, maniaques de tous bords et obsédés de tous poils, amoureuses, vieillards et nouveau-nés également obstinés à vivre, accrochés à la Terre mère, transfigurés par le génie créateur de Mo Yan. Dans le battement de l'histoire, la pulsion érotique caresse le rêve dont les oiseaux fabuleux, les dragons légendaires et les montagnes magiques gardent le secret.
Mo Yan
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
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Le Clan du sorgho rouge nous plonge dans l'Empire chinois des années 30, à feu et à sang. Bandes armées communistes et nationalistes se vouent une haine sans merci tout en combattant, en ordre dispersé, l'envahisseur japonais. À Gaomi, au pays de Mo Yan, le grand-père du narrateur, chef des brigands du lieu, et la grand-mère, maîtresse d'une grande distillerie d'alcool de sorgho, héros flamboyants de la résistance, mènent les paysans à la bataille.
Scènes d'amour, de frénésie et de cruauté, où l'horreur se mêle au comique, se succèdent dans cette ode à la liberté et à l'indépendance. Les villageois ne se battent que par attachement à leurs proches, à leurs héros et surtout à la terre mère. Idéologie et prestance militaire virent au grotesque. Le sang coule et inonde les champs de sorghos rouges et la rivière noire. Le soleil couvre de reflets d'or l'eau, la terre imbibée de sang, les figures des hommes ivres et emporte le lecteur dans la tempête.
Ce livre est la version intégrale inédite de ce roman, premier succès de Mo Yan célébré pour la liberté et à la force de son style. Reçu comme une remise en cause de l'histoire autorisée des débuts du Parti Communiste , il a été sauvé de la critique officielle par son vrai héros: le petit peuple des paysans pauvres.
Mo Yan, né dans le Shandong en 1955, est l'auteur d'une oeuvre majeure en littérature, essais et théâtre. Une quinzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (2011). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Sylvie Gentil.
Sylvie Gentil, née en 1958, réside à Pékin depuis 1985. Après un DEA de langue chinoise à l'Inalco, elle a étudié langue et civilisation chinoises à l'Université de Pékin de 1980 à 1982. Traductrice littéraire de métier, elle a fait connaître en français une vingtaine d'œuvres chinoises. Elle a reçu en 2010 le prix de traduction Amédée Pichot de la ville d'Arles.
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Au canton nord-est de Gaomi, le pays littéraire de Mo Yan, les histoires deviennent paraboles et légendes. Chien blanc et balançoire est le premier récit ainsi ancré dans sa terre, dans les souvenirs de sa jeunesse. Très vite, d'une nouvelle à l'autre, il mène son lecteur dans un monde outré, violent, souvent décalé, où le comique grossier fait, paradoxalement, surgir une étonnante finesse de sentiments. De La Femme de Commandant à Grande Bouche (la " grande gueule " de Mo Yan en jeune narrateur), il nous fait rire aux larmes, rêver, et comprendre la dure réalité de son temps.
Mo Yan, en conteur hors pair, nous guide sur les chemins de sa terre natale dans une farandole débridée. Ces nouvelles sont le point de départ, on pourrait dire la mise en bouche, des longs romans qui suivront et du " réalisme hallucinatoire " qui a fait sa marque.
Mo Yan, né en 1955, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable, dont le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais, est traduite dans le monde entier.
Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l'université Paris VII. Elle a traduit les poètes chinois contemporains et de nombreux ouvrages de Mo Yan, dont les grands romans Le Supplice du santal (2006), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Clan des chiqueurs de paille (2016).
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Beyond the Story : 10 ans de souvenirs de BTS
Bts, Myeongseok Kang
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 9 Juillet 2023
- 9782021545623
LE TOUT PREMIER LIVRE OFFICIEL !
Publié à l’occasion du 10e anniversaire de BTS, ce livre dévoile des anecdotes qui vont au-delà de ce qui a déjà été dit sur BTS et comprend des photos inédites, des QR codes vers des vidéos, et toutes les informations sur la discographie complète du groupe.
Après avoir fait leurs premiers pas dans le monde le 13 juin 2013, BTS célèbrera le dixième anniversaire de leurs débuts en juin 2023. Le groupe de K-Pop emblématique, qui a su se hisser au sommet, est devenu une icône mondiale. Dans ce tout premier livre officiel, ils reviennent sur leur parcours. Ce faisant, BTS choisit de faire un pas de plus sur une voie que personne n’avait empruntée avant, et espère ainsi apporter sa contribution pour un avenir plus lumineux.
BTS y partage des histoires personnelles, les coulisses de leur parcours, à travers des interviews étalés sur plus de trois ans de travail en immersion complète par Myeongseok Kang, qui a déjà écrit sur la K-pop et sur d’autres pop-culture coréennes dans divers médias. Présentées par ordre chronologique en sept chapitres, des débuts de BTS jusqu’à aujourd’hui, leurs voix saisissantes et leurs opinions s’harmonisent pour raconter leur histoire sincère, vivante et profonde. Au cours d’entretiens individuels réalisés sans fard et sans caméra, les BTS abordent leur parcours musical sous de multiples angles et discutent de ce que cela signifie pour eux.
Le livre s’ouvre sur des portraits montrant les garçons de BTS en tant qu'individus et artistes, mais il présente également des photos conceptuelles, ainsi que la tracklist de tous les albums et plus de 330 QR codes. En tant qu'artistes connectés, les membres du groupe BTS ont communiqué avec le monde entier sur Internet et ce livre permet aux lecteurs d'accéder immédiatement aux trailers, aux vidéos de leurs chansons, et plus de contenu encore, pour mieux comprendre tous les moments clés de l'histoire du groupe. Complet, avec la chronologie de toutes les grandes étapes de leur parcours, BEYOND THE STORY constitue une remarquable archive – tout ce qu’il faut savoir à propos de BTS réuni dans un seul livre.
Traduit du coréen par Kyungran Choi, Yumi Han, Yeong-Hee Lim, Mihae Son
Le prix de lancement du livre est de 24,99 € jusqu'au 31 juillet 2023, il passera à 27,99 € à partir du 1er août 2023. -
Toutes les nuits, quatre femmes - Masako, Yoshié, Kuniko et Yayoi - remplissent des paniers-repas dans une usine de Tôkyô. Différentes, elles le sont, mais elles ont un point commun : qu'ils boivent, les trompent, les battent ou les abandonnent, leurs maris les traitent comme des objets sans intérêt maintenant qu'elles ont vieilli. Toutes vivent le malheur d'être femmes dans un pays qui leur reconnaît peu de droits. Un jour, ce qui devait arriver arrive : l'une d'entre elles, Yayoi, finit par étrangler son mari, Kenji. Pendant ce temps, l'ex-nervi Mitsuyoshi Sataké refuse l'amour d'une de ses entraîneuses. Et se trouve pris dans la spirale d'horreurs qui suit le meurtre de Kenji.
Ainsi est lancée la dynamique terrifiante qui verra ces cinq personnages s'affronter dans une lutte à mort pour la liberté, l'amour, le pouvoir et l'argent. -
Mo Yan
Les retrouvailles des compagnons d'armes
Un officier rentre au village. " Sous une pluie battante, je gravis la digue de la rivière de mon pays natal. En me retournant, je vois l'arrière de l'autocar qui s'éloigne silencieusement en cahotant dans un nuage de fumée noire. Il disparaît en un clin d'œil. Aucune trace de vie humaine [...]. Une multitude de libellules aux couleurs magnifiques tourbillonnent au-dessus de la rivière. " Alors qu'il s'engage sur le pont, une voix l'appelle, du haut d'un saule, sur la rive. C'est un ami d'enfance et compagnon d'armes...
Entre ciel et eau, de plus en plus près de la cime surplombant la rivière en crue, les deux amis évoquent leur enfance, la vie de caserne, leurs amours contrariées et les combats où la farce le dispute au tragique.
Mo Yan est ici poète et nostalgique. Triste aussi. Et en colère, une colère éclatante, portée par une ironie féroce, contre la bêtise de la guerre et de ceux qui la mènent, et une tendresse joyeuse pour ceux qui la subissent.
Mo Yan, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable est traduite dans le monde entier. Le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et le Clan des chiqueurs de paille (2016). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Noël Dutrait.
Noël Dutrait, professeur émérite de langue et littérature chinoises à l'Université de Provence, est l'auteur d'articles et d'ouvrages sur la littérature chinoise du XXe siècle. Il a traduit, en collaboration avec Liliane Dutrait, de nombreux auteurs chinois contemporains, dont A Cheng, Su Tong, Han Shaogong, Mo Yan et Gao Xingjian.
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Au creux des marais du canton nord-est de Gaomi, le clan des chiqueurs de paille a pour ancêtre mythique une pouliche et pour caractéristique son attachement à un chaume à mâcher, rouge, aux vertus singulières, mais qui le désigne comme le clan des " brouteurs ", " mangeurs de paille "" en butte à l'incompréhension, voire à l'hostilité de ses voisins. Le pays subit aussi à intervalles réguliers l'invasion de nuages de sauterelles qui dévorent le chaume, détruisant – mais jusqu'où puisque le narrateur est encore là pour le dire ? – le clan mythique. Les rêves du narrateur et de ses comparses s'enchaînent, entrecroisant les histoires, les légendes et les souvenirs, les personnes et les dieux. Six rêves où se brouillent les pistes, où le lecteur s'égare, emporté jusqu'au dénouement étrange, carnavalesque et inattendu.
Mo Yan brise les codes de la saga classique et laisse libre cours à une imagination et à une expression multiforme de son art. Le réalisme devient le support du mythe, du rêve, de l'appréhension du monde hors de toute hiérarchie, révoquant toute autorité.
Une folle épopée rurale jubilatoire et débridée qui s'envole jusqu'aux mystères et aux fantasmagories du mythe.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro
Mo Yan est né dans le Shandong en 1955. Une vingtaine de ses romans, nouvelles et essais sont traduits et publiés au Seuil, dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Clan du sorgho rouge (2014).
Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l'université Paris VII. Elle a traduit les poètes chinois et de nombreux romans de Mo Yan, notamment Le Supplice du santal (2006), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (Seuil, 2011).
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En 2008, à la mort de sa femme Meitang, Rao Pingru entreprend de conjurer le deuil par l'encre et l'aquarelle en retraçant, in memoriam et en dessin, le destin de sa famille. Dans son appartement shanghaïen, le vieil homme se souvient du sel des jours qu'il a partagés avec Meitang et de leur vie rythmée par les battements d'une Chine en ébullition.
De sa petite enfance à son mariage avec celle qui porte aux lèvres " une touche d'écarlate ", de son engagement militaire lors de la guerre contre le Japon à son internement dans un camp de rééducation où il resta vingt ans, de l'établissement de sa famille à Shanghai à la maladie de son épouse, Rao Pingru restitue dans cette histoire les jours de fête comme les jours difficiles et livre une œuvre qui ne ressemble à aucune autre, une vie dessinée à l'échelle de la Chine.
À chaque page d'un récit à la fois tendre, grave et poétique, la petite et la grande histoire, la voix unique de Rao Pingru et la marche des évolutions politiques du pays se rejoignent, donnant à lire un témoignage fort sur la vie des héros ordinaires de la Chine du siècle passé ainsi qu'une magnifique histoire d'amour.
Tour à tour soldat, comptable et éditeur, RAO Pingru est devenu peintre et écrivain à l'orée de ses quatre-vingt-dix ans. Sa sagesse, son style simple et vif, son talent d'illustrateur en font un auteur inclassable.
Traduit du chinois par François Dubois
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Ding Gou'er, inspecteur auprès du parquet suprême, est envoyé enquêter sur une rumeur de trafic de chair d'enfants dans la ville minière de Jiuguo, haut lieu de la recherche scientifique en vins et spiritueux. Très vite, sans que le récit ne déroge aux canons littéraires du régime, le réalisme survolté s'imprègne de fantastique ; le rêve fait irruption dans la réalité, et le héros intrépide, qui ne dessaoule jamais, entre de plain-pied dans l'imaginaire immémorial de ce trou provincial d'une inquiétante banalité.
En contrepoint, le narrateur livre sa correspondance avec un certain Li Yidou, apprenti romancier qui réside à Jiuguo. La fascination le dispute au grotesque. Huit nouvelles attisent le fantasme des festins d'enfants ou exaltent les vertus de l'alcool, viatique des Immortels.
Ce roman ambitieux est aussi un art du roman, une œuvre ouverte. Fils du peuple, écrivain aux armées, Mo Yan envoûte et dérange. Ce polar déjanté instrumentalise le kitsch et bascule en plein légendaire taoïste. Jouant et se jouant d'un dispositif narratif complexe et maîtrisé, jubilatoire, Mo Yan déchaîne sa verve satirique puis laisse percer un lyrisme visionnaire : les enfants de Mao, initiés aux arcanes de l'éternité, retrouveront-ils le secret de l'âge d'or?
Mo Yan
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
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Professeur Singe. Wang San est un professeur d'université, du genre malingre, distrait et myope. Son épouse, ancienne joueuse de volley, prend parfois son visage pour un ballon. Ce matin-là,elle l'envoie en ville chercher de quoi nettoyer la maison. La traversée de l'avenue est un effroyable cauchemar. Passant devant un grand panneau publicitaire sur lequel figure un singe joyeux, le professeur, aussitôt, se change en singe. Le narrateur, ami du couple, tire une courte morale de l'incident... et l'histoire rebondit avec les tentatives désespérées de l'épouse pour redonner forme humaine à son mari. Quel rude chemin devra-t-elle parcourir ?
Le bébé aux cheveux d'or. Une vieille femme aveugle vit à la ferme avec sa toute jeune bru. Son fils, militaire grognon et renfermé, est au loin, dans sa caserne, et ne se préoccupe guère de la jeune femme. Ne l'a-t-il pas épousée pour qu'elle s'occupe de sa mère ? Un grand jeune homme aux cheveux jaunes vient aider la bru aux travaux des champs et la séduit. Le mari revient et chasse l'amant. Mais le ventre de sa femme s'arrondit déjà. La vieille sait bien, elle, que les enfants arrivent où ils veulent et comme ils peuvent...
Deux fables sur la famille, les contraintes sociales et politiques de la Chine rurale de la fin des années 1980. Deux histoires d'amour incroyables, inattendues, drôles et tragiques, où les sentiments se cachent sous le burlesque et l'ironie.
Mo Yan est né en 1955 dans le Shandong. Universellement reconnu, il a reçu le Prix Nobel de littérature en 2012. Les Éditions du Seuil ont publié une quinzaine de titres, dont Le Veau suivi de Le Coureur de fond en 2012 et Le Clan du sorgho rouge en 2014.
Traduit du chinois par François Sastourné et Chantal Chen-Andro
Biographie des traducteurs (pour le rabat)
François Sastourné est diplômé en chinois de l'Institut national des langues et civilisations orientales. Parallèlement à sa carrière de diplomate en Asie, il a traduit une dizaine de romans, dont Le Veau suivi de Le Coureur de Fond de Mo Yan (Seuil, 2012).
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l'Université Paris VII. Elle a traduits de nombreux romans de Mo Yan, notamment Le Supplice du santal (Seuil, 2006) et Grenouille (Seuil, 2011).
Mo Yan a reçu le prix Nobel de littérature en 2012.
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" J'espérais avoir à mon tour une telle occasion, aller au combat, devenir un héros, en revenir pour recevoir mérite et promotion. Si je mourrais au champ d'honneur, mon père et ma mère auraient alors le statut de "parents de martyr', cela changerait la situation politique de la famille et, du coup, ils ne m'auraient pas mis au monde ni élevé pour rien. "
Mo Yan
Dans Le Grand Chambard, une autobiographie romancée, à moins que ce ne soit un court roman autobiographique, Mo Yan, mêlant bribes et anecdotes, retrace son parcours et celui de tous les Chinois, au cœur des mutations brutales de la Chine depuis Mao.
Avec ce court récit, Mo Yan livre un autoportrait malicieux avec humour et truculence en rendant hommage aux habitants de Gaomi.
Mo Yan, né dans le Shandong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
Mo Yan a reçu le prix Nobel de littérature en 2012.
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Renverser ciel et terre ; la tragédie de la Révolution culturelle : Chine, 1966-1976
Ji sheng Yang
- Seuil
- Documents (H.C)
- 22 Octobre 2020
- 9782021331196
Politiquement affaibli après l'échec du Grand bond en avant et la grande famine qui l'a suivi (1958-1962), Mao Zedong lance en 1966 la « Grande Révolution culturelle prolétarienne ». Pendant qu'il élimine un à un tous ses compagnons d'armes et successeurs potentiels, il pousse la jeunesse à l'assaut de la bureaucratie civile et militaire : les « gardes rouges », appelés à « renverser ciel et terre », sèment le chaos dans le pays de 1966 à 1968. Mais les choses échappent à son contrôle et, pour garder l'Armée de son côté, il doit bientôt lâcher les jeunes rebelles. Du sommet de l'État aux couches populaires, le pays est alors au bord de la guerre civile. La Révolution culturelle ne prendra fin qu'avec le décès de Mao Zedong, en 1976, après avoir fait des millions de victimes. Nombre de dirigeants actuels ont été marqués, souvent durement, par cette tragédie.
C'est aussi le cas de Yang Jisheng, étudiant à Pékin de 1966 jusqu'à la fin 1967, qui a participé aux débuts de cette période sanglante. Son livre est à la fois une narration inédite, minutieuse et précise des événements - y compris ceux que le récit officiel occulte - et une analyse menée avec une perception intime, une connaissance historique et une distance assez exceptionnelles. Il resitue ces événements dans leur contexte jusqu'à la victoire finale des réalistes sur les idéologues, sans laquelle ni l'ouverture de la Chine à partir de 1978, ni son décollage économique spectaculaire, n'auraient pu avoir lieu.
Ce livre, publié à Hong Kong en 2016, reste interdit en Chine.
Traduit du chinois par Louis Vincenolles -
La montagne de l'âme ; une canne à pêche pour mon grand-père ; le livre d'un homme seul ; l'ami ; vingt-cinq ans après
Xing jian Gao
- Seuil
- Cadre vert
- 8 Novembre 2012
- 9782021097603
La Montagne de l'Âme, le roman qui a valu à GAO sa notoriété et son prix Nobel, est désormais un classique de la littérature universelle. GAO entraîne le lecteur dans un vertigineux voyage initiatique à travers la Chine des années 1980, entre tradition millénaire et vestiges de la Révolution culturelle.
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Su Tong, Le dit du loriot
Livre
Dans une ville du sud de la Chine, autour des années 1980, Grand-père creuse la terre pour retrouver son âme perdue, jusqu'à être interné.
Trois adolescents, Baorun, garçon balourd qui vit chichement avec Grand-père, Liu Sheng, séducteur et magouilleur, et Princesse, jolie orpheline colérique se croisent et se chamaillent tout en veillant, à leur manière, sur Grand-père. Ces trois-là ne profiteront pas bien longtemps de leurs vertes années : à l'issue d'une série de rendez-vous calamiteux, les deux garçons épris de Princesse la violentent. Dix ans plus tard Baorun leurs destins n'en finissent pas de se mêler, ravivant amours, anciennes blessures et fantômes du passé.... L'espoir et l'illusion qu'ils tentent de faire renaître pourront-ils vaincre la fatalité ? Seul un Grand-père qui a perdu la raison peut le dire.
" La mante qui attrape une cigale oublie le loriot qui la guette " dit le proverbe qui ouvre le livre. Su Tong excelle à montrer la dureté du sort de la femme, la perte des repères, l'avenir incertain de personnages ordinaires. Mais l'acuité du regard, l'humanité et l'humour de l'écrivain laissent une lueur d'espoir à cette histoire d'une jeunesse meurtrie.
Un grand roman réaliste et poétique, une histoire d'amours, par l'auteur d'Épouses et concubines.
Traduit du chinois par François Sastourné
Su Tong, né en 1963, tire son nom de plume de sa ville natale Suzhou. Sa prose réaliste, sa vivacité et son goût pour les destins féminins en font un des auteurs chinois les plus en vue de sa génération.
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L'impérialisme de la liberté : un autre regard sur l'Amérique
Osamu Nishitani
- Seuil
- Poids et mesures du monde
- 13 Mai 2022
- 9782021508284
Qu'est-ce que l'Amérique ? Pourquoi seuls les États-Unis ont gardé le nom du continent ? Comment se sont-ils imposés au monde comme le pays de la liberté ? En quoi cet impérialisme diffère-t-il de celui qu'exercèrent les puissances européennes sur leurs colonies ? Ce sont les questions que pose le philosophe japonais Osamu Nishitani. Son regard est instruit de l'expérience du Japon qui est aujourd'hui l'un des premiers vassaux des États-Unis en Orient. La figure de « l'Amérique » se dévoile ainsi comme celle d'un « devenir monde ».
C'est par l'histoire d'un baptême, celui qui créa l'Amérique en la nommant, qu'Osamu Nishitani remonte aux origines du « Nouveau Monde ». Depuis les « découvertes » par l'Europe catholique d'un continent au-delà de l'Atlantique à partir de la fin du xve siècle, l'Amérique fut essentiellement une terre imaginaire, la projection onirique d'une terra nullius, territoire vierge que les émigrants pouvaient librement exploiter, en effaçant toute trace de la présence et des usages de ses premiers habitants nommés « Indiens ». Cette conception de la liberté est « le péché originel » américain.
Elle n'est pas seulement la liberté de conscience religieuse qui fut au coeur de la rupture avec le Vieux Monde, mais une liberté fondée sur la propriété privée, propriété de soi et des choses, qui trouve dans le néolibéralisme sa traduction ultime. Nishitani repense ainsi l'emprise américaine sur le monde jusqu'à aujourd'hui, alors que se renverse l'illusion de sa toute-puissance.Osamu Nishitani, né en 1950, au Japon, est philosophe. Il est professeur à l'université Meiji Gakuin de Tokyo et anime un laboratoire d'études globales sur les mutations du monde contemporain à l'Université des études étrangères (TUFS) de Tokyo. Sa pensée, focalisée sur la guerre et la mort, est influencée par Georges Bataille et Maurice Blanchot, ainsi que par Pierre Legendre, dont il est le traducteur au Japon. Il a été chercheur invité à l'Institut des études avancées de Nantes en 2009. -
Ce roman est une histoire d'amour, un roman policier littéraire, et une réflexion philosophique sur le rapport réalité - fiction, le tout porté par des personnages très fouillés, dont on suit les interrogations et les émotions pas à pas, dans une intrigue à la fois labyrinthique et taillée au cordeau.
Tamaki est une jeune romancière d'une trentaine d'années, qui a vécu une histoire d'amour intense et prolongée avec Seiji, son éditeur. Leur séparation un an plus tôt a été très douloureuse, mettant en péril leurs familles respectives, et Tamaki se plonge dans le travail sans pouvoir vraiment effacer sa présence. Elle s'attèle à un nouveau roman, Inassouvi, qui est une enquête littéraire sur un auteur de best-sellers, et plus particulièrement sur son roman autobiographique, Innocent, où il raconte une histoire d'amour passionnée qui a failli détruire sa famille. Tamaki cherche la trace de cette maîtresse aussi célèbre que mystérieuse, prénommée Oko. Elle interroge les femmes de l'entourage de l'auteur, et son épouse.
Son enquête est aussi une quête de soi, une tentative de démêler les fils de sa propre histoire, et le dénouement - magnifique et inattendu - prendra la forme d'une étrange révélation : la vie et la littérature ne font qu'un. -
Une vingtaine de naufragés japonais se sont réfugiés sur une île au large des Philippines. Kiyoko - la seule femme présente - y est arrivée la première, avec son mari (mais il a disparu, tombé du haut du cap Sayonara, avant même le début du livre). Bientôt une dizaine de Chinois les rejoignent, qui se révèlent aussitôt industrieux et inventifs, créant une économie de survie à partir de presque rien, là où les Japonais gaspillent leur énergie en artisanat décoratif et vaines activités. Bien qu'âgée de 46 ans déjà, Kiyoko est l'objet de toutes les convoitises, et fait figure de femme fatale car tous ses maris successifs sont assassinés. La rivalité qui oppose les deux clans, chinois et japonais, n'est pas seulement économique... Les insulaires mènent une vie sauvage et primitive et leurs rapports se dégradent au fil du temps, tandis que parallèlement, la personnalité de Kiyoko devient de plus en plus agressive et dominante. Une vision très cruelle de la violence des rapports humains et de la sexualité s'exprime ici, de manière intemporelle.
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Elle a vingt ans à New Delhi. Elle n'a ni père (parti vivre à Singapour), ni mère (décédée), ni repères. Sa tante, chez qui elle vit, cherche à la marier. Elle brûle d'une énergie qui n'a nulle part où aller, alors elle se plie aux conventions et garde ses pensées pour elle-même.
Un jour, dans un café, il la dévisage. Plus âgé, il semble venir d'ailleurs. Il est laid, et pourtant tout chez lui attire la jeune fille.
Il l'initiera au sexe, à l'alcool, aux drogues ; aux plaisirs du corps et à la noirceur de l'âme. Elle bravera les interdits et découvrira avec lui un New Delhi sensuel et dangereux où se côtoient la richesse et la putrescence, le profane et le sacré, et où pulse une rage de vivre que rien n'arrête.
Portrait de l'Inde moderne, spirale d'amour et de destruction virtuose, Un mauvais garçon vibre de désir et de révolte, jusqu'à l'incandescence.
Traduit de l'anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsch
Deepti Kapoor a grandi en Inde du Nord. Elle s'est installée à New Delhi en 1997 pour y étudier le journalisme et la psychologie. Pendant une dizaine d'années, en tant que journaliste, elle a sillonné la ville et recueilli ses histoires. Elle vit maintenant à Goa. Un mauvais garçon est son premier roman.
Michèle Albaret-Maatsch traduit des auteurs contemporains, dont John Banville (prix Zepter 2007), Margaret Atwood, Dinaw Mengestu, Armistead Maupin, mais elle a également traduit Mary Wesley et James Baldwin. Elle est lauréate du prix Maurice-Edgar Coindreau 1998 pour Attrape-Flèche, Mississipi de Lewis Nordan (Rivages).
" Le meilleur premier roman de l'année. Vous êtes fan de L'Amant de Marguerite Duras ? Alors jetez-vous sur le livre de Deepti Kapoor. " –; Vogue
" Un roman qui se lit d'un souffle, une narratrice qui vous tient de bout en bout aux aguets. " –; The New York Times Book Review
" Une écriture d'une puissance telle qu'elle résonnera longtemps en vous. " –; The Wall Street Journal
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Aux Etats-Unis, dans les années soixante, la jeune Minae Mizumura croise Tarô, étrange jeune homme débarqué à New York sans le sou. Leurs chemins se croiseront à nouveau et la vie de Tarô s'insèrera peu à peu dans celle de l'auteur... De leur rencontre, qui est une histoire vraie, naît un vrai roman. Orphelin et misérable, Tarô a été recueilli par une famille aristocratique dont il est devenu le domestique. Entre Yôko, une des demoiselles de la maison, et lui l'amour grandit, amour impossible, de rencontres en séparations jusqu'au drame dans la montagne et la neige. Sur une trame que le hasard a voulu ainsi toute semblable à celle des Hauts de hurlevent, l'histoire est dite par Fumiko, la servante amoureuse blessée qui protège les amants.
La fulgurante ascension du héros, signe des profondes mutations de la société japonaise, accompagne le déclin de l'ancienne aristocratie et la lente disparition d'un monde suranné, tandis que les rapports sociaux s'inversent, que les anciens pauvres accèdent à la richesse, et que le Japon, à nouveau, s'occidentalise. Sous nos yeux émerge peu à peu, tracé d'une plume minutieuse et précise, le tableau de toute une époque et la douleur de l'amour à jamais inaccompli.
Minae Mizumura, née à Tokyo dans les années cinquante, a enseigné la littérature japonaise contemporaine dans diverses universités américaines. La publication de Tarô, un vrai roman, son troisième roman, a été considérée comme un événement au Japon.
Traduit du japonais par Sophie Refle
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Une petite fille raconte. La mère est morte. Le père est au loin, sur des chantiers. Elle s'occupe de son jeune frère, Uil. Une jeune marâtre sortie d'un bordel ne fait qu'un bref passage, vite chassée par la violence conjugale. Les enfants, peu à peu, se retrouvent seuls. Sous les regards compatissants mais aveugles ou impuissants d'un voisinage misérable et d'une société brisée, la fillette, peu à peu, reproduit sur le petit garçon la violence du père sur la figure maternelle. Le monde tendre de l'enfance est inexorablement fissuré, l'humanité pulvérisée laisse apparaître l'abîme côtoyé par l'enfant en chacun de nous.
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"Depuis qu'il écrit poèmes, romans, nouvelles, pièces de théâtre, livrets d'opéra, depuis qu'il peint, à l'encre de Chine, sur papier ou sur toile, des tableaux de toutes les tailles, mais jamais avec des couleurs, seulement avec les multiples nuances qui vont du blanc au noir, depuis qu'il filme, en plein air ou en studio, en couleur ou en noir et blanc, et crée des films muets ou parlant, depuis qu'il prononce des discours à l'invitation des musées, universités, associations artistiques et littéraires du monde entier, Gao Xingjian s'exprime en son nom propre, sans suivre les modes, en livrant son témoignage au sujet des difficultés existentielles que rencontrent les hommes depuis des temps immémoriaux, sans jamais penser que l'avenir pourrait être radieux, sans jamais croire aux discours des hommes politiques, des philosophes radicaux, des prophètes et des démiurges.
C'est un homme seul, qui n'appartient à aucune chapelle et qui se contente de livrer aussi bien sa vision du monde passé et du monde actuel que sa propre expérience artistique."
ND
préface et traduction du chinois par Noël Dutrait
L'oeuvre de Gao a été récompensée par le prix Nobel de littérature en 2000.