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Ora, une femme séparée depuis peu de son mari Ilan, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle tant redoutée : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s'est porté volontaire pour " une opération d'envergure " de vingt-huit jours dans une ville palestinienne. Comme pour conjurer le sort, elle décide de s'absenter durant cette période : tant que les messagers de la mort ne la trouveront pas, son fils sera sauf. La randonnée en Galilée qu'elle avait prévue avec Ofer, elle l'entreprend avec Avram, son amour de jeunesse, pour lui raconter son fils. Elle espère protéger son enfant par la trame des mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier.
À travers le destin bouleversant d'une famille qui tente à tout prix de préserver ses valeurs et ses liens affectifs, l'auteur nous relate l'histoire de son pays de 1967 à nos jours et décrit avec une force incomparable les répercussions de cet état de guerre permanent sur la psyché des Israéliens, leurs angoisses, leurs doutes, mais aussi la vitalité, l'engagement, et l'amour sous toutes ses formes.
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé de nombreux romans abondamment primés, d'essais engagés qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale dont Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. En 2010, il a reçu le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands. Il est officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen
La réception internationale :
" Une femme fuyant l'annonce est un livre d'une force et d'une intensité extraordinaires, c'est LE chef-d'œuvre de David Grossman. Flaubert a créé son Emma, Tolstoï son Anna, et à présent Grossman a son Ora – un être pleinement vivant, parfaitement incarné. J'ai dévoré ce long roman dans une sorte de transe fiévreuse. Sidérant, magnifique, inoubliable. " Paul Auster
" Parmi tous les écrivains que j'ai lus, David Grossman est sans doute le plus doué. Doué, non pas seulement de par son imagination, son énergie, son originalité, mais parce qu'il accède à ce qui est proprement indicible, parce qu'il sait lire à l'intérieur d'un être et découvrir la singulière essence de son humanité. " Nicole Krauss
" Un livre d'une richesse abondante, plein d'angoisse et de présages funestes, mais aussi plein d'une force vitale ancestrale. Grossman pénètre au plus profond des âmes de ses personnages et leur insuffle la vie. " La Repubblica
" David Grossman évoque à la perfection la passion amoureuse et la sensualité, l'amitié masculine et les délicates nuances du quotidien dans un pays affaibli par la violence et la peur. " Die Welt
David Grossman est officier de l'ordre des Arts et des Lettres. En 2010, il a reçu le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands, la plus haute distinction littéraire allemande.
Pour Une femme fuyant l'annonce, David Grossman a reçu la J.J Greenberg Memorial Award décerné par le National Jewish Book Award, prestigieux prix nord-américain.
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La deuxième enquête de l'inspecteur Avraham Avraham
Encore traumatisé par son affaire précédente ( Une disparition inquiétante ), Avraham Avraham enquête sur la présence d'une valise contenant une fausse bombe près d'une crèche de Holon, banlieue de Tel-Aviv.
Un suspect est vite appréhendé, mais il a un alibi en béton.
Avraham repère alors Haïm, modeste traiteur qui livre chaque matin ses sandwichs faits maison avant d'accompagner ses fils, le cadet à la crèche, l'aîné à l'école. Haïm a eu une altercation avec la directrice de la crèche, et son comportement est bizarre. Pourquoi s'occupe-t-il seul de ses enfants ? Où est donc passée son épouse philippine ? En visite chez les siens, comme il le prétend ?
Au moment où l'on craint qu'Avraham se trompe de nouveau, le policier, cramponné à son intuition contre l'avis de sa hiérarchie, va faire preuve d'audace pour démêler une intrigue tout en fausses pistes, dans une atmosphère crispée et déroutante.
Confirmation de la singularité de Dror Mishani dans le paysage polar, et de l'épaisseur psychologique de son personnage, Avraham Avraham : la subtilité du récit se double d'une diabolique manipulation du lecteur.
Universitaire spécialisé dans l'histoire du roman policier et fin connaisseur de la littérature française du XIXe siècle, Dror Mishani, 39 ans, incarne avec force et originalité le renouveau du polar israélien. Il vit à Tel-Aviv.
Traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz
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Elles sont trois : Véra, sa fille Nina, sa petite-fille Guili, soudées par les liens du sang et déchirées depuis des décennies par un terrible secret. Le jour du quatre-vingt-dixième anniversaire de Véra, célébré avec faste au kibboutz, Guili, brûlant de mettre au jour l'histoire de sa famille, décide de tourner un film sur sa grand-mère. C'est ainsi que les trois femmes s'embarquent pour un long voyage vers le passé, dans la Croatie natale et sur les lieux de souffrance de Véra. Pendant leur périple, celle-ci livre pour la première fois le récit de son existence. Que s'est-il réellement passé, lorsqu'elle a été condamnée à trois ans de travaux forcés sur l'île-goulag de Goli Otok par la police secrète de Tito ? Et pourquoi, refusant de trahir la mémoire de son mari Milosz, exécuté comme espion stalinien, a-t-elle dû abandonner sa fille Nina, alors âgée de six ans, laquelle, jamais remise du traumatisme, a abandonné plus tard sa propre fille, Guili ? C'est par la voix de cette dernière et l'écho de quelques autres que nous cheminons à rebours, sur les traces d'un destin tragique, à la croisée de ces moments de l'Histoire qui forcent les individus à faire des choix impossibles.
Le douzième roman de David Grossman explore de façon magistrale les rapports mère-fille, la question du silence et de la transmission. Au fil des révélations, le livre nous emporte dans un crescendo qui culmine avec une rare intensité émotionnelle et s'achève avec grâce sur le pardon, dans un élan d'amour et de compassion.
Traduit de l'Hébreu par Jean-Luc Allouche -
Un petit garçon, après le décès de son père et le départ de sa mère, est élevé, dans la petite ville de Manisa, par ses grands-parents. Le grand-père, propriétaire terrien, juriste, mutilé de guerre et musulman d'une grande piété, s'efforce d'inculquer à son unique petit-fils les principes de l'islam. L'imaginaire de l'enfant se nourrit ainsi des versets du Coran et des légendes que lui conte inlassablement sa grand-mère. Il se crée sa propre vision, hantée par le bien et le mal et les épisodes de la vie de Mahomet, qu'il partage avec ses camarades, et surtout avec le petit Ismaïl, fils d'un émigré des Balkans, qui l'initie en retour aux aventures de Tarzan. Le récit prend un autre chemin lorsque le narrateur, devenu adulte, découvre, parmi les papiers de son grand-père décédé, un carnet de notes prises pendant la Seconde Guerre mondiale. Envoyé en Arabie, dans le Hedjaz, comme officier de l'Inspection du Ministère de la Marine, en tant que juriste maîtrisant parfaitement la langue arabe, il se trouve amené à combattre d'autres musulmans et à défendre la ville sainte de Médine contre les Arabes insurgés devenus alliés des Anglais. Ce qui aurait pu être un pèlerinage devient une sorte de cauchemar.
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Sur la scène d'un club miteux, dans la petite ville côtière de Netanya en Israël, le comique Dovalé G. distille ses plaisanteries salaces, interpelle le public, s'en fait le complice pour le martyriser l'instant d'après. Dans le fond de la salle, un homme qu'il a convié à son one man show ¿ ils se sont connus à l'école ¿, le juge Avishaï Lazar, écoute avec répugnance le délire verbal de l'humoriste.
Mais peu à peu le discours part en vrille et se délite sous les yeux des spectateurs médusés. Car ce soir-là Dovalé met à nu la déchirure de son existence. La scène devient alors le théâtre de la vraie vie.
Un cheval entre dans un bar est un récit vibrant, porté par un souffle dévastateur qui évolue sur une frontière mouvante entre réalité et inconscient, sentiments violents et actes inaboutis, et où l'humour et la dérision infiltrent les épisodes poignants. David Grossman le magicien se fond dans ses personnages, reproduit leurs propos, du plus cru au plus délicat, exhume les souvenirs refoulés. Tient, en somme, la comptabilité des âmes.
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé d'essais engagés qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale et de onze romans abondamment primés dont Une femme fuyant l'annonce (prix Médicis étranger 2011). Lauréat en 2010 du prix de la Paix des libraires allemands, il est officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Traduit de l'hébreu par Nicolas Weill
Nicolas Weill, né en 1957, ancien élève de l'École normale supérieure, est journaliste au Monde et traducteur de l'hébreu, de l'anglais et de l'allemand ainsi qu'auteur d'essais relatifs à l'histoire des Juifs et de l'antisémitisme.
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Qui a tué l'éminent professeur d'histoire Yitzhak Litvak, de l'université de Tel Aviv ? C'est la question à laquelle tente de répondre le commissaire Émile Morkus, un des rares hauts gradés arabes de la police israélienne. Mais quelle piste suivre ? Célibataire sans enfant, Litvak semblait vivre seul, surtout préoccupé de l'avancée de ses travaux. Celle d'une mauvaise rencontre ? D'un étudiant voulant se venger d'un échec quelconque ? Ou celle d'un règlement de comptes entre ces universitaires qui, comme dans toutes les facultés du monde, se détestent cordialement ?
L'affaire prend une autre tournure quand le frère jumeau de Litvak est à son tour assassiné, et que certains services israéliens travaillent ostensiblement à étouffer l'affaire.
Shlomo Sand, lui-même professeur (émérite) d'histoire à l'université de Tel Aviv, nous régale dans ce premier roman policier à mettre en scène les débats qui déchirent la culture politique israélienne, la paranoïa et l'incapacité des services de sécurité et, surtout, la force aveugle d'un récit biblique sur les origines de l'État hébreu auquel il est dangereux de toucher.
Shlomo Sand est déjà l'auteur de nombreux travaux historiques, parmi lesquels Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008), qui a suscité des nombreuses controverses, où il questionne durement la construction mémorielle de l'État d'Israël.
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LA NOUVELLE ENQUÊTE D'AVRAHAM AVRAHAM
Une veuve sexagénaire est retrouvée étranglée dans son appartement de Tel-Aviv. Peu après l'heure probable du décès, un voisin a vu un policier descendre l'escalier de l'immeuble.
Avraham, promu chef de la section des homicides, est confronté à sa première enquête de meurtre. Il doute plus que jamais de lui-même, sur le plan personnel autant que professionnel.
Pendant que la police s'active, une jeune mère de famille, Maly, s'inquiète du comportement insolite de son mari : ayant renoncé à trouver un emploi , il la délaisse depuis quelques jours, fréquentant trop assidûment la salle de boxe et refusant de répondre aux questions pressantes qu'elle lui pose.
Jouant avec virtuosité d'une de ces constructions diaboliques dont il a le secret, Mishani piège le lecteur en lui suggérant ce qu'Avraham, lui, ne voit pas encore : l'inéluctable éclosion d'un drame intime.
Le plus tragique et le plus poignant de ses trois romans.
Dror Mishani, fils d'avocat, est né à Holon en 1975. Il enseigne la littérature israélienne et l'histoire du roman policier à l'université de Tel-Aviv et collabore occasionnellement au quotidien Haaretz. Il a délaissé son activité d'éditeur pour se consacrer à l'écriture de sa série de polars. Le premier, Une disparition inquiétante, sera adapté au cinéma par Erick Zonca. -
Un homme quitte soudain la table du dîner, fait ses adieux à sa femme, après avoir gardé pendant cinq ans le silence sur " cette nuit-là ". Il se met en route pour " là-bas ", à la recherche de son fils mort.
De jour en jour, sa marche autour de la ville se fait plus obstinée. D'autres parents qui ont aussi perdu un enfant le suivent. Parmi eux, un cordonnier, une sage-femme, un centaure-écrivain tentent d'accepter l'intolérable, de matérialiser l'absence radicale de ceux qu'ils pleurent. Un chroniqueur commente leurs faits et gestes.
Ainsi, par la force et la grâce de la poésie, les personnages de ce récit polyphonique envoûtant parviennent un bref instant à rejoindre leurs disparus et à rompre la solitude que le deuil impose aux vivants.
David Grossman nous surprend une fois encore par la délicatesse de son écriture et par son humanité.
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé de huit romans abondamment primés et d'essais engagés. Lauréat du prix Médicis étranger 2011 pour son roman Une femme fuyant l'annonce, il est officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Traduit de l'hébreu par Emmanuel Moses
rabat jaquette 1 :
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé de huit romans abondamment primés dont Une femme fuyant l'annonce, couronné par le prix Médicis étranger 2011. Il est aussi l'essayiste engagé de trois ouvrages qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale, notamment Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. En 2010, il a reçu en Allemagne le prix de la Paix des libraires allemands. David Grossman est officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Emmanuel Moses est poète et romancier. Il a traduit quelques-unes des voix majeures de la littérature hébraïque moderne dont S.Y. Agnon, Yehuda Amichaï et Yaacov Shabtaï.
rabat jaquette 2:
Une femme fuyant l'annonce, élu meilleur livre de l'année 2011 par la revue Lire.
" Une femme fuyant l'annonce est un livre d'une force et d'une intensité extraordinaires, c'est LE chef-d'œuvre de David Grossman. Flaubert a créé son Emma, Tolstoï son Anna, et à présent Grossman a son Ora – un être pleinement vivant, parfaitement incarné. J'ai dévoré ce long roman dans une sorte de transe fiévreuse. Sidérant, magnifique, inoubliable. " Paul Auster
" Parmi tous les écrivains que j'ai lus, David Grossman est sans doute le plus remarquable. Non seulement pour son imagination, son énergie, son originalité, mais parce qu'il accède à ce qui est proprement indicible, parce qu'il sait lire à l'intérieur d'un être et découvrir la singulière essence de son humanité. " Nicole Krauss
" David Grossman a écrit un livre prodigieux sur le quotidien des Israéliens et la mort annoncée de son fils. Du roman comme exorcisme. " André Clavel
" Avec Une femme fuyant l'annonce, l'écrivain israélien conjure la perte et célèbre la vie. Magistral." Le Monde
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Lorsque sa femme le quitte, emportant loin de lui leur jeune fils, Tadek voit sa vie se lézarder, rattrapée par la solitude. Son frère et ses soeurs sont depuis longtemps partis d'Israël, et sa mère, face à son désarroi, n'a qu'une rugueuse indifférence à lui offrir. Il n'a plus pour compagnie qu'un fatras de souvenirs, de cauchemars - et un fantôme, celui de son père, qu'il n'a pas revu depuis vingt ans. Sur un coup de tête, Tadek décide alors de quitter Jérusalem pour retrouver ce dernier, qui croupit dans un hospice de Varsovie. Nous sommes en 1988, et la Pologne est grise derrière le rideau de fer.
L'homme qu'il découvre n'est plus que l'ombre du personnage flamboyant qui a marqué son enfance. Stefan Zagourski était jadis un ogre, une force de la nature, un séducteur - et un monstre. Il buvait, vitupérait, cognait, faisait régner la terreur au sein de sa famille, qui a préféré le fuir en émigrant, et l'oublier. Aujourd'hui, c'est un vieil homme pitoyable aux portes de la mort, à moitié impotent, rongé par l'alcool, les rancunes et la rancoeur, hanté par les atrocités de la Seconde Guerre mondiale dont il fut à la fois une victime et un bourreau. Une semaine durant, incapables de s'aimer, incapables de se haïr, père et fils vont se confronter et affronter ensemble les spectres du passé, à la recherche d'une impossible réconciliation.
Pour son entrée en littérature, Itamar Orlev, récompensé en Israël par le prix Sapir du meilleur premier roman, signe une magnifique histoire de filiation. Une histoire d'amour. Une histoire de la violence.
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Beyrouth, quartier de Marsad, 1964. Simone, la fille cadette de Chakib Khattar, un notable chrétien issu d'une lignée d'industriels du marbre, est enlevée par Hamid Chahine, bras droit de son père à l'usine. Ce rapt amoureux tombe au plus mal pour Chakib, obsédé par la transmission de son patrimoine et qui, face à l'incapacité ou à l'indifférence de ses héritiers légitimes, a fait de Hamid plus que son homme de confiance : une sorte de fils spirituel. Mais l'enlèvement tourne court, après que les deux amants ont tenté de se marier clandestinement. Contraint de chasser Hamid, Khattar voit progressivement se transformer le monde autour de lui. Durant les années suivantes, le Liban s'enfonce dans la guerre, entre 1975 et la fin des années 1980. Isolé, abandonné par les siens, le dernier seigneur de Marsad est désormais au cœur des convulsions d'un pays livré aux milices et au chaos.
Le vent de l'Histoire anime cette fresque romanesque, qui est aussi une fable sur la vanité de la puissance et du pouvoir.
Charif Majdalani est né au Liban en 1960. Depuis 1993, il enseigne les lettres françaises à l'université Saint-Joseph de Beyrouth. Il est l'auteur d' Histoire de la grande maison (Seuil, 2005), Caravansérail (Seuil, 2007) et Nos si brèves années de gloire (Seuil, 2011).
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Le Sourire de l'agneau est le premier roman de David Grossman. Il nous relate l'histoire d'Ouri, jeune soldat israélien idéaliste stationné dans un village arabe de Cisjordanie, et de Shosh, sa compagne, employée dans une institution psychiatrique pour enfants. Déçu, amer, désespéré par la réalité du monde qui l'entoure, Ouri devient étranger à tout ce en quoi il a cru auparavant. Tandis que Shosh le trompe avec son ami Katzman, le cynique, le défenseur des mensonges, il se réfugie auprès de Hilmi, vieux conteur arabe fantasque, et dans son monde fabuleux de légendes.
Le Sourire de l'agnea u, c'est l'histoire du mensonge et de la fiction, de la manière dont le mensonge envahit la vie d'un être sincère. C'est l'histoire du peuple juif, champion de la justice et de la morale, qui en Israël érode ses propres valeurs en opprimant un autre peuple.
Ce livre marque un jalon important dans la littérature israélienne, d'abord parce qu'il traite du thème de l'occupation jusqu'alors soigneusement éludé, mais surtout parce qu'il révèle le don exceptionnel propre à Grossman pour évoquer sentiments, situations, paysages, odeurs et couleurs.
A propos de Voir ci-dessous : Amour
" Dans quelques livres mythiques comme Le Bruit et la Fureur de Faulkner, Le Tambour de Günter Grass, Cent Ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, de grandes visions de l'histoire nous sont racontées de manière nouvelle. Voir ci-dessous : Amour pourrait bien être un héritier de cette lignée brève mais impressionnante. "
Edmund White, The New York Times
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Lauréat du Prix Méditerranée Etranger 2013.
Le biographe turc de Nâzim Hikmet se rend à Berlin, où un mystérieux personnage lui a donné rendez-vous afin de lui remettre des dossiers très importants concernant le poète. A leur lecture, il comprend qu'il s'agit de documents de police concernant la vie privée et l'engagement de Hikmet, alors réfugié en Europe de l'Est après avoir connu la prison dans son pays, et que son interlocuteur, qui se fait appeler " Ange ", n'est autre qu'un ancien agent de la Stasi.Celui-ci, homosexuel et " vieux fusil " avait été amoureux du poète et de sa cause. Dans une longue évocation de Berlin avant et après la chute du mur, le biographe s'interroge sur ce personnage ambigu et sur les tragédies du 20ème siècle et se souvient aussi de son grand amour, une chanteuse de cabaret dont il ignore qu'elle travaille désormais dans un lupanar sordide de la capitale de l'Allemagne unifiée.
Construit en trois parties à la jonction d'Istanbul, Moscou et Berlin, ce roman rassemble tout ce qui traverse l'œuvre de Nedim Gürsel: sa passion pour les villes et leur littérature, pour la Turquie et son histoire, pour l'errance et la poésie.
Né en Turquie en 1951, Nedim Gürsel est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, romans, nouvelles, récits de voyage, essais littéraires. Lauréat de plusieurs grands prix littéraires, dont le Prix France-Turquie, il occupe une place primordiale dans la littérature de son pays et son œuvre est traduite dans de nombreuses langues. Il vit à Paris, où il est directeur de recherche au CNRS et enseigne à l'École des langues orientales.
Traduit du turc par Jean Descat
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" Qui suis-je ? Qui suis-je ?" s'interroge Nono Fayerberg, fils d'un célèbre policier de Jérusalem.
Pourtant quand, à la veille de son treizième anniversaire, il monte dans le train pour se rendre chez son oncle, il ne se doute pas qu'il n'arrivera jamais à sa destination.
Car dès l'instant où l'enfant rencontre le mystérieux et séduisant Félix, l'inconnu l'entraîne dans une aventure fantastique, avec détournement de train, kidnapping à bord d'une fabuleuse Bugatti – la seul en Israël ! –, dîner en resquille, fuite nocturne pour échapper à la police, visible à la célèbre actrice Lola Chiperolla.
Mais qui est Félix Glick. Comment est-il si bien informé sir Nono et ses parents, notamment Zohara, la mère qu'il n'a jamais connue ? Pourquoi nourrit-il une telle haine à l'égard de son père ? Dans quel but secret l'embarque-t-il dans cette course folle à travers le pays ?
Tel est le périple, véritable voyage initiatique au terme duquel Nono parviendra à résoudre toutes les énigmes, obtenir la réponse à sa question " Qui suis-je ? " et exaucer son vœu le plus cher.
En bref, il sera devenu un homme.
David Grossman nous offre ici un livre magique, pétillant d'invention. Rarement un écrivain aura su avec autant de vérité, de poésie et de jubilation restituer le monde de l'enfance, pour le plus grand bonheur des adultes.
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Une race imaginaire ; courte histoire de la judéophobie
Shlomo Sand
- Seuil
- Documents (H.C)
- 19 Mars 2020
- 9782021453379
Le présent livre dépasse l'interminable débat sur l'antisémitisme et l'antisionisme, et lui donne de nouvelles et stimulantes dimensions. Il remonte aux débuts de l'histoire de la judéophobie, et remet en cause l'idée selon laquelle le christianisme se serait édifié après et en opposition au judaïsme. Au contraire, estime-t-il, et malgré le présupposé chronologique, c'est bien le judaïsme qui s'est constitué sous la pression du christianisme, s'accommodant du même coup des termes du procès que lui ont fait, des siècles durant, ses ennemis.
Ce renversement est riche de bénéfices intellectuels et politiques. Il rend caduque la mauvaise querelle assimilant l'antisionisme à l'antisémitisme (celle-là même qui fut relancée par Emmanuel Macron), et nourrit des questionnements parfaitement contemporains : " Jusqu'à quel point, écrit Shlomo Sand, le sionisme, né comme une réponse de détresse à la judéophobie moderne, n'en a-t-il pas été le miroir ? Dans quelle mesure, par un processus dialectique complexe, le sionisme a-t-il hérité des fondements idéologiques qui ont, de tout temps, caractérisé les persécuteurs des juifs ? "
Un essai brillant et brûlant.
Professeur émérite à l'université de Tel-Aviv, Shlomo Sand est l'auteur de nombreux livres, parmi lesquels Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008), qui a suscité des nombreuses controverses, où il questionne durement la construction mémorielle de l'État d'Israël. Il a récemment publié au Seuil son premier roman, La Mort du Khazar rouge, désormais en Points.
Traduit de l'hébreu par Michel Bilis
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Dans la maison de la liberté ; interventions
David Grossman
- Seuil
- Essais littéraires (H.C.)
- 25 Octobre 2018
- 9782021402780
Immense romancier, David Grossman est aussi un intellectuel d'une rigueur morale infaillible et d'une profonde humanité, dont la voix puissante ébranle régulièrement l'opinion israélienne et internationale. Pour preuve, les onze interventions réunies dans ce volume, qui résument dix ans d'écriture et d'engagement.
Au fil des nombreux thèmes abordés – la recherche inlassable de la paix entre Israël et les Palestiniens, les effets dévastateurs de la guerre sur la société israélienne, le terrorisme, la Shoah et son empreinte persistante sur l'âme juive –, Grossman nous entraîne dans les coulisses de son œuvre littéraire, nous dévoilant combien celle-ci se nourrit du quotidien et de la " situation " (euphémisme israélien pour désigner le conflit au Proche-Orient) ; et, inversement, comment le deuil, l'angoisse existentielle et la violence sous toutes ses formes l'ont incité à écrire.
Au cœur de la réflexion de l'écrivain, une métaphore récurrente, aussi poignante que riche de résonances : la maison – et l'urgence, pour chacun, de retrouver le sens d'un foyer, dont les murs seraient synonymes non plus de séparation mais de rapprochement, d'harmonie, d'échange et de fraternité.
Traduit de l'hébreu par Jean-Luc Allouche et Rosie Pinhas-Delpuech
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'un des plus grands romanciers israéliens. Salué par le prix Médicis étranger et le prix du Meilleur Livre étranger du magazine Lire en 2011 pour Une femme fuyant l'annonce, couronné par le Man International Booker Prize en 2017 pour Un cheval entre dans un bar, il est également l'auteur d'essais remarqués (Le Vent jaune, 1988) ainsi que d'ouvrages pour la jeunesse. Lauréat en 2010 du prix de la Paix des libraires allemands, David Grossman est officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
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"Je m'appelle Azad Shero Selim. Je suis le petit-fils de Selim Malay. Mon grand-père avait beaucoup d'humour. Il disait qu'il était né kurde, sur une terre libre. Puis les Ottomans sont arrivés et ils ont dit à mon grand-père : Tu es ottoman, et il est devenu ottoman. À la chute de l'Empire ottoman, il est devenu turc. Les Turcs sont partis, il est redevenu kurde dans le royaume de Cheikh Mahmoud, le roi des Kurdes. Puis les Anglais sont arrivés, alors mon grand-père est devenu sujet de Sa Gracieuse Majesté, il a même appris quelques mots d'anglais.
Les Anglais ont inventé l'Irak, mon grand-père est devenu irakien, mais il n'a jamais compris l'énigme de ce nouveau mot : Irak, et jusqu'à son dernier souffle, il n'a jamais été fier d'être irakien ; son fils, mon père, Shero Selim Malay, non plus.
Mais moi, Azad, j'étais encore un gamin."
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Sur ses vieux jours, un ancien journaliste relate au magnétophone les événements importants de sa vie. Élevé par sa grand-mère sous la férule d'un père militaire, autocratique et bambocheur qui soutiendra le coup d'État de 1960, il passe une grande partie de sa scolarité comme interne boursier au lycée Galatasaray d'Istanbul. Ces souvenirs d'enfance et d'adolescence sont marqués par l'absence de la mère, morte lorsque le narrateur était très jeune, par la tyrannie et parfois la brutalité du père, par la réclusion entre les murs du lycée que la camaraderie, les blagues de potache, l'éveil de la sexualité rendent un peu moins pénibles. Dans ce récit tour à tour drôle, amer et cynique, émaillé de considérations sur la Turquie d'aujourd'hui et sur son président, affleure à chaque page une rébellion à peine voilée contre l'autorité, qu'elle soit paternelle ou étatique.
Un livre émouvant, qui plonge dans la mémoire intime d'un homme épris de liberté, et rappelle les premiers romans de l'auteur.
Traduit du turc par Jean Descat
Né en Turquie en 1951, Nedim Gürsel est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, romans, nouvelles, récits de voyage, essais. Lauréat de plusieurs grands prix littéraires, dont le prix France-Turquie, il occupe une place primordiale dans la littérature de son pays et son œuvre est traduite dans de nombreuses langues. Il vit à Paris, où il est directeur de recherche au CNRS et enseigne à l'École des langues orientales.
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Avant de s'engager dans l'armée iranienne pour combattre l'ennemi irakien, Amir Yamini était un playboy, qui passait le plus clair de son temps à séduire les femmes et exaspérer sa très pieuse famille. Cinq ans plus tard, sa mère et sa soeur le retrouvent, amputé de son bras gauche, dans un hôpital psychiatrique pour soldats traumatisés. Quasi amnésique, Amir est hanté par la vision d'une mystérieuse femme sans visage, au front orné d'un croissant de lune.
De retour à Téhéran, le fils prodigue est tour à tour salué comme un martyr de la Révolution islamique et confiné dans sa chambre comme un fou dangereux. Avec la complicité de sa soeur, il s'évade en escaladant le mur de leur jardin et repart sur le champ de bataille à la recherche de celle qu'il surnomme " Front de lune ", accompagné dans ce périple au fil de la mémoire par deux scribes perchés sur ses épaules - l'ange de la vertu et l'ange du péché - qui consignent depuis toujours son histoire.
Avec cette épopée amoureuse, guerrière et poétique d'une inventivité exubérante, porteuse d'un regard subtil sur la société iranienne contemporaine et empreinte d'une sensualité tout droit héritée de la grande tradition des contes persans, le grand romancier iranien Shahriar Mandanipour signe une oeuvre forte, envoûtante et pleine d'humanité. -
L'exil loin de la Turquie natale et la passion des femmes : tels sont les deux points communs des héros de ces récits. C'est dans la tendresse des femmes aimées, dans la violence du désir, dans le plaisir, dans la détresse des abandons, dans la lumière d'une passion qui commence qu'ils revivent les bonheurs qu'on leur a arraché et les violences qu'ils ont subies.
Les femmes sont l'Orient éternel de Nedim Gürsel.
L'amour, c'est faire prisonnier l'autre, ses dit-il.
Ou alors, c'est se rendre, songe-t-il dans un ultime élan.
N. G.
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Quel amoureux de la littérature, quel amateur de grands peintres n'a pas rêvé d'aller sur les lieux racontés dans les livres ou admirés sur une toile ? Chevalier errant, Nedim Gürsel s'est rendu pour nous dans les grandes villes d'Europe et d'Amérique. Comme Don Quichotte, il a voulu voir si les livres et les tableaux disaient vrai. Et ses rencontres nous enchantent. Il voit Bruxelles avec les yeux de Baudelaire, Prague à travers ceux de Kafka et de Nâzim Hikmet. La Saint-Pétersbourg d'aujourd'hui n'est pour lui pas moins réelle que celle de Pouchkine ni moins terrible que celle de Dostoïevski. Il hante l'Ukraine et la Bosnie avec Gogol et Ivo Andri¿, l'Albanie avec Kadaré, et part en compagnie de Borges dans les faubourgs mal famés de Buenos Aires.
Livre sensible, livre du voyage intérieur qui s'achève, comme toujours chez Nedim Gürsel, sur Istanbul, plantée tel un fer rouge dans la mémoire de l'auteur.
Traduit du turc par Esther Heboyan
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1967, Beit-haKerem, un quartier populaire de Jérusalem. L'Histoire et les canons de la guerre des Six-Jours résonnent au loin mais Aharon Kleinfeld ne les entend déjà plus. Second enfant solitaire d'une famille de réfugiés juive-polonaise, cet adolescent de quatorze ans qui vient de fêter sa bar mitzvah vit replié sur lui-même, protégé du monde extérieur qu'il juge menaçant.
Pendant deux ans, entre 1965 à 1967 et en marge des péripéties de l'Histoire, entre sa douzième et sa quatorzième année, Aharon écoute, observe la réalité quotidienne de son environnement où il ne voit que laideur, violence, mort, et se débat avec les pulsions de sa sexualité juvénile si envahissante. Il se refuse alors à grandir, rejette l'idée de vivre selon la " grammaire " que dictent aux hommes les choses de la vie, et se réfugie dans sa " grammaire intérieure " qu'il forge pour vivre son histoire, son " présent continu " qui l'éloigne chaque jour un peu plus du monde adulte.
Un roman surprenant et émouvant, adapté à l'écran par Nir Bergman sous le titre La Grammaire intérieure, Grand Prix du Festival du film de Tokyo en 2010.
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé de nombreux romans abondamment primés, dont le magnifique Une femme fuyant l'annonce (2011), d'essais engagés qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale, tel Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. Officier de l'ordre des Arts et des Lettres, il a reçu en 2010 le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands, la plus haute distinction littéraire en Allemagne.
Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen