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Vincent Delecroix
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"On aurait voulu que je dise, je le sais bien, on aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Et ce n'était pas parce que je l'aurais sauvé en effet, pas parce que j'aurais fait mon métier et que j'aurais fait ce qu'il fallait : envoyer les secours. Pas parce que j'aurais fait ce qu'on doit faire. On aurait voulu que je le dise, au moins le dire, seulement le dire.
Mais moi j'ai dit : Tu ne seras pas sauvé."
En novembre 2021, le naufrage d'un bateau de migrants dans la Manche a causé la mort de vingt-sept personnes. Malgré leurs nombreux appels à l'aide, le centre de surveillance n'a pas envoyé les secours.
Inspiré de ce fait réel, le roman de Vincent Delecroix, oeuvre de pure fiction, pose la question du mal et celle de la responsabilité collective, en imaginant le portrait d'une opératrice du centre qui, elle aussi, aura peut-être fait naufrage cette nuit-là. Personne ne sera sauvé, et pourtant la littérature permet de donner un visage et une chair à toutes les figures de l'humanité. -
Consolation philosophique
Vincent Delecroix
- Éditions Rivages
- Philosophie Rivages
- 16 Septembre 2020
- 9782743650995
La philosophie a-t-elle encore quelque chose à dire à nos peines et des consolations à nous prodiguer ? Ses grands édifices métaphysiques se sont effondrés et les sublimes consolations qu'ils soutenaient ont volé en éclats ; sa parole universelle colle mal à la singularité de nos douleurs ; et elle a appris elle-même à se méfier de toute consolation et de ceux qui en font commerce. Pourquoi l'âme en peine ouvrirait-elle un livre de philosophie ? Et que pourrait encore lui dire la philosophie, qui ne soit pas fausses promesses, dénégations, mépris dissimulé ou simple ignorance de nos souffrances ? Plutôt que de proposer une philosophie de la consolation, ce livre s'interroge sur ce que pourrait encore signifier aujourd'hui une consolation philosophique.
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Apprendre à perdre
Vincent Delecroix
- Éditions Rivages
- Philosophie Rivages
- 17 Septembre 2019
- 9782743648411
Nous expérimentons tous, à un moment ou un autre, intimement ou collectivement, la perte : meurtre de masse et deuils collectifs ; craintes fantasmatiques de perte d'identités culturelles, nationales ou territoriales ; perte de l'identité personnelle dans les maladies neurodégénératives ; précarité et perte de statut social ou des conditions matérielles d'existence ; mais aussi critique de la propriété et volonté de désappropriation et de dépossession. Toutes ces expériences font saillir une catégorie étrange qui flotte entre l'être et le non-être : ce que l'on perd, ce qui est perdu. Au titre de reste insignifiant, ce qui est perdu est l'élément essentiel d'une structure économique qui s'étend de la vie des affects au champ politique et à l'éthique (ce qui ne peut être perdu sans menacer l'être-même). Cet essai original retrace le parcours qui va des expériences multiples de la perte (deuil, pauvreté, oubli, nostalgie, sacrifice) aux structures qu'elles mettent en lumière (économie, jeu, histoire) et qui constituent les fondements anthropologiques des cultures et des individus d'aujourd'hui. On y croisera au passage des auteurs tel que Freud, Derrida, Rilke, Agamben, François d'Assise, Benjamin, Hegel, Ricoeur, Bataille, Kundera, Beckett, Canetti...
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Je regarde mes enfants. Ils ont quatre ans, ils ont cinq ans, ils ont six ans. Je regarde leur enfance : ce n'est pas la mienne que je cherche à retrouver et je ne cherche pas à me réenchanter à leur contact. Je voudrais comprendre ce qu'ils vivent : c'est de leur enfance, telle qu'elle se développe sous mes yeux, que je parle, même s'il m'arrive inévitablement d'utiliser ces beaux instruments d'optique que sont la mémoire et la nostalgie.
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Le narrateur, Chaïm Rosenzweig, a publié sans grand succès quelques livres sous le pseudonyme de Vincent Delecroix. Pour gagner sa vie, il travaille dans la teinturerie de son père, à Paris. Inexplicablement, la NASA l'a désigné pour faire partie de l'équipage d'une navette spatiale qui doit, pour sa dernière mission, rejoindre la Station internationale.
Après des mois d'entraînement émaillés d'incidents invraisemblables et de conversations délirantes, Chaïm finit par embarquer à bord de la navette en compagnie d'un équipage haut en couleur. Or ce voyage, sous son apparente bouffonnerie, a une dimension insoupçonnée. Peut-être cette mission est-elle vraiment la dernière. Il faut dire qu'un passager imprévu - et néanmoins célébrissime - vient soudain révéler sa présence en pleine ascension...
Vincent Delecroix laisse souffler sur son roman un vent de folie. Sa vitalité, son inventivité et son humour sont ici mis au service d'une réflexion sur le mal et le renoncement. -
On a coutume de voir dans la modernité occidentale le processus par lequel le politique s'est émancipé de la tutelle religieuse. Ce que les religions juive et chrétienne ont apporté, c'est une rupture des liens entre le politique et le sacré. Elles ont désacralisé le politique. Ce travail a compliqué voire inversé la fonction que l'Europe a donnée au religieux : celle de fonder et conserver l'ordre politique et juridique. Il y a, dans la parole biblique, une force de destitution de la puissance.
Une face du théologico-politique regarde vers le passé et maintient l'ordre : la figure du Souverain divin sert les puissances de ce monde. Mais l'autre face, messianique, regarde vers l'avenir d'une justice inconditionnelle, et voit au-delà du politique. L'image du Royaume se substitue à celle du Roi des Cieux. La transcendance ne sert plus à fonder, mais à dénoncer l'injustice du présent : l'image du Royaume hante nos régimes. Sa présence paradoxale est une apocalypse du politique. Cette hantise s'appelle, peut-être, la démocratie. -
Chanter est l'une de nos activités les plus quotidiennes. Mais elle n'est pas une simple ornementation : fugace et fragile, elle plonge ses racines dans nos existences. Qui sommes-nous lorsque nous chantons ? Rossignols ou perroquets ? De la voix de casserole au duo d'amour, on cherche ici à définir la présence au monde dont témoigne la voix chantante.Libérant le chant de tous ses mythes, des sirènes d'Ulysse au rock and roll, en passant par les métamorphoses d'Orphée ; échappant à la nostalgie des origines, comme à toute sacralisation de la voix, ce gai savoir interroge une époque qu'on prétend « désenchantée ». Il montre alors, au plus près de l'expérience, comment chanter nous fait reprendre la parole.
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Chanter est l'une de nos activités les plus quotidiennes. Mais elle n'est pas une simple ornementation : fugace et fragile, elle plonge ses racines dans nos existences. Qui sommes-nous lorsque nous chantons ? Rossignols ou perroquets ? De la voix de casserole au duo d'amour, on cherche ici à définir la présence au monde dont témoigne la voix chantante.
Libérant le chant de tous ses mythes, des sirènes d'Ulysse au rock and roll, en passant par les métamorphoses d'Orphée ; échappant à la nostalgie des origines, comme à toute sacralisation de la voix, ce gai savoir interroge une époque qu'on prétend « désenchantée ». Il montre alors, au plus près de l'expérience, comment chanter nous fait reprendre la parole.
Couverture : LZ 123649; C-print, 120 x 80 cm; 2009 © Andreas Nicolas Fischer/www.anf.nu -
Philosophie magazine : Le deuil : Dialogue sur la perte entre chagrin et néant
Vincent Delecroix, Philippe Forest
- Philo Editions
- 5 Mai 2020
- 9782900818756
La perte, d'un enfant ou d'un amour, est au coeur des oeuvres de Philippe Forest et de Vincent
Delecroix
. L'écrivain
Philippe Forest, dont toute l'oeuvre est construite autour de la perte de sa petite fille, et le philosophe Vincent
Delecroix
, spécialiste de Kierkegaard, remettent le deuil au coeur de l'existence humaine. Leur conversation part d'une colère commune contre l'expression galvaudée « faire son deuil ». Interrogeant la philosophie, la religion, la littérature, ils donnent, non des remèdes, mais des ressources pour penser « ce qui est perdu ». Dans ce beau dialogue, il s'agit au fond de se confronter à « l'impossible réel » et, tel ce personnage de Faulkner, « entre le chagrin et le néant », de préférer le chagrin.
Philosophe et écrivain, Vincent Delecroix enseigne la philosophie de la religion à l'Ecole pratique des hautes études. Il a publié des fictions (Ce qui est perdu, Gallimard, 2006) et un très bel essai sur la musique. Il a reçu le Grand Prix de Littérature de l'Académie française pour Tombeau d'Achille.
Philippe Forest
est professeur de littérature. Il dirige aussi la Nouvelle Revue française. En 1997, il reçoit le prix Femina du premier roman pour
L'Enfant éternel
, inspiré par la mort de sa petite fille Pauline et publié chez Gallimard. Deuil qu'il ne cesse de creuser dans ses romans et ses essais. -
Non ! de l'esprit de révolte
Vincent Delecroix
- Autrement
- Les grands mots
- 18 Avril 2018
- 9782746746886
«Chacun se proclame si facilement héros qu'on serait presque prêt à faire l'éloge du conformisme et de la soumission rien que pour leur dire Non.»
Jamais dire Non n'aura été aussi à la mode - jamais être anti-conformiste n'aura été aussi répandu. Mais mesure-t-on vraiment l'importance vitale que revêt ce petit mot?
Paradoxalement fécond, c'est un mot qui agit plus qu'il ne signifie. Or que se passe-t-il quand je dis Non? Du premier refus de l'enfant à la résistance politique, la révolte ou la destruction, en passant par un délicat «Non merci!» aux pouvoirs insoupçonnés, Non irrigue nos vies et nos sociétés. Mais comment éviter la posture stupide ou le repli stérile, comment en faire bon usage?
Vincent Delecroix explore les vertus du refus, déconstruit ses mythologies et propose, enfin, un autre Non. Un Non qui n'est pas simple négation, mais un certain usage de la négativité, du retrait, de l'impertinence ou de l'ironie. Un Non intime, intelligent et indispensable à la vie de l'esprit - et à la vie tout court. -
Nous avons été classiques. Il se peut que nous le soyons encore. Mais c'est Poussin qui inventa le classicisme. Il le fit en proposant une solution aux inquiétudes de son temps, qui sont parfois les nôtres, et en bâtissant, toile après toile, un pays de peinture : l'Arcadie. Cette terre de l'âge d'or, patrie des poètes et des lettrés, fut un enjeu esthétique, politique et religieux. Elle est surtout l'espace dans lequel le peintre a pensé l'homme, son innocence mythique et le dynamisme de son désir, sa condition historique et sa place dans le paysage ordonné du monde.
L'Arcadie se parcourt, et ce voyage nous apprend à contempler. Il faut donc cheminer, une journée durant, de la lumière matinale jusqu'au crépuscule de la représentation, emportée par la nuit et la tempête. On rencontre en chemin des dieux et des héros, des nymphes, des massacreurs et des infortunés, le Christ, la Charité. On aperçoit des lacs qui s'ouvrent comme un oeil, l'immobilité d'une lumière idéale, des bois enchantés et des mares où il ne faut pas se regarder. Et à la fin, nous pourrons murmurer : moi aussi, j'ai été en Arcadie.