Souvent confondu avec la démagogie, le populisme n'a pas bonne presse. De fait, si le mot renvoie à l'origine à un mouvement politico-social russe de la seconde moitié du XIXe siècle, qui s'était donné pour objectif de soulever la paysannerie contre le pouvoir tsariste, il désigne aujourd'hui, dans le débat, les discours et les doctrines qui en appellent au « peuple » comme s'il était un corps politique indifférencié et unifié. Le populiste ? Celui qui flatte les masses dans ses aspirations les moins louables. Or, les crises multiples que traversent nos démocraties libérales (mondialisation, crises économiques, crises migratoires, crise de la représentation) réactivent un spectre qu'on a cru disparu avec les idéologies du XXe siècle. Le populisme est-il une dérive inévitable de nos démocraties ? N'est-il pas aussi un phénomène à la charnière entre un monde qui naît et un monde qui meurt ? Et si le populisme était l'un des symptômes d'une maladie politique bien réelle, mais à laquelle il apporte les mauvais remèdes ? Pascal Perrineau tente de circonscrire un concept flou, fait le point sur les études les plus récentes et montre quelles sont les formes nouvelles du populisme à l'heure des réseaux sociaux et des fake news.
La France vit-elle un changement profond de son paradigme démocratique ?Au cours des trois dernières années, les vieux partis politiques ont presque disparu, le clivage entre la gauche et la droite s'est étiolé, de nouvelles forces et organisations ont émergé.
L'année 2019 a vu trois registres de la démocratie opérer et tenter de dialoguer : la démocratie directe des Gilets jaunes, la démocratie participative du grand débat national et la démocratie représentative issue des urnes lors des élections européennes. Or tout laisse penser que leur complémentarité se fait de façon plus conflictuelle et fragmentée qu'auparavant.
Fort de son expérience de garant du grand débat national - qui lui a permis d'entendre directement la parole de nombreux Français, leurs préoccupations comme leurs
revendications, mais aussi d'être au coeur de l'expérience du pouvoir politique et d'en approcher les intentions et les doutes -, Pascal Perrineau prend ici la mesure de l'état de santé démocratique du pays.
Et c'est le portrait d'une France politique changée, troublée, en certains points fracturée, dans un contexte de défiance politique majeure entre gouvernants et gouvernés, qui s'impose.
Un processus de destruction créatrice d'une rare intensité s'est emparé du système politique français lors des élections de 2017. Ouvert par une série de déchéances fulgurantes, il s'est poursuivi par une campagne incapable de se fixer sur de véritables enjeux puis par une explosion de la mobilité électorale pour s'achever par un après-élection comparable à un champ de ruines.Après la tempête, voici venu le temps de l'analyse et des premiers résultats issus de la recherche.La vingtaine de contributions inédites réunies ici, complétée d'une chronologie et d'une synthèse des votes sous forme de cartes et de tableaux, signale la fin du cycle politique né après la seconde guerre mondiale. Elle montre la façon dont s'évanouit le système des partis et dont sont remises en question les institutions représentatives pour faire place aux organisations en réseau et à une demande de démocratie horizontale.
En se qualifiant pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen a conforté la position du Front national au tout premier rang des forces politiques en France.
Or, ce que Pascal Perrineau établit avec éclat dans ce livre choc, c'est que ce sont aussi les électeurs de gauche qui ont contribué à installer le FN en position dominante et que, ce faisant, ces derniers ont le sentiment de ne rien renier de leurs convictions profondes. Les motifs de leur vote (défense de l'État-providence, du rôle de l'État dans un monde globalisé, de la laïcité, d'une certaine idée de la République) sont au contraire demeurés les mêmes quand la gauche, disent-ils, aurait trahi ses idéaux et abandonné le peuple.
C'est ainsi que l'enquête témoigne autant des raisons pour lesquelles la gauche a perdu son électorat populaire qu'elle éclaire l'impressionnante progression du parti de Marine Le Pen.
Des leçons à tirer pour une gauche d'opposition.
Pascal Perrineau est l'un des plus fins connaisseurs de la carte électorale de la France et des motivations du vote des Français. Il a été directeur du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) entre 1994 et 2013. Il est professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris.
Le Front national est-il en passe d'accéder au statut de « grand parti » ?
Après avoir prospéré pendant près de trente ans sur les désillusions, les rejets et les inquiétudes, il aspire aujourd'hui à sortir de cette enclave. Le moment est propice : plus que jamais, la crise économique et sociale accentue le discrédit qui touche les deux grandes forces de gouvernement autour desquelles s'organisent les alternances depuis des décennies. Pascal Perrineau propose une analyse de la stratégie du FN depuis sa création et de son évolution sur la longue durée. Décryptant les ressorts de sa dynamique actuelle, il montre comment l'appropriation des thèmes de la République et de la laïcité, le renouveau générationnel en son sein ou encore l'effort de « respectabilisation » lui confèrent une influence électorale croissante. Soigneusement lissée, l'image de son leader, Marine Le Pen, ne cesse de s'améliorer, et nombre d'idées véhiculées par le parti attirent une audience de plus en plus large.
Alors, la France va-t-elle au Front ? Quels que soient les scénarios pour l'avenir, le FN est désormais une force avec laquelle le pays doit compter. Avec une certitude : la grande échéance présidentielle de 2017 rebattra les cartes du pouvoir.Professeur des universités à Sciences Po et directeur, jusqu'en 2013, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Pascal Perrineau est l'un des meilleurs analystes de la vie politique française, du vote, et particulièrement de l'extrême droite. Il est notamment l'auteur du Symptôme Le Pen (Fayard, 1997) et du Choix de Marianne (Fayard, 2012).
This edited volume is based on a highly original survey carried out between November 2011 and June 2012 among a panel of 6,000 voters. The panel was interviewed on 12 separate occasions about how and why they made their voting choices. The book focuses on how electoral choices are made and how these choices evolve during the short time-span of an election campaign. The analysis of the 2012 electoral result shows more than ever that voting choices are the fruit of interweaving timelines: the long term period that characterizes voters' predispositions and their predictions of a possible scenario; the shorter period of time during which the campaign unfolds where those predispositions are either confirmed, called into question, or undone; and the moment when the final choice is made. This is the first time the electoral decision-making process during a French Presidential election has been systematically studied.
L'élection présidentielle de 2012 fait partie de ces rares élections où, six mois avant l'échéance, le sort du second tour paraissait scellé. Elle se distingue fortement des derniers scrutins (1995, 2002 ou 2007) qui avaient connu un jeu politique plus ouvert et incertain. Tout s'est déroulé comme si les « figures imposées » l'avaient emporté sur les « figures libres » : figure de la mobilisation gauche-droite, figure des préoccupations économiques et sociales, figure du bilan dans un contexte de crise...
À l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy, fragilisé à droite, a répondu la campagne de François Hollande en faveur d'une présidence normale. Le candidat socialiste a profité de l'effet catalyseur de la primaire socialiste pour rassembler son propre camp. Il a su aussi agréger des protestations diverses et hétéroclites qui, l'élection acquise, ont retrouvé leur pouvoir dissolvant et perturbateur.
"Ceux qui se demandent pourquoi le chef de l'Etat semble parfois marcher sur des oeufs doivent lire l'ouvrage publié sous la direction de Pascal Perrineau, directeur du Centre de Recherches politiques de Sciences-Po".
Nouvel Observateur, 21/28 février 2013
Les Français vont bientôt se rendre aux urnes pour élire le président de la République. Leur choix sera l'expression de plusieurs fractures (ou "clivages") qui traversent la société française. Certaines sont anciennes et ne mettent plus toujours aujourd'hui en scène un affrontement politique lisible et fort : l'affrontement biséculaire de la droite et de la gauche, le conflit des classes sociales ou encore la partition politique des territoires. D'autres sont plus neuves mais ne parviennent pas encore à faire naître des oppositions politiques claires : les conceptions antagonistes de l'Europe et de son avenir, les lectures divergentes de la crise économique et de la mondialisation, le choc des valeurs ou des cultures.
C'est à partir de ces fractures anciennes et nouvelles qui donnent sens au combat politique que nous construirons nos choix électoraux. Mais aussi, ceux-ci seront autant de réponses à une conjoncture, celle d'une année 2011-2012 marquée par trois inquiétudes aux allures de véritables défiances : celle vis-à-vis de la politique, celle vis-à-vis de l'avenir même du pays et celle vis-à-vis du président sortant. La politique vaut-elle encore une messe? La France est-elle encore capable d'aimer son avenir ou la "haine de soi" va-t-elle l'emporter? Dans un langage clair, débarrassé des lourdeurs universitaires, Pascal Perrineau éclaire le terrain politique sur lequel se formera notre décision électorale pour 2012.
La notion de "rupture", politique, économique, culturelle, a été introduite dans la campagne par Nicolas Sarkozy. Au-delà de la rhétorique, on pouvait s'interroger sur la capacité des électeurs à se retrouver dans cette "rupture" et à l'assumer. Une fois la campagne développée, le verdict des urnes exprimé et le nouveau cours de la politique sarkozyenne inscrit dans des actes de gouvernement, cet ouvrage prend la mesure des différences et des continuités propres aux élections présidentielle et législatives de 2007.La "bataille des images" pendant la campagne électorale, la forte participation les 22 avril et 6 mai, les résultats électoraux (du succès massif de Nicolas Sarkozy à l'usure de la gauche, de la dynamique autour de François Bayrou à l'effondrement du vote lepéniste), la bipartisanisation et la présidentialisation du système politique sont décryptés et illustrés de nombreuses cartes, graphiques et tableaux.Ont contribué à cet ouvrage : Daniel Boy, Pierre Bréchon, Yves-Marie Cann, Jean Chiche, Olivier Duhamel, Élisabeth Dupoirier, Jérôme Fourquet, Jacques Gerstlé, Gérard Grunberg, Jérôme Jaffré, Anne Muxel, Christophe Piar, Thierry Vedel.Créée en 1992 par le Cevipof, la collection "Choniques électorales" se propose à chaque élection d'en dégager la dynamique générale et de présenter analyse des résultats et résultats in extenso.
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Pour Pascal Perrineau et les auteurs qu'il réunit ici, le renouveau de l'extrême droite européenne n'est pas derrière nous. Depuis quinze ans, de nombreuses formations d'extrême droite ont recouvré un certain succès électoral : le Front national en France, le FPÖ en Autriche, le Vlaams Blok en Belgique, Romania Mare en Roumanie... Ces poussées, sans précédent depuis les années trente, ont pris plusieurs visages : résurgence d'une extrême droite traditionnelle, émergence de populismes d'un nouveau type, affirmation de partis protestataires, mutation de vieilles extrêmes droites en nouvelles droites radicales... Toutes prétendent répondre aux inquiétudes des sociétés post-industrielles. Cet ouvrage décrit ces phénomènes dans les différents pays de l'Europe, il cerne les cercles que les constituent électeurs, militants, organisations partisanes. Surtout, il dégage les logiques économique, sociale, culturelle et politique qui les favorisent, et il propose enfin une interprétation globale : les crispations de nos société face à la « société ouverte ». Un ouvrage de référence.
Les élections présidentielle et législatives de 2002 ont été les élections de tous les refus : refus dune campagne considérée comme ennuyeuse, refus dun scénario de second tour présenté comme bouclé, refus du vote et records dabstention, refus des grands candidats au premier tour de la présidentielle, et enfin refus de la cohabitation lors des législatives. Ce livre sefforce den prendre la mesure et den saisir toutes les logiques.
Plus abstentionniste, plus conservateur, moins régionaliste. Tel est le portrait qui ressort de l'analyse des dernières élections au Parlement européen des vingt-cinq pays de l'Union en juin 2004. On ne peut plus aujourd'hui parler de « déficit démocratique » de l'Europe. Sa construction politique est prise en charge par les électeurs. Pour la sixième fois, le Parlement européen est issu d'une élection au suffrage universel direct, tandis que les référendums se succèdent.
Un vote européen se fait jour, plus abstentionniste, plus conservateur, moins régionaliste. Mettre en lumière les tendances issues des dernières élections au Parlement européen des vingt-cinq pays de l'Union en juin 2004, mesurer l'impact des nouveaux entrants, le nouvel équilibre des forces et des alliances au sein du Parlement européen paraît d'autant plus essentiel que les conséquences des « non » français et néerlandais semblent impossibles à prévoir.
Enfin, Pascal Perrineau livre ses premières analyses du « non » français. Trois variables nationales annonçaient ce « non » : un gouvernement national impopulaire, un pessimisme économique et social et un sentiment avéré de craintes vis-à-vis de l'autre. L'issue du 29 mai 2005 ne pouvait qu'être négative. Sur aucun de ces trois « fondamentaux », la France ou les Pays-Bas n'étaient en position pour que le « oui » l'emporte, à la différence de l'Espagne dont le vote est resté européen, hors des considérations purement nationales et des inquiétudes qui taraudent le corps électoral français.
Ont contribué à cet ouvrage : Pascal Perrineau, Laurent de Boissieu, Daniel Boy, Jean Chiche, Gabriel Colomé, Jacques Gerstlé, Gérard Grunberg, David Hanley, Derek Hearl, Michael Minkenberg, Gerassimos Moschonas, Anne Muxel, Laure Neumayer, Lieven De Winter.
Quelles sont les règles du jeu de l'élection présidentielle ? Quels liens les Français ont-ils noués avec elle en plus de quarante ans d'histoire ? Que sait-on des profils des différents électorats de l'extrême gauche à l'extrême droite et quelles sont les orientations politiques et électorales des différents milieux démographiques et sociaux ? Beaucoup d'électeurs s'interrogent aujourd'hui sur la « mise en scène » de l'élection présidentielle au travers des médias, des sondages et de grands enjeux qui sont propulsés au premier plan de l'agenda politique. En quoi peuvent-ils contribuer à faire pencher l'électorat d'un côté ou de l'autre ? En répondant à toutes ces questions, cet Atlas électoral a l'ambition de donner au citoyen quelques clés et repères forts pour comprendre le vote, notre vote. Un ouvrage réalisé sous la direction de Pascal Perrineau avec l'équipe des chercheurs du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof ).
Fracture entre le peuple et les élites, inégalités sociales etsexuées, faiblesses de la démocratie participative, rejet du projeteuropéen au profi t du nationalisme, primauté de l'intime dansla construction de l'engagement politique et du lien citoyen,incertitudes du socialisme et du libéralisme de demain...Que nous disent ces signaux sur l'évolution de la démocratie enFrance se demande ici une équipe de chercheurs du CEVIPOF ?Que le « commun » ne se fabrique plus à partir du public maisdu privé. Que le politique a désormais pour creusets des espacescommunautaires de toutes sortes, famille, obédiences religieuses,partis politiques, oligarchies... Qu'à cette confusion des répertoiresrépond une fragmentation sociale assumée, malgré lescélébrations républicaines et les appels à l'union nationale.Ainsi s'élabore une démocratie de l'entre-soi, en rupture avec leprincipe de séparation des espaces public et privé qui a fondé lavie démocratique depuis les révolutions américaine et française.
Les trois premiers volumes des Chroniques électorales, consacrés à l'analyse des élections des années 1992, 1993 et 1994 avaient débouché sur un même constat : celui d'un assez profond "désordre électoral", marqué par une abstention souvent élevée, un vote s'éloignant de ses bases sociales, partisanes et idéologiques, des reclassements subits de l'électorat et, enfin, une dispersion croissante du vote sur des forces périphériques. Ces caractéristiques se confirment avec le vote de 1995 qui est un vrai vote de crise.L'élection de 1995 a mis à nu la crise profonde du système partisan et le désarroi stratégique des partis, la crise de la représentation et la prise de distance avec les partis de gouvernement. Elle a surtout renvoyé l'écho politique de la crise sociale, avec son lot de désillusions, de protestations et d'absence de désir politique. L'élection présidentielle a aussi été celle de mutations électorales avec l'atténuation sensible de la traditionnelle bipolarisation entre gauche et droite, l'apparition de nouveaux clivages entre les gens "d'en haut" et les gens "d'en bas", et la volatilité qui a affecté tous les électorats et façonné une victoire, certes ample pour Jacques Chirac, mais aussi fragile parce que labile.
Les élections législatives du printemps 1997 ont été les plus surprenantes de la Cinquième République. Surprise d'un calendrier précipité qui a pris de court électeurs,observateurs et classe politique. Surprise d'un usage très tactique de la dissolution qui a souffert de ne jamais pouvoir s'affirmer comme tel. Surprise d'une campagne brève mais confuse, qui n'a jamais su trouver des axes forts autour desquels organiser le débat public. Surprise de citoyens peu intéressés par la campagne et ayant en tête des préoccupations (protection sociale, inégalités, éducation, chômage) assez éloignées des auspices sous lesquels l'exécutif sortant avait engagé le « fer électoral » (construction de l'Europe, modernisation de l'économie). Surprise enfin des résultats : une gauche plurielle allant des communistes aux Verts renaît autour d'un Parti socialiste remis discrètement en ordre de bataille par Lionel Jospin ; une droite classique passe du succès sans précédent de 1993 à un déclin électoral lui-même sans précédent sous la Cinquième République. Laminée au centre par un PS porteur de la « demande sociale » des Français et à droite par un FN réceptacle de tous les malaises politiques et sociaux de la société française, la droite classique, comme l'avait été la gauche dans les années soixante, est aujourd'hui confrontée au problème de sa reconstruction.
Les élections régionales de 1998 ont traduit l'éclatement du paysage politique français. Pour autant, elles n'ont cependant pas permis l'émergence de forces politiques nouvelles, comme en témoigne le repli des écologistes par rapport aux régionales de 1992. Le poids de l'abstention, la fragilité des forces politiques traditionnelles, l'extrême faiblesse des forces émergentes et l'extraordinaire capacité de nuisance du Front national ont débouché sur une déstabilisation inédite de l'institution régionale. Le point d'orgue a été atteint lors de l'élection des présidents de région, souvent obtenue à la suite de tractations et de calculs politiques aux effets durables, non seulement sur l'institution régionale mais aussi sur l'ensemble du système politique.
À partir d'une enquête électorale menée à l'occasion des élections législatives de 1997, cet ouvrage fait le point sur l'état des cultures politiques des Français. On voit apparaître, à la fin de la décennie 1990, un fort mouvement d'individuation et de prise de distance des citoyens par rapport aux cultures politiques traditionnelles. Cultures elles-mêmes marquées par un éclatement interne dû aux nouveaux défis de la "société ouverte" (mondialisation, Europe, migration).
En dix ans, le FN s'est imposé sur la scène politique française. Son score à l'élection présidentielle de 1995 dépasse 15 % et ses idées séduisent plus d'un quart de l'électorat. Ce livre montre pourquoi et comment il a réussi. Dans cette nouvelle édition, mise à jour et enrichie, les auteurs analysent les étapes de son implantation électorale depuis 1972, sa lente transformation en parti, la maturation de ses idées et de son programme. Ils dressent la sociologie de ses soutiens, des électeurs aux cadres en passant par les militants et les sympathisants. Ils expliquent les contrastes de sa géographie électorale, depuis les bastions de la région parisienne et du Midi, du Nord et de l'Alsace, aux terres de mission de l'Ouest et du Sud-Ouest. Ils éclairent ses forces mais aussi ses faiblesses, liées aux rivalités entre ses dirigeants, aux aspirations contradictoires de son électorat, à son image de parti dangereux pour la démocratie. Qu'il s'agisse du lien entre FN et présence immigrée, des transferts dont il bénéficierait en provenance de l'électorat communiste, ou de ses possibilités d'expansion, leur enquête, fondée sur une analyse rigoureuse et méthodique des faits, bouscule les idées reçues et restitue dans toute sa complexité la dynamique frontiste.
Après Le Vote éclaté et Le vote sanction, consacrés à l'étude des élections régionales de 1992 et des élections législatives de 1993, cet ouvrage sur les élections européennes de juin 1994 abandonne le seul cadre national pour présenter un panorama des forces politiques dans les douze pays de l'Union européenne. En dépit des systèmes de partis nationaux qui restent éloignés les uns des autres, des tendances européennes se dégagent : la continuation du déclin des PC, les difficultés du socialisme démocratique, le divorce écologique entre l'Europe du Nord et celle du Sud. la diversification des droites modérées et l'enracinement d'une extrême droite postindustrielle. Même si les élections européennes restent avant tout des élections nationales, des attitudes communes traversent l'ensemble des électorats.La crise de confiance vis-à-vis de la politique, l'érosion du "consensus mou" sur l'Europe, la cristallisation d'une Europe « privilège des privilégiés » sont autant de courants d'opinion transnationaux. Sur cette toile de fond européenne, l'élection du 12 juin permet de dégager, dans le cadre français, les linéaments de la prochaine échéance présidentielle : la dispersion des électorals, la position majoritaire des droites et l'ampleut de déstructuration du pôle socialiste.ONT CONTRIBUÉ À CET OUVRAGE : Daniel Boy. Pian Bréchon. Bruno Caittres. Roland Cayrol, Jean-Daniel Chai/ssier. Jean Chkhe, Bernard Denni. Jacques Gerstlé. Gérard Griinlwg. Piero Ignazi. Henri Labayles. Marc Lazar. Pascal Perrinean. Hugues P orteil t. Agnès Roche., Colette Ysinal.
L'individu doit, aujourd'hui plus que jamais, construire une citoyenneté capable de répondre aux enjeux nouveaux : citoyens au-delà de l'État, citoyens en Europe et dans les grandes négociations mondiales, citoyens par-delà et en deçà des frontières.
L'analyse de ces défis est bien naturellement un hommage à Alain Lancelot, citoyen de conviction et d'action, fervent adepte de la tradition des Lumières et passionné de modernité : cet ouvrage réunit les contributions d'amis, de pairs et d'élèves qui, à son image, se veulent militantes, d'une vérité simple mais dérangeante.
La politique est-elle différente en France ? La critique aiguë des élites politiques et la montée en force du vote protestataire depuis quelques années mettent en évidence une grave crise de la représentation. Signe d'un déclin ou inadaptation à la mondialisation, elle semble indiquer que rien ne se fait en France comme dans les autres pays européens. Mais l'Europe elle-même n'est-elle pas un assemblage de singularités nationales ? On peut s'interroger sur l'existence d'un socle commun de valeurs et de représentations, mais aussi sur la possibilité d'aller plus loin dans l'intégration européenne quand les cultures et les pratiques politiques nationales semblent divergentes. À partir des résultats de l'enquête European Social Survey (prix Descartes 2005), une équipe de politistes a cherché à évaluer quelle est la spécificité française, et à savoir dans quelle mesure il est possible de parler d'une Europe politique. Issu d'un cours du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), cet ouvrage propose aux étudiants, mais également à tous ceux que la politique intéresse, des analyses rigoureuses de la vie politique en France et en Europe, telle qu'elle est structurée par les valeurs et les attitudes, par les catégories démographiques et sociales ainsi que par les familles partisanes.