"J'avais dix ans, je lisais Le Comte de Monte Cristo, il y était question des fils qui payent pour les pères, des fils qui payent éternellement, les fils des pères qui avaient fait les salauds payaient, tout jeunes les fils pouvaient en mourir, c'est ce qui arrivait au petit Villefort, il mourait em...
C'est pas parce qu'on est flic qu'on comprend quelque chose au monde comme il va ou ne va plus du tout. Si on a encore un peu chaud, c'est qu'on se tient chaud. Dehors, vastes plaines et vent sifflant. Le ciel est froid comme la terre, entre les deux vont des flocons en rafale. On se juche les uns s...
Ils sont deux, Rhésos et Memnon, des gosses encore, qui ont pris la route. Qui se souciera d'eux lorsqu'ils toucheront enfin au but : Troie, ses rivages et sa plaine où les combats ont lieu, où leur vie débutera enfin, à moins qu'ils ne se précipitent vers leur mort ? Ils ont arraché un adieu à le...
« Elle est soleil et pluie et autre chose, c'est la toute-puissante Cordelia qui réunit la pluie que porte les héros sur leurs épaules (qu'on voit, par exemple, enfourcher des chevaux blancs et galoper dans les nuits d'inondation) et le soleil que portent les mêmes une autre fois (canicule, fardeau ...
Les noms qu'ici on prononce sont les noms de révoltés, ou du moins qui n'ont pas hésité à l'opposition individuelle à un système qu'ils jugeaient coercitif. On suit Courbet à sa sortie de prison, et on regarde quelle toile il peint. On est avec Jacques Reclus, qui eut dix-sept enfants, dont Élisée...
Une jeune femme, la narratrice, revient dans son ancienne maison, dans son ancien jardin, prendre des photos. Dans ce jardin où, il y a six ans, elle a surpris une " scène impossible ", qui reste une énigme pour elle. La narratrice a vu, mais elle ne sait pas ce qu'elle a vu. Alors elle cherche. ...
C'est un roman, le roman d'André, arrière-grand-père de la narratrice. André a connu les tranchées de la première guerre mondiale avant de devenir imprimeur du roi à Addis Abeba. La narratrice reconstitue, dans une suite de scènes frappantes, ce qui finit par former une histoire. Une histoire où les...
Une femme, dont le nom reste inconnu, marche et parle. Marche dans les montagnes, traverse les paysages des alpes et de l'italie. rejoint rémi au palais du té à mantoue, parle, ne cesse de raconter des histoires, des histoires dont il est difficile de savoir si elles ont vraiment eu lieu. des cr...
Le travail de Marie Cosnay et son implication citoyenne n'ont pas cessé de s'interpénétrer. Mais la littérature, c'est le lieu de l'expérience de la langue. Ce qui est haut, violent, et prfondément humain ici, c'est que la violence faite aux hommes, on se saisit de son instance de langue. Arrêtons...
D'abord ce texte pour la beauté de sa prose. Beauté violente. Et tout ce qu'on y reconnaît du monde, le nôtre : la nuit sauvage des villes, les gares quand on en a perdu le nom, les bords d'autoroute et ces discussions face à face quand le lendemain les yeux qu'on revoit n'ont plus de nom ni de vi...
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Nous sommes parties au mois de juillet 2014 à Athènes dans le cadre d´une mission Stendhal. Pour Myrto, un retour au pays non natal. Nous avons arpenté la ville, nous avons saisi des images et quelques récits. Nous avons écrit à notre rythme, dans la grande chaleur qui m´allait bien. Au milieu des m...
L'engagement dans la langue, même dans le travail le plus contemporain, s'enracine dans ses strates profondes. Elles sont assez nombreuses pour chacun y trouve ses affinités, ses ateliers. Marie Cosnay, outre d'être l'écrivain qu'on connaît, traduit du grec et du latin. C'est là probablement que s...
C'est sans préméditation que les textes du présent numéro s'articulent autour d'un pôle d'attraction qui leur confère une certaine unité malgré leur grande diversité. Ainsi, le voyage initiatique, la transmutation et le déplacement identitaire sont présents dans les récits de Louis Hamelin et de Rol...
« La question des frontières et de l'exil est la question cardinale de notre temps. »M. Potte-Bonneville « Il y a comme une addiction de l'accueil. Tu commences, tu ne peux plus arrêter. Parce que c'est immense, ce qu'il y a à faire. Parce que c'est une des conditions de l'hospitalité, l'inconditio...
"L'amie à qui j'ai dit : dis donc, je crois bien que j'ai vu quelque chose. Quelque chose ? Elle faisait semblant, comme ça. En fait elle comprenait. L'amie de confiance a dit : moi aussi j'ai vu, c'était beau. C'était qui chez toi ? Le Christ.Mais je suis myope. Si ça se trouve,c'était sa m...