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P.O.L
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La mutation de la Russie en un Zombieland toxique est ce qui a rendu la guerre possible. Il s'agit maintenant de comprendre les rouages de cette folie.
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"Moscou, 1965.
- Ah ! si on avait mis moins de temps à pister Siniavski ! C'est sûr que sa femme ferait moins l'arrogante. Quand une affaire traîne depuis 1959... On perd en crédibilité.
Ainsi pense, en me tenant dans ses bras, le lieutenant du KGB Evgueni Feodorovitch Ivanov, venu faire une perquisition chez ma mère - j'avais neuf mois." -
L'une est assistante à l'école maternelle, l'autre vendeuse de tickets dans un tramway.
L'une soutient la guerre en Ukraine, l'autre s'y oppose.
Deux vies quotidiennes et deux solitudes, dans une Russie de province où tout est vrai. -
À la porte de Versailles, au vernissage du Salon du livre, vous rencontrez un type sympathique, lecteur pour une grande maison d'édition. Il sait que vous écrivez, vous lui montrez votre manuscrit, il en tombe dingue. Il le fait lire à quelques pointures de ses connaissances et tous sont unanimes : vous avez écrit un chef-d'oeuvre. Vous avez du mal à le croire, mais il vous rassure en citant Proust, Céline, Deleuze et votre vanité prend ses aises, radieuse. Vous vous apprêtez à signer le contrat quand le type disparaît. Vous appelez la maison d'édition. On vous apprend qu'il n'a jamais existé.
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Il semble qu'aujourd'hui le développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque...Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette curieuse manière d'idolâtrer la science - quand elle prédit l'avenir - tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ?... Comment font les français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon dans les actes), pour...voir tout le résumé du livre >>Il semble qu'aujourd'hui le développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque...Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette curieuse manière d'idolâtrer la science - quand elle prédit l'avenir - tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ?... Comment font les français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon dans les actes), pour accepter ce culte du geste symbolique, cette immodération vers le bien pratiquée à dose homéopathique et imposée à tout le monde ?Le plus terrible dans ce déferlement de bonne conscience, c'est que l'on nous invite à ne plus penser. À mettre un sérieux bémol à la culture et à la civilisation au nom d'un danger imminent.Et comme le développement durable est une idéologie transversale, il permet d'aborder les sujets aussi variés (et passionnés) que les limites de la science, l'opportunisme politique, l'économie de marché, les rapports Nord-Sud, l'avenir de la civilisation, le rapport aux croyances, le rôle de la culture, etc. Iégor Gran ne s'en est évidemment pas privé, concevant son livre comme un arbre de Noël : sur le tronc central de la discussion de fond, il a accroché des notes de bas de page où il explore certains abysses de la bêtise humaine tout en faisant avancer le récit. Car il s'agit d'un récit tout autant qu'un essai, d'une autofiction tout autant qu'un roman.
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La guerre. Ça se passe en France. Une ville moyenne. Un immeuble tout confort. Et deux locataires, les organisations non gouvernementales La Foulée verte et Enfance et vaccin, qui ne se supportent pas. La Foulée verte travaille évidemment à sauver l'humanité des catastrophes écologiques qui la menacent et à la protéger des poisons qu'on lui distille. Quant à Enfance et vaccin, inutile d'insister. Beaucoup de bons sentiments de part et d'autre. Beaucoup de mots, beaucoup de formules et d'idées toutes faites. Une certitude énorme d'être indispensable et la bonne conscience monstrueuse qui va avec. Le sel de la terre! Et c'est bien sûr au niveau le plus mesquin que naissent les premières difficultés entre les deux organisations : problèmes de voisinage, occupation d'un panneau d'affichage, questions de préséance. De fil en aiguille, une guerre sans pitié se déchaîne, une guerre totale et meurtrière.
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D'abord, pour commencer, une histoire contemporaine, celle de José, un post-étudiant dont la vie professionnelle repose sur le système D, ce que l'on appelle auto-entreprenariat en jargon de notre époque, un José qui rêve de faire fortune sur internet en vendant des fèves d'Épiphanie aux collectionneurs du monde entier. Mais n'est pas Mark Zuckerberg qui veut. José devra se contenter de donner des cours de maths à domicile, où il sera confronté à son incompétence pédagogique crasse et à des élèves largement plus capables que lui.Parallèlement, à des milliers d'années de José, quelque part au début du néolithique, son vigoureux ancêtre (qui partage avec son descendant de 2010 un petit bout d'ADN à barbe blonde, joliment bouclée) découvre que sa tribu, où sévit un matriarcat rigoureux, s'apprête à abandonner le nomadisme et la liberté d'aller et venir au profit de l'élevage de capras, ces animaux sales qui font leurs besoins à côté des humains, mais qui sont faciles à attraper et bons à manger.L'Ambition déploie une galerie de personnages désespérants et attachants malgré tout, dont les épopées personnelles se croisent dans la grande écume des petites ambitions.
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"Quand l'homme est mangé cru, il est moelleux sous la dent, sa chair est délicate, et je ne sais jamais quel vin choisir."
Ainsi commence le stupéfiant monologue qu'Alix livre à son journal.
Jour après jour, elle retourne à son obsession, se retient de passer à l'acte, domestique l'envie androphage. Quand ce n'est pas l'écriture qui lui sert d'exutoire, c'est son supérieur hiérarchique au ministère de la Culture qui fait office de paratonnerre. Un féminisme cannibale, qui est aussi une nouvelle manière de lire le monde, d'aborder les rapports de force et de séduction. -
Un médiocre et plutôt antipathique paléontologue coule des jours à peu près tranquilles même si bien peu gratifiants dans l'institut qui l'emploie. Vie sans histoires et sans excès. Mais, à la faveur d'une promotion inespérée on s'aperçoit qu'il a égaré le diplôme de son baccalauréat. Catastrophe! Le voici rapidement mis au ban d'une société tout entière dédiée à l'archivisme, à l'archivisme comme moteur, justification et fin de toute action. Un monde fou avec sa bureaucratie, ses profiteurs et ses parias, un monde dont un dérèglement mystérieux a changé les bases et tout bouleversé, jusqu'à la sexualité...
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Ils n'ont pas ouvert un seul lit d'hôpital supplémentaire, mais ils ont fermé les théâtres. Ils ont pataugé avec les masques, les tests, le traçage, mais ils ont vaillamment combattu les remontées mécaniques. Ils n'ont pas su protéger les vieux, mais ils ont anéanti les petits boulots des jeunes et compromis leurs études. Ils ont improvisé au doigt mouillé en se prétendant humanistes, mais ils ont classé les citoyens en "essentiels" et "non essentiels" et ordonné que ce soient les plus précaires qui paient de leur poche. Ils l'ont fait en plein jour et d'aucunsont braillé qu'ils n'en faisaient pas assez.
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Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres
Iegor Gran
- P.O.L
- Essais
- 10 Septembre 2020
- 9782818051702
« Le confinement a sauvé des vies », scande la casserole, ravie d'exhiber son empathie. Peu importent les dégâts collatéraux, dit-elle, on avait une haute idée humaniste et on l'a suivie « quoi qu'il en coûte », et c'est merveilleux. La beauté de la fin justifie la barbarie des moyens.
Surtout quand ce sont les autres qui en paient le prix. -
«On le sait, chaque automne depuis cent ans, le Goncourt est attribué au livre le plus insignifiant de la rentrée. Si l'utilité de ce prix-repoussoir n'est plus à prouver - il montre à nos jeunes écrivains les voies littéraires sans avenir -, il ne faut pas oublier trop vite les goncourables, ces malheureux qui passent deux mois dans une grande détresse morale à attendre le verdict. Ils sont chair et tripes, ces gens-là, et ils ont mal à l'amour-propre. Peu de supplices sont comparables à ceux d'un pauvre bougre en sursis du Goncourt!»
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Tic-tac... Vous entendez?... Ce murmure... Chaque soir, au village, les habitués se retrouvent au bistrot pour écouter les histoires incroyables d'oncle Guillaume. Des Nike entraînent celui qui les porte vers des plans pas nets. Kennedy coule des jours anonymes après avoir mis en scène son assassinat. Le Remplaceur change les mots français en leurs équivalents anglais jusqu'à faire oublier la langue maternelle à ses victimes... Oncle Guillaume donne le frisson et fonde une nouvelle mythologie. Tic-tac... Un jour, à force de se raconter des histoires, la France déclare la guerre à l'Amérique. Des troupes françaises débarquent par surprise en Floride et progressent rapidement jusqu'à Atlanta. Tic-tac... Tout ce bruit... Les succès et les revers de la viande à canon.
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Art est puissance' qu'elle disait la diablesse, 'art est magie', et moi j'ouvrais les oreilles en tunnel, j'avalais. Pourtant mon métier de galeriste aurait dû m'immuniser, depuis quarante ans que j'en vendais de l'art, des discours j'avais soupé. L'amour m'a mis les oeillères, tout transi je me sentais devant ses charmes bien cuits, amoureux luisant, et même mon âge putride de soixante ne parvenait pas à me dessoûler. Faut dire que je vivais une deuxième puberté, ma jeunesse revenait n'en déplaise à mes enfants, à l'approche de la maison de retraite mon corps avait des poussées de vigueur, érections en tour de Babel, la folie du sang fermenté. Et l'acné qui vint par dessus, la cerise! Le jour où j'ai décidé d'exposer l'acné dans ma galerie, les copains m'ont regardé comme si j'avais la démence. Conformistes ringards! Attendez voir de quoi est capable Guinness le galeriste!
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Le pari était un peu fou ; le résultat tient de l'alchimie. Raconter trois histoires en un seul livre, en se servant du découpage naturel des pages pour créer trois narrations différentes : la première histoire se déroule uniquement sur les pages de gauche, la deuxième uniquement sur les pages de droite, la troisième étant obtenue par la lecture continue gauche + droite comme dans n'importe quel roman normal. Les personnages principaux sont les mêmes dans chaque histoire - Lucie et son mari André, naufragés de leur vie de couple après quinze années de mariage -, mais les trois narrations sont indépendantes et opposées. Dans l'une des histoires, André finira par tuer Lucie, dans l'autre c'est Lucie qui tuera André. Cependant, quand on assemble les deux parties, on s'aperçoit que loin de se détester Lucie et André vivent une réconciliation inespérée. Mélange de machiavélisme et de précision à la Rubik's Cube, Les trois Vies de Lucie est une intrigue quasi policière où la victime devient coupable et inversement, où le trivial recèle des abîmes de perversité et réciproquement, où les mots mènent l'enquête tandis que les pages tuent ou raccommodent, suivant l'ordre où on les lit.
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Voici qu'un certain Norman, professeur d'économie à l'Université de Berkeley, vole le portefeuille d'un clochard. Coup de folie ? Envie de jouer au surhomme ?... Ses proches sont perplexes. Le lecteur, lui, est happé dans un implacable thriller. Il y croisera une femme adultère, un doyen passablement stupide, un journaliste à la déontologie moribonde, une blonde étranglée dans un terrain vague et une rame de métro barbouillée de sang. Le tout est rythmé par la quête utopique d'une équation économique aux pouvoirs immenses, censée mettre fin à toutes les misères du monde.
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... Au petit matin, les femmes ont disparu. Spécimen mâle est la chronique du genre humain à partir de cet instant. Les destins baroques d'une dizaine de personnages et d'un chat vont se croiser au cours d'une vingtaine de chapitres-nouvelles. Parfois épiques, souvent grotesques, ces héros d'un temps nouveau auront à digérer le vide démesuré laissé par les femmes. Tâche insurmontable? Aidés par leur opportunisme, leur bon sens à toute épreuve et leur médiocrité génétique, ils vont y arriver avec plus de facilité qu'on ne l'aurait soupçonné.
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Docteur Day est directeur d'hôpital psychiatrique. Sa spécialité : les fous qui se prennent pour des personnalités historiques. Il a guéri un Attila, il tente de soigner une Jeanne d'Arc, un de Gaulle, un Freud. On vient de lui confier un Napoléon. Bizarrerie supplémentaire, ce Napoléon est une jeune femme, ce qui ne s'est jamais vu dans les annales de la psychiatrie napoléonienne. Pauline B. est un Napoléon plus vrai que l'original - hautaine dans son attitude impériale, électrisante par son sens du commandement et lucide quant à ses erreurs historiques passées. Se méfiant des médicaments, n'hésitant pas à appliquer des méthodes iconoclastes, le docteur se demande si la meilleure manière de le guérir n'est pas de l'emmener faire un voyage thérapeutique en Russie. Est-ce la fascinante personnalité de cette patiente hors norme qui a déteint petit-à-petit sur le docteur Day ? S'y ajoutent les récits d'incroyables trésors pillés à Moscou en 1812. Il suffirait d'aller retrouver quelques caisses d'or pour faire la fortune de l'hôpital en proie à de bien pénibles contraintes budgétaires. Alors ils finissent par y aller, en Russie, où rien ne se passe comme prévu, bien entendu, car ce pays est un endroit maudit pour tous les Napoléon du monde. Gambadant dans un gothique effrayant dont seule la Russie a le secret, ce roman nous embarque dans une épopée à la frontière du fantastique et de la folie. Entre sorcières et bandits, ivrognes et simples d'esprit, charognards et chasseurs de trésors, entre morts vivants et vivants morts, le chemin pour retrouver la douce France est porté par le souffle exaltant de l'aventure.
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Cher legor,
Tout est trop calme ce matin au Mojo. Es-tu certain que ce séjour aux antipodes me remettra les pieds sur terre?
Nicolas
Écoute Nicolas,
Tu devrais te décider à écrire et oublier Leonor. À trop tirer sur ta libido, tu rebondis vers le rien. Tu n'es pas parti en Nouvelle-Zélande pour geindre. Fais-moi rêver, mec.
legor